Tome I • Chapitre 29

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Daniel me redresse et me serre dans ses bras.

- C'est toujours un plaisir de danser avec toi, tu sais, me dit-il dans l'oreille.

Je lui souris, dépose un baiser sur sa joue et je tourne les talons pour retourner m'assoir sur les canapés. De là où je suis, je peux apercevoir discrètement Lewis et la femme qui l'accompagne ce soir. Je ne sais pas comment réagir, je suis partagée entre deux émotions totalement différentes. La peur et la colère. Je suis en colère parce qu'il n'a jamais répondu à mon message ni fait attention à ma présence ici ce soir. Et j'ai peur, terriblement peur, parce que cette femme est magnifique et qu'ils ont l'air d'être assez proche pour qu'elle se permette d'avoir sa main sur sa cuisse. Je tente de faire bonne figure en participant tant bien que mal aux discussions autour de moi, mais mon regard se détourne très rarement de la scène qui est en train de se jouer plus loin.

Je connais cette femme, je l'ai déjà vu, mais je n'arrive pas à me souvenir où. Je plisse les yeux pour tenter de me remémorer notre rencontre. Puis ça me revient. C'est une journaliste belge qui travaille pour Canal +, je l'ai croisé à plusieurs reprises dans l'espace média. Mon coeur se serre un peu plus quand je la vois rigoler à gorge déployée et que Lewis a vraiment l'air d'apprécier sa présence auprès de lui. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je crois que je suis jalouse du moment qu'ils partagent ensemble, aux yeux de tous, sans que ça puisse déranger personne. A part moi. Lewis ne fait même pas attention à ce qu'il se passe autour d'eux, on pourrait croire qu'ils sont dans une bulle à part.

Je n'ai plus vraiment le coeur à la fête. Je termine mon verre d'une traite avant de me lever. Une main m'attrape et me fait me rassoir. Je me retourne pour voir qui m'a empêcher de regagner ma chambre. Charles me sourit doucement.

- Tu ne vas pas t'en tirer comme ça Amélia... Reste encore un peu avec nous, me dit-il en plaçant son bras autour de mes épaules pour me dissuader de partir.

- Je suis vraiment fatiguée Charles, je n'ai pas la tête à ça ce soir.

- Depuis que t'es chez McLaren, on te voit plus beaucoup alors qu'on travaille dans les même lieux à chaque fois.

- Serais-tu jaloux du temps que je passe avec Lando ? J'hausse un sourcil.

- Peut-être un peu, c'était agréable de t'avoir rien que pour Pierre et moi, sans que personne ne vienne perturber notre amitié.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ce soir Charles ?

Charles n'est pas le genre d'homme à se confier beaucoup sur ce qu'il ressent. Il encaisse beaucoup sans jamais broncher. Il a toujours le mot pour rire et sait être une oreille attentive, mais quand il s'agit de parler de lui, de ce qu'il peut ressentir, il n'y a plus personne. Je suis un peu surprise qu'il me dise ça ce soir.

- Je sais pas, je ne saurai pas dire ce qui a changé chez toi, mais il y a eu du changement.

- Du changement ?

- Si tu ne t'en ai pas aperçu, alors c'est grave ! Me répond-t-il en rigolant

- Non, mais dis moi ce qui a changé, je suis curieuse.

- Ton corps est avec nous, mais ton esprit est ailleurs.

Je baisse les yeux, j'ai toujours beaucoup aimé parler avec Charles, il observe ce qu'il se passe autour de lui et se souvient très souvent de détails qui peuvent paraitre insignifiant. Avec son index, il relève mon menton.

- Je ne te demanderai pas de m'en parler, il y a certaines choses qui doivent rester privées, mais sache que si un jour tu as besoin, et que Pierre n'est pas dispo bien sûr, tu sais où me trouver. N'oublie pas de reconnecter ton esprit à ton corps de temps en temps, tu nous manques un peu quand même.

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant