Chapitre trente-trois

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- Jay, bordel, noue-moi cette foutue cravate ! S'écria Lenny, les yeux rivés sur son reflet dans le miroir, cherchant à fermer sa robe blanche. J'ai vraiment pas l'air bête avec ça.

Je finis mon nœud et vins me placer derrière elle. J'attrapai sa fermeture, et la remontais doucement jusqu'en haut. Puis je posai mes mains sur sa taille, et ma tête se calla sur son épaule.

- Tu es sublime, mon cœur, soufflai-je.

Un sourire apparut sur son visage.

- Je n'arrive pas à croire que ce jour arrive. C'est si précipité...

- Mais si les personnes s'aiment suffisamment, c'est une date parfaitement adaptée, tu ne croies pas ?

Lenny hocha la tête. Mes mains toujours posées au dessus de ses hanches, je la tournais doucement vers moi. Elle était plus maquillée que d'habitude, étant donné les circonstances, et était plus belle que jamais. Ses cheveux, d'un brun scintillant, tombaient en cascade sur ses épaules, s'arrêtant au dessus de sa poitrine. Elle s'avança doucement vers moi, et m'embrassa doucement. Je répondis au baiser, et à son sourire par la même occasion.

- Bon, les amoureux, on a une cérémonie qui n'attend plus que vous ! Entendis-je.

Je me séparai à contre cœur de Lenny et me tournai vers Liam.

- Ouais, on arrive.

Je pris la main de ma dulcinée, et nous sortîmes de la pièce dans laquelle nous fûmes. Nous prîmes place dans la file et attendîmes notre tour pour avancer. Lenny se pencha vers moi.

- Tu crois qu'un mariage est plutôt une bénédiction, ou une descente aux enfers ? Me chuchota-t-elle.

Je baissai la tête.

- Un peu des deux, dis-je en riant. Tu réfléchis trop, profites du moment.

Un coup de sifflet retentit, signe d'avancer. Lenny et moi démarrâmes notre marche. Au bout de la ligne droite se trouvait une clairière aménagée pour l'évènement, avec des bancs placés de part de d'autre de l'allée. Les personnes assises dessus m'étaient pour la plupart étrangères. Mais, c'est ça, le principe d'une union, rassembler les gens. Je sentis la man de Lenny trembler. Je la serrais plus fort, me voulant rassurant.

- Je hais les mariages. C'est chiant à mourir, entendis-je tout bas.

- C'est le mariage de ta mère, et tout ce que tu trouves à dire, c'est ça ? Dis-je, en pouffant.

- Vive les mariés, souffla-t-elle.

Je ris face à sa remarque. On se positionna à droite des mariés. La cérémonie passa rapidement, avec Lenny qui me répétait qu'elle préférerait encore être devant un de mes films, ce que je pris assez mal. Les mariés s'embrassèrent, tandis que la personne à ma gauche me parla de l'haleine de sa mère au réveil et du futur cauchemar du marié.

/Point de vue de Lenny\

- Dis, Lenny, tu ne voudrais pas faire un petit discours ? Me demanda Johan, l'officiel mari de ma mère.

J'entendis Jay pouffer à côté de lui. Je me tournais vers lui.

- Toi, porter un toast ? J'aimerai vraiment voir ça, dit-il.

Je me levai soudainement, vexée et déterminée. Je montai sur la scène, et attrapai le micro. Ma détermination s'évapora quand tous les regards se tournèrent vers moi.

- Euh, bonjour... Je suis la... La fille de la mariée... Donc c'est ma mère du coup. Et de ce fait, Johan... Ben c'est mon beau père.

Je m'arrêtais deux secondes, premièrement totalement perdue, et deuxièmement interrompue par les rires de Jay, qui embaumaient la pièce. J'inspirai doucement, et rapprochai le micro de mes lèvres.

- Alors, voilà. Je n'ai pas toujours été gentille et bienveillante envers ma mère. J'ai même été horrible, c'est peu de le dire. Je lui ai fait vivre l'enfer alors qu'elle méritait tout le bonheur du monde. Je n'ai pas été là pour elle au moment où... Où ça n'allait pas bien. Puis, quand elle a rencontré l'homme à sa droite, je l'ai vue retrouver le sourire, rire comme elle n'avait jamais rit avec... Avec personne. Aujourd'hui, elle est vraiment heureuse, et c'est tout ce qui m'importe. Je t'aime fort, maman.

Je soufflai, et les gens autour de moi m'applaudirent.

- Dites, j'ai quelque chose d'autre à dire, tant que je suis là. C'est pas pour les mariés. Mais c'est pour quelqu'un sans qui je ne serais pas là. Je l'ai rencontré il y a trois ans, quand j'avais le plus besoin de quelqu'un. Il a su être là pour moi, autant que Johan pour ma mère... Enfin, je dois t'appeler beau-papa maintenant... Non, c'est bien trop bizarre. Enfin, cette personne a fait de ma vie un conte de fée alors que je ne croyais ni en ces histoires, ni en rien d'autres. Et cette personne est ici, juste devant moi. Je l'aime comme je n'ai jamais aimé. Et c'est pour ça que je voudrais faire devant tout le monde ici, bien que je ne connaisse pas les trois quarts, une demande. Jay Nolan Oslo, voudriez-vous...

Une douleur terrible au ventre m'interrompit. Je baissais la tête et vis ma robe rougir doucement. Incapable de supporter mon poids d'avantage, mes jambes me firent tomber au sol. Une paralysie me prit, et il me fut impossible de bouger la tête. Je vis apparaître au dessus de moi Jay, puis ma mère. Jay prit ma tête entre ses mains, me répétant de ne pas le lâcher.

- Tu ne peux pas faire attention ? Soufflais-je doucement, comme à bout de force. C'est... Ce sont les premières paroles que tu m'as dit.

- Oui, je m'en souviens, Lenny. Tiens bon, les secours arrivent.

- Tu crois que l'histoire était écrite ? Que mon destin était celui ci ?

Une larme coula sur sa joue avant d'atterrir dans mon cou.

- Je n'ai jamais cru au destin. Et je n'y croirais pas aujourd'hui. Tu vas t'en sortir.

- C'est le destin des héroïnes. Comme Marguerite Gautier.

- Tu n'es pas elle. Ton histoire, c'est toi qui l'écris.

Il se tût. Ou je ne l'entendais plus.

- J'aurais voulu écrire le dernier mot de cette histoire, mais je crois qu'on l'a fait pour moi.

Et c'est ainsi que se termina l'histoire de Lennister, dite Lenny, Collins.

CondamnéeWhere stories live. Discover now