Chapitre 1

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—   Bon, Clément – je me permets de t'appeler Clément et de te tutoyer, tu verras, ici, c'est familial ; ce qui nous empêche pas de bosser, hein ! Tu as déjà rencontré Manu, tu seras sous ses ordres, comme tu le sais.

Derrière le chef replet aux courts cheveux grisonnants, Clément s'avance dans la cuisine. Le dénommé Manu lui lance un regard évaluateur derrière ses bras croisés et sa courte barbe. Il est exactement comme Clément se rappelle de lui à l'entretien : toujours aussi peu souriant. Ses cheveux bruns sont relativement courts, et surmontent des yeux marrons impénétrables. Il n'est pas très grand, moins que Clément, c'est certain, mais pas petit non plus, et Clément devine des muscles bien formés sous son tee-shirt. L'impression qu'il avait eue à son entretien se confirme : ce n'est pas le genre de mec avec qui il a envie d'avoir des problèmes, ni le genre de mec qui va lui faciliter le travail.

—   Aux entrées, continue le chef, ce sont Philippe et Julien. Pour les plats, Maxence, Sylvain et moi.

D'un hochement de tête et d'un sourire timide, Clément salue les quatre hommes, du plus jeune qui doit avoir 25 ans – Julien – au plus âgé, Sylvain, qui a l'air d'avoir une cinquantaine bien tassée.

—   À la plonge, Thierry.

Dégingandé et flegmatique, Thierry est le seul à lui offrir un grand sourire et un signe de la main en guise de bonjour.

—   Je vais rapidement te présenter l'équipe de salle, et puis tu pourras te mettre au boulot, poursuit le chef en l'enjoignant à le suivre d'un geste de la main.

Dans la salle du restaurant une étoile proche de la Seine, Clément rencontre Coralie, Tania, Catherine et Émilie, toutes les quatre sous les ordres d'Henri, le maître d'hôtel. Il a à peine le temps de les saluer et de jeter un œil à la large salle décorée de vert anis et de rouge que, déjà, le chef le ramène en cuisine.

—   Manu te guidera, au début, mais il faudra que tu sois vite indépendant, on est pas une garderie. Et je ne veux pas entendre parler de problèmes à moins qu'il n'y ait qui que ce soit en danger de mort et que ce soit définitivement nécessaire de m'impliquer. J'ai un restaurant à faire tourner et je n'ai pas le temps de m'encombrer de broutilles.

Avant de franchir la porte battante, il se retourne vers lui.

—   C'est ta semaine d'essai. À la première erreur, l'aventure s'arrête.

Puis, avec un grand sourire, il conclue :

—   Montre-nous ce que tu sais faire !

Et il pousse la porte sur la clameur de la cuisine.

Depuis plus de dix ans qu'il est dans le métier, Clément sait comment fonctionne une cuisine. L'adrénaline, la pression, la rapidité et la perfection, il connaît et il sait les gérer. Néanmoins, un premier jour dans un nouveau boulot, c'est toujours stressant – et Manu, son supérieur, le responsable des desserts, ne fait rien pour le mettre à l'aise. Pas une blague, pas un sourire, pas une parole qui ne soit pas professionnelle – pas même un bonjour. Il n'a pas l'air non plus d'être le genre de type qui se répète dans ses indications, alors Clément mémorise au maximum tout ce qu'il lui dit et lui montre – les frigos, les recettes, les assiettes. Il a la chance d'avoir une bonne mémoire visuelle, et enregistre facilement l'essentiel. Son expérience l'aidera pour le reste.

La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant