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« Je tise, je bois mes remords, j'me vois en mon père, je le sais, je le suis... »

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Je rentre dans le cave en furie, j'essaie de réveiller Nabil, de lui dire qu'ils ont pris Farouq et que si jamais ils nous voient ici, nous aussi on est foutu. Mais il ne veut pas se réveiller, je sens mes jours s'humidifier. Est-ce des larmes ? Est-ce que je serais entrain de pleurer ? Non c'est pas possible voilà bien longtemps que j'ai arrêté de ressentir une once de sentiments pour quiconque ! Mais je vous avoue que Farouq et Nabil sont ma seule famille..

Je ressors lorsque j'entends qu'ils veulent fouiller les caves. J'essaie de porter Nabil avec son bras sur mes épaules mais rien y fait, il est complètement inerte. Je ne veux pas croire qu'il a fait une overdose, c'est pas possible, d'habitude il prend plus et il s'en remet, petit à petit, mais il s'en remet... peut-être est-ce la fois de trop ?

« Je t'en supplie Nabil réveille-toi ! Hefek, j'ai plus de force pour te porter.. frère réveille toi, le suppliai-je en suffoquant. »

Je le traine au moins jusqu'à la sortie de derrière, juste à côté des poubelles. J'ai pas le choix, j'ai plus de force, je suis à bout. Je le pose dans un coin sombre où personne ne le remarquera le temps que j'aille chercher de l'aide.

« T'inquiète pas frérot, je te jure que je reviens. Je reviens te chercher mon frère. Je t'aime Nabil. »

Je dépose un bisous sur son front et prend sa tête quelques minutes contre moi. J'avais l'impression que tout était entrain de lâcher, tout le monde me lâcher, j'allais être seule ? Seule dans le monde d'en bas ? Dans les ténèbres ? Mais je suis qu'une petite fille encore bordel je fais semblant que rien ne m'atteind mais au final je ressens chaque blessures, chaque coups de couteaux dans le dos et je dis rien parce que mes poings parlent à ma place.

Je tire la manche de mon sweat et d'un coup de bras j'essuie mes larmes. Je remet ma casquette correctement.
Je me rassure et me dit que c'est sûrement l'effet de la tize que j'ai tout relâcher. Encore à moitié bleu, il fallait que j'agisse pour sauver mes frères.

Je cours dans les rues de la cité, personne, pas un rat et dans les deux sens du terme. Les rats de la cité ont déserté à la venue des condés. Je prend mon téléphone, le rallume. Il était éteint, depuis je ne sais quel bail, oui ça fait un bail, c'était mon téléphone où j'avais en contact tout mes amis d'en haut. Je ne cherche pas à les tirer en bas loin de là, qu'ils déploient leurs ailes moi ça m'fait chaud au cœur mais je suis entrain de mourir encore une fois ce soir...

Apel entrant : Jihan

Ça sonne, ça sonne, ça sonne, messagerie. Il est seulement quatre heure du matin en plein mois d'été, qui dort à cette période-là ?!

Apel entrant : Emyra

Ça sonne, ça sonne, ça décroche.

« - Allô ?
- Emyra, euh, je sais que ça fait un bail. Je.. »

J'entendis des rires derrières et Emyra faire un semblant de « shut ! » en rigolant aussi. Elles se foutent de ma gueule. J'entends directement, comme un tilt, une voix que je reconnaîtrai entre milles, celle de Jihan. Je me suis senti humilier...

« - Qu'est-ce que tu veux toi ? T'as bu non ? Vas-y tu fais pitier vieille meuf.
- À qui tu parles là ? demandai-je d'un ton agressif.
- À toi Adiah y'a quoi ? *rires* vas-y supprime mon numéro sale toxico. »

Elle raccroche, j'ai vu rouge, derrière des rires s'intensifiait jusqu'à arriver au fou rire. Et je vous promets, que même moi j'en ai ris.

Un jour, j'étais avec Jihan et je me suis taper un fou rire pour une vieille blague que cette conne m'avait faite. Ma mère arriva en courant et m'ordonne immédiatement de me taire car sinon ces larmes de joies se transformeront en larme de tristesse.
Juste pour toi maman, je vais leur montrer que tu avais raison.

Mais c'est pas le sujet. Par je ne sais quel hasard, ni par quel puissance, en marchant je croise la route de Salim.
On est alors face à face et aucun de nous deux ne daigne à commencer cette foutue discussion. J'avais besoin d'une personne et peu importe qui s'était tant que celle-ci me permettait de sauver mon frère.

« - J'ai besoin de toi, commençai-je.
- Attend regarde moi, t'as bu ?
- Peu importe, j'ai besoin que tu m'aide s'te plait.
- Ok.
- Suis-moi... »

Retour à la case départ, Nabil n'était toujours pas réveillé. Je fais comprendre à Salim qu'il fallait qu'il fasse quelque chose sans prononcer un mot et il comprit immédiatement. Il se baisse alors vers Nabil et commence à essayer de le réveiller en vain, il avait peur d'une quelconque réaction de sa part puisqu'il avait une forte dose d'héroïne et d'alcool dans le sang et que son cerveau pourrait ne plus commander son corps.
Mais Salim baisse la tête et reste à la hauteur de Nabil, c'est à dire accroupi.

« - Qu'est-ce que tu fais là ? Fais quelque chose ! Je t'ai pas amené ici pour que tu restes comme un con à le regarder !
- Salim putain ! repris-je
- Adiah, il est mort. »

« Cristaline pleine de Ciroc »Where stories live. Discover now