Chapitre 7

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— Manu ? C'est Clément. Je sais qu'il est tôt et que t'es en congé et tout, mais... j'ai vraiment besoin de ton aide.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Manu, le nez toujours au-dessus de son café du matin.

— J'ai un problème avec ma mère, je t'expliquerai, mais... j'aurais besoin que tu gardes Sarah aujourd'hui. Est-ce que c'est possible ?

— Qu'est-ce qui se passe ? répète Manu, cette fois-ci d'un ton plus inquiet.

— J'ai vraiment pas le temps de t'expliquer, mais est-ce que, oui ou non, je peux t'amener Sarah ?

— Vas-y. Oui.

— Merci, tu me sauves la vie. On est là dans trois quarts d'heure.

Et il raccroche. Manu repose son téléphone, le fixe quelques instants, puis se tourne vers l'horloge au-dessus de l'évier. 8h30. Heureusement qu'il était réveillé tôt.



À 9h20, sa sonnette retentit. Assis sur son canapé, son ordinateur sur ses genoux, Manu le repousse et se lève. Trois étages plus tard, il ouvre la porte à Clément, qui pousse Sarah et son sac à dos devant lui.

— Merci, vraiment, dit-il en rentrant dans le couloir. Ça me sauve la vie.

— Salut, sourit Sarah en lui adressant un geste de la main.

— Salut, dit Manu à Sarah, avant de répondre à Clément : Y a pas de quoi.

Les mains sur les épaules de Sarah, le blouson de moto toujours sur son dos et le casque autour de son bras, Clément dit :

— S'il y a un souci, appelle-moi. Je lui ai aussi mis un pyjama dans son sac, au cas où. Normalement, ça devrait pas en venir là, mais j'ai préféré prévoir.

— Qu'est-ce qui se passe ? Tu veux un café ?

Clément secoue la tête.

— Pas le temps, et pas le temps non plus de t'expliquer maintenant. Je t'appelle dès que je peux. Mais merci, vraiment. Je sais pas comment j'aurais fait sinon, j'avais pas prévenu le centre aéré du coup ils peuvent pas la prendre, et tous les gens que je connais sont en vacances ou au boulot, y compris la voisine qui ne part jamais, ricane-t-il. Enfin, bref, faut que j'y aille. Merci, encore. Je te revaudrai ça au centuple, promis.

— Pas besoin.

Clément ne semble pas l'entendre et s'accroupit à hauteur de Sarah.

— Bon, puce, t'es sage, hein ? Promis, je reviens te chercher dès que possible, et je te donne des nouvelles au plus vite, ok ?

— Ok.

Il pose son front contre le sien, ferme les yeux et souffle :

— Je suis désolé, puce. Je m'occupe de tout et bientôt ça ira mieux. Promis.

Elle passe ses bras autour de son cou et répond :

— Je serai sage.

Il la serre et l'embrasse sur la joue avant de se relever. Après un dernier regard et un sourire d'excuse à Manu, il est reparti.

Manu ferme la porte et baisse les yeux vers la gamine, qui le regarde en souriant. Il lui rend son sourire et, alors que la moto vrombit dans la rue en dessous, dit :

— On va te débarrasser de ton manteau, hein ?



La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant