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« Je laisserai même pas ton cadavre à ta mère, je n'ai pas de cœur.»

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Ça y est. C'est fait. Jihan est attachée, elle ne peut pas fuir, elle ne peut pas crier et j'ai demandé aux garçons de nous laisser seules un moment pour que j'entame un long silence suivi d'un monologue.

— Tu comprends pas Jihan. J'ai beau être gentille avec toi, j'ai beau faire en sorte de te faire du mal proprement. J'ai pensé à l'option de la mémoire. Peut être que tu ne t'en souviens pas. Tu t'en souviens ma belle ?

Elle fait un Oui de la tête les larmes aux yeux.

— Bien. Alors malheureusement tu n'as aucune excuse. J'aurai pu limiter les dégâts si tu ne t'en souvenais pas mais là, rire, tu as signé ton arrêt de mort.

Elle commence à gémir les larmes aux yeux, la morve a trempé le tissu qui envelopper sa bouche. Une montée d'adrénaline, j'ai hâte, hâte de passer à l'action mais non. Si je parle pas avant c'est pas drôle.

— Crois-tu en Dieu ? Moi oui, qui suis-je pour faire souffrir ses créatures ? Personne. Une simple créature. Mais parfois il faut booster les choses parce que je les trouve trop lente. C'est ennuyant la vie tu trouve pas ? Tu vois Jihan j'aurai pu avoir un semblant de coeur et te droguer pour que tu ne sente pas (trop) la douleur. Mais j'en ai pas. Comme toi t'en a pas eu quand t'as baisé avec Farouq. Il a changé ? Est-ce qu'il a embelli ? J'ai hâte de le voir et j'ai hâte qu'il voit.

J'avais apporté une boîte avec moi, un souvenir que j'avais gardé pour ce moment là même si je n'étais pas certaines que cela arrive. C'était un de mes fantasmes et aujourd'hui, enfin, il se réalise.

— Jihan je veux que tu me répondes je veux pas parler à une morte d'accord ?

Elle me fait Oui de la tête.

— Voilà, c'est bien tu comprends vite. Alors tu connais l'expression « inséparable comme les deux doigts de la main » ?

Elle me fait Oui de la tête.

— On était comme ça Nabil, Farouq et moi. Et j'en conclue que toi aussi tu l'étais avec Emyra, celle que Ramy a tué ?

Elle me fait Oui de la tête en sanglot.

— Quand j'étais petite, ma mère m'avait appris à coudre, coudre tout et n'importe quoi. Alors, aujourd'hui je vais t'offrir le plus beau cadeau et franchement, ça me fait plaisir t'aura pas besoin de me remercier.

J'ouvre la boîte en question s'y trouvant la main qui avait baigné dans l'acide le jour de sa mort. Ramy m'en avait fait cadeau pour s'excuser de l'avoir exécuté à ma place. De l'autre côté de la table, un boite à couture et un couteau et je ne parle pas ici de couteau de cuisine.

— Ça piquote Jihan mais c'est rien de bien méchant.

J'ai appelé Sad' et Adil pour m'aider. On a libéré un de ses bras pour pouvoir mettre sa main à plat sur la table. Et là je m'improvisai en chirurgienne esthétique. Je coupe l'index d'Emyra, Jihan réalisant ce qui allait suivre essaye de se débattre, gémit et pleure. Mais il fallait qu'elle garde ce souvenir là, un souvenir ancré sur sa peau.

Je coupe alors son index, du sang, dès hurlements étouffés, et des larmes.
Tout. Ce. Que. J'aime.

Jihan tombe dans les vapes.
Adil ne supportant pas la vue du sang vomi ses tripes.
Sad' et moi, nous étions comme possédé, deux démons surexcités, en extase devant la scène glauque qui s'offrait à nous.

Un pansement sur le doigt à moitié coupé de Jihan en attendant qu'elle reprennent connaissance.

À suivre...

« Cristaline pleine de Ciroc »Where stories live. Discover now