Chapitre vingt-deux

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J'arrivai au bout du chemin. Une grande forêt s'étendait devant moi. Ni une, ni deux je m'y introduisis. Ça faisait une demi-heure que je courais, j'étais épuisé, mais je ne devais pas m'arrêter. Je grimpai sur une butte. Je continuai mon chemin, sans regarder derrière moi. J'avais toujours son cahier dans les mains. Une douleur parcourut soudainement ma jambe droite. Je baissai les yeux et vis que je me l'étais écorché. Je poursuivis ma route malgré tout. J'aperçus enfin le bleu de l'océan. Je m'avançai vers lui jusqu'à arriver sur une plage de cailloux. Devant moi, j'avais la mer à perte de vue. Mais mon attention se porta sur ma gauche. A cet instant ou je tournai la tête, ce que je vis était la copie du dessin à la fin du cahier. Même falaise, même eau bleue, même fille. Lenny était debout, regardait l'océan, immobile.

Soudain, elle fit un pas vers le vide. Sans réfléchir, je laissai tomber mon sac et ce que je tenais entre les mains et me mis à courir vers elle. La douleur ne se ressentait plus. La fatigue n'était plus qu'une vulgaire pierre sur mon passage. Rien n'importait, à part cette fille. Je grimpai la falaise plus vite que jamais. Ma chemise volait derrière moi, comme une cape de super héros. Je n'étais pas super, mais je voulais être un héros pour elle. Quand j'arrivai enfin en haut, je me précipitais vers elle. Elle n'était qu'à quelques centimètres du vide. Je m'approchai d'elle. Je n'étais qu'à quelques mètres quand son pied s'avança dans le vide. Elle allait s'élancer. Je poussai sur ma jambe. Je lançai ma main vers son poignet, et l'attrapai avec toute mon âme. Je la tirai de toute ma force. Le temps se ralentit. Lenny tourna doucement la tête vers moi. Le vent, fortement présent, faisait voler sa chemise ouverte et ses cheveux flottaient dans l'air.

- Lenny... Murmurais-je.

Une larme coula sur ma joue. Une coula sur la sienne également. Elle s'avança vers moi, et se colla, entourant ses bras autour de moi. J'enroulai les miens également, et la serrai comme si c'était la dernière fois que je le faisais.

- Je ne peux pas te perdre, soufflais-je, resserrant l'étreinte entre nous.

- Moi non plus, avoua-t-elle.

Nous restions comme ça, l'un câlinant l'autre, l'un rassurant l'autre, l'un apaisant l'autre. Et ce câlin voulait tout dire pour moi. C'était ma promesse de ne jamais la laisser tomber. En la serrant dans mes bras, je la protègerais d'elle même. Je l'aiderai à sortir de ce cercle vicieux. Cette fille m'avait au premier abord intrigué, elle m'intrigue d'ailleurs toujours. Mais maintenant, je ne devais pas l'abandonner. Et je ne le voulais pas. Je voulais rester avec elle, la soutenir, l'aimer.

- Ne me laisse plus seule, d'accord ? Murmura-t-elle.

- Jamais, répondis-je doucement.

Le pacte était scellé, et mes sentiments aussi.

CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant