Chapitre 13

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Après deux autres restaurants décevants – l'un pour la viande, l'autre pour sa pâte feuilletée –, une visite au pâtissier – qualifié de « tout à fait correct » par Manu jusqu'à ce que Clément arrive à lui extorquer que, ok, il était doué –, une glace dans les rues de la ville, une nuit sur le matelas qui ne couine pas – mais qui est un peu dur quand même – et des adieux à la mer, ils ont repris la route de Paris et du quotidien. Comme Clément travaille de toute façon, Manu part passer les quatre derniers jours dans sa famille, au bord de la Méditerranée – il avait prévu de partir toute la semaine, mais l'arrivée de Clément dans sa vie lui a fait changer ses plans.

Pendant son absence, il a laissé le double de ses clés à Clément, pour qu'il puisse gagner deux heures de sommeil (et accessoirement arroser son basilic). Clément lui envoie quotidiennement des photos de la plante, au milieu de sms aussi impromptus que plaisants.

« plus le temps passe et plus je comprend pk tu fuis les autre au bouleau »

« oh ben tient tout le monde est convaincu que j'ai une meuf. Comment dire que... pas vraiment ? »

« tu me manque :) »

« Sarah revient dans une semaine ! j'ai hate et en même tant pas du tout »

« y a plein de trucs dont je veut te parlé vivement que tu revienne »

« j'espère que la méditerannée est plus chaude que la manche :p »

« j'espère aussi que tu tamuse moins qu'à deauville ;) »

« ton appart est plus sympa quand t'est là »

« jour 2 : le basilic est toujours en vie »

« et voilà j'était avec ma mère et elle m'a demandée à qui j'envoyé tout ces messages avec se sourire bête. J'ai marmonné "un collègue" ms je pense quel ma pas cru. »

Manu répond, à chaque fois, et même parfois sans être sollicité, à tel point que sa propre mère lui a posé la même question, le lendemain de son arrivée. Heureusement, lui a un alibi tout prêt : Charlotte. Il a rendez-vous avec elle ce vendredi après-midi, dans leur coffee shop préféré du centre.


Lorsqu'elle arrive, il est déjà installé à une table depuis quelques minutes, et se lève en la voyant approcher entre les chaises, relevant ses lunettes de soleil sur son front. Ses cheveux bruns ondulent sur ses épaules, encadrant un visage fin barré par un large sourire. Elle ouvre les bras et lance :

—   Alors, monsieur Emmanuel Pereire, vous nous faites l'honneur de descendre de la capitale ?

—   M'appelle pas comme ça, répond-il, la serrant contre lui en déposant un baiser sur sa joue.

Elle fait durer l'embrassade, le serrant fort contre elle avant de le relâcher.

—   Ça me fait plaisir de te voir murmure-t-elle à son oreille.

—   Moi aussi, Cha.

Elle se détache de lui, laissant glisser ses mains le long de ses bras, et s'assoit à sa gauche.

—   Alors, dis-moi tout, lance-t-elle en avançant sa chaise, je veux savoir tout ce qui s'est passé dans ta vie depuis février.

Il lève les yeux au ciel et secoue la tête, mais son sourire dément son exaspération.

—   Tu parles comme si on avait eu aucun contact depuis.

—   Comme si une heure au téléphone et dix textos par mois équivalaient à un contact, dit-elle en penchant la tête sur le côté et en écarquillant les yeux.

La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant