Chapitre 4

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Tard le soir, après le service, le vestiaire se vide petit à petit alors que chacun rentre chez soi. La porte de son casier encore ouverte, Clément, maintenant seul après avoir salué les autres, va s'asseoir sur le banc contre le mur d'en face pour mettre ses chaussures. Il les laisse tomber au sol entre ses pieds puis, au lieu de se pencher en avant pour les enfiler, appuie sa tête en arrière contre le mur gris et ferme les yeux. Il ne les rouvre pas en entendant des pas pénétrer dans la pièce. Ils tournent quelques instants tandis qu'il reste là à les écouter.

— Tu manques de sommeil.

Il rouvre ses yeux à la voix de Manu, et lâche un ricanement fatigué.

— Sarah fait des cauchemars, depuis une quinzaine de jours. C'est pas très grave, dit-il en haussant les épaules, faut juste attendre que ça passe. Ça lui arrive, de temps en temps.

— T'habites où ?

— Vers Tournan.

— C'est loin, non ?

— Au bout du RER E, à l'est.

— Tu viens en RER ?

Son ton est presque étonné. Clément secoue la tête.

— Nan, trop chiant. Trop long. En moto.

— Tu mets combien de temps ?

— Trois quarts d'heure, par là, dit Clément en se baissant enfin pour enfiler ses chaussures. Je vais y aller avant que ça fasse trop tard, d'ailleurs.

— C'est dangereux.

— J'ai l'habitude, dit Clément en relevant les yeux vers lui avant de continuer : je le fais tous les jours, tu sais.

— Jusqu'à ce que tu t'endormes au volant.

— C'est bon, je te dis. Je maîtrise.

Manu secoue légèrement la tête et croise les bras.

— Je peux pas te laisser faire ça.

Le sourire de Clément alors qu'il relève la tête est fatigué, mais son ton n'appelle pas de réponse :

— Écoute, c'est gentil, j'apprécie ton inquiétude, mais d'une part, comme je te dis, j'ai l'habitude, et d'autre part, c'est pas comme si j'avais le choix.

— Viens dormir chez moi.

— Hein ?

— Ce serait irresponsable de ma part de te laisser repartir comme ça à cette heure là. J'habite à dix minutes. À pied. J'ai un canapé.

— C'est bon, je suis de repos demain.

— Et ? Ça change quoi ?

Clément soupire et secoue la tête.

La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant