Bonus #1 - Cette année encore il pleuvra

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— Tiens, cadeau, sourit Clément en posant une paire de bottes en caoutchouc sur le comptoir de Manu.

Manu s'arrête, ses deux tasses de café à la main.

— Qu'est-ce que c'est que ça ?

— Des bottes en caoutchouc, répond fièrement Clément, accoudé à côté des chaussures.

— J'ai bien vu, oui. En quoi c'est un cadeau et qu'est-ce qu'elle font sur ma table ?

— C'est pour la fête de l'Huma.

Manu pose les deux cafés sur le bar et se penche brièvement pour embrasser Clément, demandant :

— Explique-moi le rapport.

— Y a du sucre ? demande Clément en commençant à touiller son café.

Manu acquiesce, et Clément continue :

— La semaine prochaine, le resto est fermés, on est en vacances, et c'est la fête de l'Huma. Comme je me suis dit que t'étais probablement pas le genre de type à avoir des bottes en caoutchouc, je t'en ai achetées.

— Pour aller à la fête de l'Huma ?

Clément hoche la tête en portant sa tasse à ses lèvre toujours étirées.

— Donc on va à la fête de l'Huma, conclue Manu.

— Ouais.

— Ok.

— Toi, Sarah, ma mère, et moi.

— ... Ok.

— Je te sens sceptique.

— Pourquoi on va à la fête de l'Huma ? Et pourquoi j'ai besoin de bottes en caoutchouc ?

Clément repose sa tasse et plissant les yeux, l'observe quelques instants avant d'affirmer :

— T'es jamais allé à la fête de l'Huma.

Manu secoue la tête.

— Toi oui, j'imagine ?

— Tous les ans, depuis que je suis gamin. C'est... un truc de famille.

Il assortit sa réponse d'un sourire, presque pour s'excuser. Manu pose sa main sur la sienne.

— Et... tu veux vraiment que je vienne ?

Clément hoche timidement la tête.

— T'as déjà rencontré et ma mère, et Sarah. Je vois plus aucune raison de te cacher. Et puis, tu verras, c'est cool, il y a des concerts, des gens partout, des frites surgelées et des mauvais hot-dog, tout ça.

Manu sourit, puis se lève et, s'approchant de lui, passe son bras autour de son épaule avant de l'embrasser sur la tempe.

— C'est important pour toi, c'est ça ? murmure-t-il contre sa peau.

Faisant tourner sa tasse entre ses mains, Clément hoche la tête.

— En quelque sorte, ouais. C'est... ça fait partie des rares souvenirs positifs que j'ai avec toute ma famille. On partait dans la 405, mes parents à l'avant, Mel et moi à l'arrière, et mes parents retrouvaient leurs amis aux stands du parti communiste de la Seine-et-Marne, et ma sœur et moi on courait autour avec les gamins, jusqu'à ce qu'on ait faim et qu'on vienne réclamer un sandwich et des frites. Et le soir, on allait voir les concerts, on avait une gaufre ou une crêpe pour le dessert, et on rentrait couverts de boue.

Manu souffle un rire en lui caressant l'épaule du pouce.

— Et en grandissant ? demande-t-il.

La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant