Chapitre vingt-neuf

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PDV Léo

    Des voix au loin me réveillent. Je sais que quelque chose cloche lorsque je reconnais celle de ma mère. Qu'est-ce qu'elle fait déjà là ? Elle devait arriver seulement dans deux jours. N'y comprenant rien, je me dirige dans le couloir, essayant d'entendre quoique ce soit pour y comprendre quelque chose.

— Ce n'est pas la peine de revenir de sitôt.

Aussitôt, mon cœur s'emballe et je me fige dans le couloir. Mais qu'est-ce qui se passe ici ? ! J'entends ensuite des pas venir dans ma direction alors je tente de ne rien laisser paraître lorsque je m'avance jusqu'à la cuisine. Je salue le plus normalement possible ma famille puis feins d'être surpris de la présence de ma mère. Cette dernière ne tarde d'ailleurs pas à me raconter un bobard avant de m'urger de préparer mes affaires. Je m'exécute sans un mot et pars ainsi réveiller Valentin.

    À peine deux heures plus tard, Jeanne, Valentin, ma mère et moi sommes dans la voiture. Un silence pesant règne et je sens que quelque chose cloche, mais je ne sais toujours pas quoi. Quelque chose est-il arrivé à Saint-Malo ? À Papa ? Non, ma mère nous l'aurait dit sinon... non ?

Finalement, Jeanne adoucit l'ambiance lorsqu'elle met la musique. Ça me détend aussi, un peu. Personne ne parle pour autant dans la voiture. Je n'ose même plus trop regarder Valentin dans les yeux. Je n'ai jamais trouvé le chemin de chez mes grands-parents à chez moi si long...

Finalement, lorsque nous arrivons, ma mère ne prend même pas la peine de rapprocher Valentin de chez lui et le lâche à un arrêt de bus près de chez nous. Valentin a l'air tout aussi perdu que moi et je lui glisse que je le tiendrais au courant lorsque je l'aide avec ses affaires. C'est comme ça qu'on se quitte et j'en ai le cœur serré. Je ne comprends absolument pas ce qui se passe. Ma mère ne parle toujours pas et ça commence vraiment à me faire peur. Ma boule qui s'est formée dans mon ventre le confirme. Lorsque nous arrivons à la maison, je m'empresse de demander à ma mère :

— Où est Papa ?

— En mer.

Je ne rajoute rien, rassuré étant donné que c'est habituel et me contente de me diriger vers ma chambre. Cependant, ma mère m'arrête avant et aligne finalement plusieurs mots à mon égard :

— Il faut qu'on parle.

Jeanne s'arrête également, mais ma mère lui demande d'aller faire un tour.

— Pourquoi ?

— Tu fais ce que je te dis et c'est tout !

Je suis étonné du ton qu'emploie ma mère pour une simple question. Cependant, ça n'a pas l'air de refroidir Jeanne qui, comme souvent, défie ma mère et lui réplique :

— Nan, je veux savoir !

Ma mère semble enfin laisser ses émotions se libérer et je devine la colère se dessiner sur son visage. J'ai peur, vraiment. Mon cœur bat à toute allure et j'ai la gorge horriblement serrée. Je sens que plus rien ne sera pareil après cette conversation. Je le sens alors je n'ai pas envie d'y prendre part.

— Tu veux savoir ? Soit, ton frère a fait honte à la famille, voilà ce qui se passe ! Il a embrassé un... un garçon !

Jeanne et moi nous lançons un regard tandis que les larmes me montent automatiquement aux yeux, notamment du fait du dégoût perceptibles dans la voix de ma mère. Ça ne peut pas arriver, ça ne peut pas être réel, non, ça ne peut pas. Ma respiration s'accélère au point que ça me brûle les poumons.

— Tu ne trouves rien à dire Léo ? Toi qui déshonores la famille en embrassant ce garçon ! Un garçon, comme toi, tu te rends compte un petit peu ? Est-ce que tu te rends compte ? !

La voix de ma mère s'élève ce qui ne fait qu'accélérer mes battements de cœur.

— Et chez tes grands-parents en plus ! Mais qu'est-ce qui t'a pris, bon Dieu ? C'est Valentin, c'est ça ? Il t'a mis des mauvaises idées en tête ?

Je n'arrive à rien dire, rien, strictement rien. Je voudrais juste disparaître, loin de tout ceci.

Ma mère ne semble plus savoir comment me faire parler alors elle s'approche de moi et me prend par les épaules.

— Et tu ne trouves rien à répondre maintenant ? ! Réponds-moi quand je te parle ! Dis-moi que ce n'est pas vrai, dis-moi que tu n'as jamais embrassé ce garçon !

Je ne trouve toujours rien à lui dire, à part pleurer. Ça y est, les larmes coulent le long de mes joues. Ma mère me secoue alors un peu fermement, mais je ne réagis toujours pas. Jeanne s'interpose finalement et nous sépare. Folle de rage, ma mère me crie dessus tout en pointant ma sœur :

— Tu te rends compte de l'exemple que tu donnes à ta sœur ? Tu lui montres tout ce qu'il ne faut pas faire. Ce que tu fais n'est qu'abomination. Tu te rends compte au moins ? !

Un lourd silence retentit dans la maison tandis que je pleure toujours, plus bruyamment.

— Réponds-moi, Léo, est-ce que tu te rends compte de tes actes perfides ? Il t'a complètement retourné la tête à ce point ? !

— Arrête, Maman, se met également à crier ma sœur, arrête !

Choquée, ma mère se tourne vers ma sœur cadette.

— Il n'a rien fait de mal.

— À toi aussi, il t'a retourné le cerveau, c'est ça ?

Je vois ma mère plonger entre désespoir et folie, et je me contente de la regarder plonger.

— Mais arrête de dire ça, pleure ma sœur, il ne nous a pas retourné le cerveau ! C'est toi qui as le cerveau retourné ! C'est toi qui vois de l'abomination là où il a de l'amour.

Un élan de colère plus intense parcourt ma mère et je deviens le simple spectateur de la gifle que se prend ma sœur. J'ai l'impression de ne plus pouvoir me mouvoir lorsque je vois sa main s'abattre sur la petite joue de Jeanne. Elle en pleure d'autant plus. Je vais alors aussitôt à ses côtés et me place devant elle.

— Arrête Maman, ça suffit !

Ma mère me fixe et crie encore :

— C'est bon, tu veux bien parler maintenant ? Alors qu'as-tu à dire ? !

— Rien, je sanglote.

— C'est trop facile ça. Parle maintenant que tu fais le fier. Es-tu fier de tout ceci ? Tu veux à ce point foutre ta vie en l'air ? Tu veux tant que ça être malheureux ?

En sanglots, je marmonne :

— Non, ce n'est pas ça.

— C'est quoi alors ? ! Tu es malade, Léo, complémentaire malade ! Tu te rends compte que tu ne seras jamais heureux en agissant comme tel ?

Abasourdi, voilà ce que je suis. Je n'ai plus les mots ni les émotions pour faire face à tout ceci. Ça me fait d'ailleurs complètement paniquer que j'en ai du mal à respirer. Alors, je fais ce que je sais faire de mieux : je fuis.

🏃 Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien !

On se retrouve pour ce nouveau chapitre plutôt surprenant pour vous j'imagine ! Petit bonus : je poste la suite demain ;)

L :")🏃

La Prochaine Fois, tome 1✅Where stories live. Discover now