IX. Blessures et nouvelle année

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𝗣𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗲𝗺𝘂𝘀 𝗟𝘂𝗽𝗶𝗻.


⸺ Monsieur Lupin, réveillez-vous !

J'ouvris doucement les yeux alors que Mme Pomfresh repoussait les rideaux autour de mon petit lit d'infirmerie, un plateau d'argent dans les bras, sur lequel était disposé un petit déjeuner un peu trop fourni : jus d'orange, croissants, pâtisseries en tous genres et confitures semblant pour le moins appétissantes. Je me redressai d'un coup, voyant l'éclair au chocolat au centre de l'assiette. J'avais toujours eu un faible pour ces friandises-là.

⸺ Doucement, Remus, doucement, me réprimanda gentiment l'infirmière. Ne vous brusquez pas de cette manière, vous êtes encore blessé.

Je grimaçai, sentant effectivement la peau de mon dos me tirailler affreusement. Je me sentis un peu gêné quand Mme Pomfresh dévisagea toutes les griffures sur mon torse et mon dos avec le front plissé d'inquiétude. Des ridules apparaissaient sur les côtés de ses yeux, signe qu'elle se murait dans un silence propice à une réflexion intense. J'avais toujours détesté lorsqu'on ne me disait pas les choses clairement. De ce fait, après de nombreuses secondes, je lâchai d'un air anxieux :

⸺ Qu'y a-t-il, Mme Pomfresh ? Pourquoi ce regard si inquiet ?

⸺ Je... vos blessures sont déjà très profondes, mon petit. Vous n'avez que 11 ans et demi ; je crains que vous ne vous infligiez que de plus en plus de mal au fur et à mesure de ta croissance. En tant que Loup-Garou, vous êtes déjà très puissant, et, au moment de la puberté, les lycanthropes gagnent une puissance inimaginable. Je crains que cela finisse par...

Elle s'arrêta un instant. Même si je savais très bien, à ce moment-là, comment elle allait finir sa phrase, je lui demandai quand même :

⸺ Par quoi ?

⸺ Par... vous tuer.

Je baissai la tête, pas moins ébranlé par sa confidence que si je ne m'y étais pas attendu.

Pourtant, les cinq transformations suivantes, mon taux de blessures stagnait, sûrement parce que je n'étais pas particulièrement sujet à de fortes émotions. Mon quotidien était plutôt banal, si tant est qu'il existe un quotidien banal à Poudlard. 

J'avais réussi à convaincre James et Sirius à accepter Peter au sein de notre groupe. Pettigrow ne cherchait pas vraiment à réfléchir et faisait un peu tout ce que voulaient mes deux autres amis, et James et Sirius s'en servaient pour faire travailler leur imagination fertile dans l'idée de nouvelles farces.

James semblait en avoir après le Serpentard, l'ami de la dénommée Lily Evans, alias la fille dont il était fou amoureux. Sirius et lui s'en prenaient régulièrement à lui, l'humiliant parfois. Je ne savais pas vraiment quoi dire, d'autant plus que j'avais compris que mes chances pour les persuader de le laisser tranquille étaient nulles. Seulement, Lily était furieuse, et m'avait plusieurs fois demandé ce que mes camarades avaient à reprocher à son ami. Après lui avoir dit que je discuterais avec eux à ce sujet, on s'était rapprochés. James avait d'abord été furieux, croyant sans doute que j'essayais de lui « piquer Lily ». Irrité par ce terme, je lui avais répliqué que Lily n'était pas un objet, et qu'elle ne m'intéressait pas. Ce qui était vrai, bon sang !

Bien que nous nous soyons réconciliés, cette dispute m'avait fait du mal, même si tout était vite rentré dans l'ordre. Je m'étais aussi rapproché de Sirius durant cette période pendant laquelle il me réconfortait quand je n'allais pas bien, même si ce n'était rien de bien remarquable. Je m'étais aussi un peu éloigné de Peter, qui avait fermement pris le parti de James.

𝐔𝐧 𝐀𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐒𝐢𝐧𝐜𝐞̀𝐫𝐞 || FᴀɴFɪᴄᴛɪᴏɴ WᴏʟғsᴛᴀʀWhere stories live. Discover now