Chapitre dix-neuf

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Je regardais l'heure sur mon réveil. Il était dix-sept heures. Mon sac était déjà prêt, j'étais déjà habillée pour sortir rejoindre ce garçon, mais j'avais une demi-heure d'avance. Je décidais donc de lire. Je pris le livre qui était à l'apogée de ma pile et l'ouvrit. Mon bouquin préféré me manquait, et je n'avais aucun double de celui ci. Les autres livres se ressemblaient tous, d'après moi. Je refermai immédiatement le livre dans mes mains, sans lui laisser sa chance. Je m'allongeai sur mon lit et fermai les yeux.

_Retour en arrière_

- Je voulais te proposer quelque chose.

Sa phrase me rendit perplexe.

- Quoi ? Dis-je, un peu sur la défensive.

Il s'approcha de moi.

- Je fais une fête chez moi, ce soir.

Il attrapa une de mes mèches brunes et l'enroula autour de son doigt.

- Tu veux bien venir ? Souffla-t-il.

Je levai un sourcil, consternée par sa demande.

- Désolé pour mon pote, il est trop con. Je resterais avec toi ce soir, si t'accepte. Alors ?

Il me sourit, et son sourire me combla. J'avais un faible pour ce garçon depuis quelques temps. Et malgré le fait que j'avais une petite voix dans ma tête qui me disait de ne surtout pas y aller, je lui répondis :

- D'accord, je viendrais.

_Retour au présent_

- Quelle conne... Me soufflai-je a moi-même.

J'ouvris mes yeux et fixais le mur en face de moi. Il était recouvert de mes dessins. Je dessinais depuis un an, car c'était la seule chose qui me détendait. Ils ne restaient malgré ça que des brouillons, sans couleurs. Je dessinais la nature, les passants et le ciel.

Mes pensées furent interrompues par ma porte qui s'ouvrit. Ma mère apparut.

- T'es pas au travail ? Demandai-je.

- Je pourrais te poser la même question !

- J'ai fini plus tôt, soufflai-je.

- Oh. Tu ne veux pas sortir ? Il fait beau !

Je tournai la tête vers mon réveil.

- J'y vais.

Je me levai, attrapai mon sac et dépassai ma mère. Je traversai le couloir tandis qu'elle me suivait.

- Ne rentre pas trop tard !

J'ouvris la porte d'entrée.

- Ça dépend de ce que tu entends par « trop tard ».

Sur ce, je fermais la porte et me dirigeai vers les escaliers. Une fois en bas, je sortis de l'immeuble. Je posais mes mains sur mon cou, et me rendis compte que j'avais oublié mon casque.

- Bordel... Soufflai-je.

Je continuai donc ma route jusqu'à arriver au parc. Je traversai ce dernier jusqu'à arriver à la colline. Je la grimpai rapidement et une fois en haut, je vis... Personne. Je regardai ma montre. Il était dix-huit heures pile. Je jetai un coup d'œil autour de moi, et vis une personne qui me faisait signe en bas. Je plissais les yeux et vis Jay. Il me fit signe de le rejoindre. Je descendis rapidement la colline et le rejoignis. Il portait un t-shirt avait des inscriptions étranges et une chemise à carreaux bordeaux.

- Il y a écrit quoi sur ton t-shirt ? Le questionnais-je.

Il baissa la tête vers ce dernier.

- "Normal people scare me". Tu ne connais pas American Horror Story ?

- Je suis censée connaitre ?

Il leva les yeux aux ciel.

- T'as décidément beaucoup de choses à apprendre, Lenny Collins. Allez, viens.

Je restai plantée tandis qu'il se tourna.

- On va où ? Demandai-je.

-Arrête de cogiter et suis-moi.

Il commença à marcher et je le suivis.

- Dis, tu connais quoi comme séries ? Me dit-il.

- Hum... Game of Thrones et Friends.

Il se tourna vers moi les yeux grand ouverts, tandis qu'on traversait le parc.

- Seulement ces deux là ? Waouh.

- Normal series scare me, soufflai-je en riant.

Jay rit aussi. On sortit du parc et continua notre route, même si je ne connaissais l'arrivée. Un bus passa à côté de nous.

- Oh merde ! Cours !

- Quoi ?

- C'est notre bus ! Cria-t-il.

Il me prit la main. Un choc électrique parvint dans ma main. Comme s'il venait de se sceller à moi. Je me sentis soudainement complète, et mes battements de cœur s'accentuèrent. Il me tira et je me mis à courir avec lui. Je sentis l'air se plaquer contre mon visage, et ce sentiment de liberté combiné à celui de nos mains accrochées me procurèrent une émotion de joie intense. Un sourire s'installa sur mon visage tandis que nous arrivions à l'arrêt. Par chance le chauffeur nous laissa entrer dans le bus. On s'installa, puis ce dernier démarra.

- Waouh ! Souffla-t-il.

- C'était... Génial.

CondamnéeWhere stories live. Discover now