« Cristaline pleine de Ciroc »

15

« J'tourne en rond, j'attends, j'regarde par la vitre. J'm'ennuie, ce matin papa est parti. »

_____________

Ramy est né sans père. C'était un bâtard. Sa mère alcoolique et droguée s'est faite défoncée par tout les grands de son quartier. Ramy avait honte, Ramy voulait se venger. Les rires moqueurs, les insultes. Il n'était pas un fils de pute se persuada-t-il. Il ne voulait pas de cette vie-là, il leur a donc montré mais il s'est pas fait seul le p'tit con. Il a grandi, à profiter de l'éducation d'un ancien, il a fait de lui un homme un vrai. C'était un fils de la rue c'était un p'tit gars plein d'ambition. Puis il en a profité pour marché sur son père de rue, la trahi et s'est rempli les poches en ouvrant un réseau à la cité.

L'ancien n'était autre que Yassine, alors j'imagine bien à quel point il veut sa peau en tous cas sa m'arrange bien.

Je sors de mes pensées lorsque j'entend mon téléphone sonner.

- Conversation téléphonique :
- Wesh ma p'tite !
- ...
- Adiah ?
- Farouq ?
- Ah zebi j'ai cru j'm'étais trompé de num. Ça fait longtemps ! Bien ou quoi ?
Ma voix se brise.
- Ça va.
- Écoute, t'inquiète pas pour moi et prend soin de Nabil ok ?
- Tu vas revenir ?
- Ouais ! Bientôt promis.
- Non tu devrais pas.
- Pourquoi ?
- Fais ta vie Farouq, il est temps de tracer ta route.

Je prend pas le temps d'écouter sa réponse, je raccroche.

L'appel m'a vite redescendu sur terre.
J'me suis dis : putain Adiah qu'est ce que tu fou !

Ouais qu'est ce que j'fou ? J'fais n'importe quoi. Putain. N'importe quoi. Ma vie n'a aucun sens.

Mais j'me ressaisi et j'me dirige vers l'arrêt de bus, je vais chez Salim.
Après une demi heure de trajet, j'arrive devant sa résidence.

- Wesh.

Salim se tient devant sa porte on aurait dit qu'il est gêné.

- Qu'est ce que tu fais là ?
- J'en ai marre de tourner en rond. J'suis fatiguée, j'ai envie de dormir un peu.
- J'peux pas t'héberger soir ce. Écoute j'vais t'passer de la thune pour que tu puisses dormir dans un hôtel ce soir.
- Quoi ? Tu t'fous d'moi ?
- Adiah j'suis pas seul.
- Nique tes morts.

Je remet ma capuche sur la tête et j'repars, il me retient pas. Il doit sûrement être avec une de ces putes.
Je reprend le bus et je m'arrêtes à la cité, je monte les escaliers de la tour.
Je cherche les clefs dans ma veste et j'ouvre pour entrer dans l'appartement de Farouq.

Résultat ? Tout est retourné, la BAC avait tout retourner pour chercher des preuves sûrement. Mais ils n'ont pas cherché sérieusement sinon ils auraient trouvé une liasse cachée derrière l'armoire de sa chambre dans un trou dans le mur.

Je me dirige dans ma chambre et fait un peu le ménage en vrai je fais un grand ménage pour remettre un peu de l'ordre dans cette baraque et pourquoi pas dans mes pensées.

J'ai pris quelques billet et je suis partie faire le plein pour remplir les placards. C'est à nouveau ma baraque, il faut que je fasse les choses bien. En vérité j'étais juste à cran par l'appel de Farouq et par le fait que l'autre vieux ne m'est toujours pas appeler. En plus de ça, Nabil est coincé dans la cave, je lui ai dis de pas bouger mais je sais qu'il ne m'écoute jamais et j'ai peur que des gens puissent le voir dehors.

Je reprenais mon petit quotidien dans mon chez moi. Il manquait quelques chose et il y avait un putain de vide. Pas de Farouk qui insulte Nabil lorsqu'il perd sa partie de fifa. Pas d'odeur de shit, rien. C'était un appartement banal sans eux.

Le téléphone sonne, je décroche sans regarder.

« - Allo ?
- Adiah ?
- Farouq arrête de m'appeler.
- Comment ça arrête de m'appeler ?! Vazy vazy passe moi Nabil
- Je suis pas avec là
- Il est où ?
- Bah à la cave !
- Ok. »

Il raccroche sans que je puisse répondre. Je m'inquiète pas de toute façon, je crois qu'il est encore au hebs.