Chapitre 14

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Quand Manu se lève le mardi matin, après un lundi de retour au boulot sur les chapeaux de roue, Clément n'est pas dans l'appartement et son côté du lit est froid. Il trouve une note sur le comptoir disant « rdv midi métro Colonel Fabien envoit moi un sms quand t'est là ». Comme il est déjà 10h30, il déjeune et se prépare rapidement, et part de chez lui un peu avant 11h15.

Peu avant midi, il est sur le quai à Colonel Fabien, et sort son portable en s'avançant vers la sortie.

« Je suis là » envoie-t-il.

La réponse arrive quelques secondes après.

« en sortant prend la rue Mathurin Moreau sur ta droite et dit-moi quand t au bout »

Tiens, un jeu de piste ? s'étonne Manu en poussant la porte de sortie du métro. Il remet son téléphone dans sa poche en gravissant deux à deux les marches qui le mènent à l'air libre. Avant de sortir, il consulte le plan pour repérer la rue qu'il doit prendre et, une fois à l'extérieur, la remonte à larges enjambées sous le soleil qui tape sur ses épaules.

Il finit par arriver en face des Buttes Chaumont et un fin sourire s'étale sur ses lèvres alors qu'il ressort son téléphone. Il commence à voir où tout ça mène.

« J'y suis » tape-t-il.

« Rentre dans le parc et remonte l'avenue des Marnes jusqu'au 7e lampadère sur ta gauche. »

Manu attends que le feu passe au rouge, puis traverse la rue et pénètre dans le parc. Jetant un œil autour de lui, il repère le chemin indiqué et s'y engage.

Ça faisait longtemps qu'il n'était pas venu ici. Alors que ses jambes avalent la côte, il voit la vue de Paris se dévoiler peu à peu devant lui, avant qu'il ne s'enfonce à nouveau sous les arbres. Comptant les réverbères, il s'arrête juste avant le Rosa Bonheur.

« Et après ? »

« à gauche, 2e à droite, première à gauche. Tu saura quand t'arrêter. »

Hm. Alors qu'il touche au but, il hésite entre accélérer pour arriver plus vite et ralentir pour faire durer. Au final, il ne peut empêcher ses foulées de s'allonger alors qu'il tourne à gauche, puis à droite, puis de nouveau à gauche. Ce n'est qu'après cette dernière intersection qu'il ralentit, regardant partout autour de lui. Il finit par repérer Clément, un peu en contrebas du chemin, sous un arbre. Il est assis sur une nappe bleue que Manu reconnaît comme étant la sienne, et autour de lui sont disposés assiettes, verres, plats et tupperwares.

Clément se retourne, puis se redresse brusquement en le voyant approcher.

— Hey ! T'as trouvé.

— C'était pas si compliqué. Même si je me suis demandé si je devais compter le premier lampadaire du croisement de l'avenue de la marne ou pas.

— Il était sur la route. Oui.

— C'est ce que je me suis dit.

Clément sourit et se tord les mains

— Je sais que t'aimes pas trop les pique-nique, mais.... Je me suis dit que comme il faisait beau, et que c'était mon dernier jour de congé avant le retour de Sarah et de ma mère la maison, on allait pas rester enfermés, et...

De la main, il désigne la nappe. Manu pose la main sur sa taille.

— C'est parfait, dit-il avant de l'embrasser. T'es parfait, ajoute-t-il dans un murmure.

— Je sais, répond Clément sur le même ton.

Manu recule légèrement, l'air faussement surpris.

La cuisine ne ment jamais [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant