VALDEZ

45: Ava

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Point de vue : Ava

- Mademoiselle Williams, vous êtes avocate, que je sache ? Vous n'êtes pas députée pour mettre votre nez dans cette affaire, m'indique mon supérieur.

- Et alors ? Que je sache, vous aussi, vous êtes avocat, mais vous vous permettez de donner vos avis en politique ? On fait exactement la même chose que moi.

Il souffla.

- Pourquoi est-ce que cette guerre vous intéresse autant ? Notre rôle est de prendre en charge les victimes.

- Notre rôle est de prendre en charge les victimes, mais aussi de mettre ces putains de narcos en prison ! ai-je déclaré en fronçant les sourcils.

- Vous avez une haine envers ces narcos. L'un d'entre eux vous a-t-il fait du mal ?

J'ai croisé mes bras et froncé les sourcils. Je l'ai regardé de haut en bas.

- Le sujet ce n'est pas moi, mais les victimes. Chaque jour, Miguel Llara et Ricardo Perralta tuent des civils et nous, qu'est-ce qu'on fait ? Rien !

- Williams, si vous vouliez tant défendre notre monde, il fallait devenir ministre.

Que je sois ministre ou députée, ça changerait quoi ? Je suis avocate. C'est la même chose, mais j'ai moins de pouvoir.

- Quel rapport avec le fait de devenir ministre ? Je suis avocate, je connais les lois. Et vous savez comme moi qu'ils sont en train de désobéir aux lois.

Il a pris sa tasse de café pour se diriger vers son bureau. Je l'ai suivi tout le long du couloir qui menait à son bureau.

- La Loi 418 de 1997, qu'on surnomme "Loi sur la Défense et la Promotion des Droits de l'Homme", renforce la protection des droits de l'homme. Elle comprend des dispositions pour enquêter sur les violations, sanctionner les responsables, protéger les défenseurs menacés, et promouvoir la sensibilisation aux droits de l'homme.

- Je vois que vous connaissez encore vos cours de première année de droit, répond Fonsí, mon supérieur, en rigolant.

- Pourquoi est-ce que vous riez ?

- Vous auriez dû devenir journaliste, Ava. Vous qui voulez tant défendre cette nation. J'ai du travail, allez jouer ailleurs.

Je l'ai regardé de haut en bas, il s'est installé à son bureau. Il s'est remis à travailler comme si de rien n'était, et moi, les choses comme ça, ça m'énerve.

- Vous voulez que je vous dise quelque chose, Williams ?

- Dites-le.

- Vous savez pourquoi est-ce que vous voulez tant qu'on s'occupe de cette affaire ?

- Parce que...

- Vous êtes une gringo et vous aimez ce genre d'affaire. Vous êtes la représentation parfaite des Américains, vous aimez imposer la démocratie et sauver le monde. Vous ne vous occupez jamais de vos affaires ! On est ici pour les victimes, pas pour mettre ces narcos en prison. On est avocat, pas politicien.