XI. Tout avouer... ou presque.

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𝗣𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗦𝗶𝗿𝗶𝘂𝘀 𝗕𝗹𝗮𝗰𝗸.


Tout en marchant dans les couloirs, je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à Remus. Pourquoi me fuyait-il ainsi ? Quel secret cachait-il ? Et pourquoi, pourquoi Merlin, pourquoi ne nous en avait-il jamais parlé ? Déjà, après une dizaine de semaines de cours, les disparitions mensuelles de mon ami m'interrogeaient. À la fin de la première année, j'étais parti en vacances avec des interrogations plein la tête. Mais là, sa mine fatiguée et on ne peut plus soucieuse avaient fini par me faire comprendre que quelque chose n'allait pas. Réellement. C'était bien plus grave que ce que je pensais. McGonagall et ce vieux fou de Dumbledore étaient-ils au courant ? Il est vrai qu'ils avaient tous les deux toujours eu un comportement quelque peu étrange avec Remus...

J'avais fini par le forcer à tout nous avouer... seulement, il essayait de m'éviter. Heureusement que nous partagions le même dortoir ! Ce soir, il n'y couperait pas. Je ne le laisserais pas sortir de la chambre tant qu'il n'aurait pas craché le morceau.

Pourquoi n'arrivait-il pas à comprendre que je souhaitais simplement l'aider ? Était-ce trop compliqué pour lui ? Qu'est-ce qui pouvait expliquer cette éventualité ? Je le connaissais bien, pourtant. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus.

J'étais tellement perdu dans mes pensées que sans James, j'aurais raté la sonnerie annonçant la fin des cours. C'était peu dire sur le fait que j'étais réellement soucieux pour mon ami. Pourquoi ne le comprenait-il pas, par Merlin ?

Je me levai, accompagné de mes amis, pour me rendre dans notre dortoir. Mais au bout de quelques pas, je me rendis compte que Remus ralentissait l'allure, cherchant à s'enfuir. Je me précipitai vers lui et le pris fermement par le bras.

⸺ Tu ne t'enfuiras pas comme cela, Remus. Mets-toi bien ceci dans la tête : je souhaite t'aider. C'est tout. Alors écoute-moi bien : tu peux me faire confiance. Je suis sérieux.

Il soupira et je le vis se mordre la lèvre. Le temps d'un instant, je sentis une chaleur cuisante s'emparer de mon corps tout entier mais sans doute était-ce dû à tous les cris des élèves et à tous les mouvements alentours. Sans oublier que Poudlard était un lieu magique ! Sûrement des traces de Sortilèges de Feu datant d'il y a quelques années.

Le rouge m'était monté aux joues, je me sentais gêné. Oh, Merlin ! Mais qu'avais-je en ce moment pour laisser mon esprit divaguer de cette manière ? Il fallait vraiment que je me reconcentre.

Je raffermis ma prise autour du bras de Remus et, tous les quatre, nous nous dirigeâmes vers notre dortoir, résolus. James affichait le même air soucieux, et un pli prononcé entre ses deux sourcils froncés se dessinait. Peter serrait les dents, l'air inquiet pour le jeune Lupin. Nous montâmes encore plusieurs escaliers qui, grincheux ce jour-là, nous obligèrent à faire des détours, mais nous arrivâmes finalement en très peu de temps jusqu'à notre dortoir. Remus se débattait légèrement pour s'enfuir, mais je le tenais fermement. Finalement, nous arrivâmes jusqu'à la porte de notre chambre, que James ouvrit de manière théâtrale. Je vis Remus grimacer. Je lançai un regard amusé à James mais me repris aussitôt en affichant un air contrit et agacé à l'Humble Maître Potter.

⸺ James, ne le fais pas paniquer plus qu'il ne l'est déjà, le réprimandai-je d'une voix se voulant sévère.

Il sourit aussitôt et s'esclaffa devant la mine pâle et déconfite du pauvre Remus :

⸺ Ce ne serait pas drôle, sinon. Voyons Sirius, où est donc passé ton sens de l'humour ?

Je poussai Remus à l'intérieur du dortoir puis répondis en entrant :

⸺ James, j'adore m'amuser mais là ce n'est pas le moment.

Mon ami entra à son tour en levant les yeux au ciel :

⸺ Oui, Maman.

Je soupirai tandis que Peter entrait d'un pas trébuchant. Une fois que nous nous fûmes tous assis sur mon lit, Remus alla s'asseoir sur le sien pour nous faire face. Il tremblait et son visage était pâle, si pâle... et ses yeux chocolat d'habitude si brillants n'étaient plus réduits qu'à deux fentes éteintes de toute joie. J'y percevais seulement de la peur. Mais pourquoi donc se mettait-il dans des états pareils ?

⸺ Allons, Remus. Dis-nous ce qui te tracasse, enfin ! Je te le répète pour la énième fois : nous sommes tes amis, nous ne voulons que t'aider, nous ne te jugerons jamais. Quoiqu'il arrive.

Il fit claquer sa langue nerveusement et fronça les sourcils.

⸺ Il n'est très peu probable que vous ne me jugiez pas.

Je levai les yeux au ciel tandis que James soupirait bruyamment et que Peter s'agitait sur place de manière mal à l'aise.

⸺ Je te promets que non. Je t'en fais le serment, Remus. Rien n'est plus important pour moi que le bonheur de mes amis, alors si te confier à nous en sachant que tu peux tout nous dire peut t'aider... Je n'hésiterais jamais à être une oreille attentive à tes problèmes, 'mus. C'est promis.

⸺ Pareil, renchérit James. Je te jure que je ne te jugerai pas, je veux seulement comprendre ce qu'il ne va pas.

Il y eut un petit silence insupportable jusqu'à ce que Peter couine d'une voix enfantine :

⸺ Je pense la même chose.

Remus secoua une nouvelle fois la tête et essuya une larme qui commençait à perler sur sa joue. Le voir dans un tel état me faisait si mal au cœur... Son teint était pâle, presque blanc, et il tremblait de tout son corps. La tension s'installait, détruisant peu à peu toute la joie qu'il restait en moi. Jusqu'à ce que Remus tourne la tête vers la fenêtre. Qu'avait-il ? Était-il gravement malade ? À cette pensée, je sentis mon ventre se nouer.

⸺ Je... Je sais que vous me jugerez. C'est inévitable, peu importe ce que vous dites en ce moment. Je vais vous mettre en danger, et vous mettre dans la confidence d'un secret que personne d'autre ne connaît à par mes parents, Dumbledore, les professeurs, Mme Pomfresh et moi... Vous allez me détester. Mais bon... je n'ai aucune chance que vous me laissiez tranquille, pas vrai ?

Il se tourna vers nous avec un sourire triste et crispé, avant d'aller se rasseoir sur son matelas en se prenant la tête dans les mains.

Il y eut un court silence jusqu'à ce qu'il soit brisé. Remus venait d'éclater en sanglots et hoquetait :

⸺ Je... Je m'excu-u-u-use... C'est trop dur...

Je fus si affolé par ses hoquètements que je me précipitai vers lui alors que James et Peter le regardaient d'un air étonné. Je m'assis à ses côtés et je le pris dans mes bras. Il enfouit sa tête au creux de mon épaule en sanglotant tandis que j'essayais tant bien que mal de le calmer. Je lançai des regards en coin à James et Peter pour qu'ils n'en rajoutent pas. Je finis par poser ma main dans les cheveux de Remus en lui murmurant :

⸺ Chuuut. Ça va aller, voyons. Fais-nous confiance. Dis-le.

Il renifla puis se redressa un peu sans se libérer de mon étreinte, ce qui était plutôt bon signe. Puis il finit par lâcher d'une voix brisée :

⸺ Je suis un loup-garou.

𝐔𝐧 𝐀𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐒𝐢𝐧𝐜𝐞̀𝐫𝐞 || FᴀɴFɪᴄᴛɪᴏɴ WᴏʟғsᴛᴀʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant