Partie 09

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Je voulais aller prendre une douche. Je pense qu'il n'y a que ça qui pouvait me calmer. Mais l'autre con était toujours dans la chambre. Il ne restait plus que lui et moi. Il me regardait, ou plutôt, il me dévisageait. Je pense que s'il avait pu me tuer avec ses yeux, je serais morte depuis longtemps. Quoiqu'il en soit, il n'était vraiment pas décidé à sortir. Il me regardait et moi aussi du coup, en attendant qu'il sorte. Puis, il a commencé à venir vers moi d'un pas menaçant. Par réflexe, j'ai reculé jusqu'à ce que je me retrouve coincer par le mur. Mur de merde. On se croirait dans un film. Il se rapprochait de plus en plus de moi, et moi, je n'avais nul par où fuir. Quand il fut à moins d'un mètre de moi, il m'a prise par le cou. Il était clairement en train de m'étrangler. Ça se voyait dans ses yeux : il avait le démon contre moi. Ça tombe bien moi aussi, mais moi je n'avais pas autant de force pour l'étrangler.


- Écoute-moi bien, c'est la dernière fois que tu me fais ce que tu as fait aujourd'hui, C'EST CLAIR ? Tu n'es pas chez toi ici, tu ferais mieux de te faire petite pour éviter de mourir bêtement.


J'étais littéralement en train de crever sur place et lui, il était en train de me faire son discours à deux francs cinquante de mâle alpha qui ne supportait pas qu'on lui manque de respect. Je n'en avais strictement rien à faire de ce qu'il me disait. J'étais dans un very bad mood de je-m'en-foutisme total des répercussions. J'étais carrément prête à me battre en toute connaissance de son gabarit beaucoup plus imposant que le mien. Mais avant tout, il fallait faire en sorte de ne pas mourir d'un arrêt respiratoire. Il semblait attendre une réponse de ma part, mais voyant que je ne répondais pas et que je commençais à devenir bleu, il m'a totalement relâchée. J'essayais de reprendre mon souffle lorsqu'il m'a dit :


- J'espère pour toi que ça ne se reproduira pas.


Alors là, c'était trop. Il fallait que je lui dise ce que j'avais sur le cœur.


- Espèce de gros con. Tu sais où est ce que tu te les mets tes menaces à deux balles ? Si ça doit se reproduire tous les jours, ça se reproduira, parce que je ne m'écraserai pas devant un imbécile comme toi. Si, tu n'es pas content, il ne fallait pas me kidnapper. Attends, parce que tu penses que tu te permets de me faire des réflexions désagréables, de me crier dessus, de me frapper, d'essayer de me tuer, et qu'en plus de ça, je vais bien me comporter avec Prince Adams. Et bien, non. Va bien te faire enculer, toi et ta putain de personne.


Je venais de déballer tout mon discours sans penser à reprendre ma respiration. Cette fois, c'est sûre : j'allais mourir d'arrêt respiratoire. Petit à petit, la colère redescendait. Après le mode colère, je passais en mode survie. Adams me regardait, je crois qu'il n'en revenait pas. Je pense qu'on n'avait jamais autant « manquer de respect au grand patron ». Sauf que le respect va dans les deux sens et pas seulement dans le sien. J'étais en attente d'une réponse de sa part, et plus il mettait du temps, et plus je craignais pour ma vie. Est-ce qu'il allait me frapper, me crier dessus, me tuer puis jeter mon corps dans la Seine, ou est-ce qu'il allait juste se comporter en adulte et réaliser qu'il avait mal agit et que mon énervement était justifié ? Je doutais fortement de la dernière option mais je ne perdais pas espoir. Après quelques instants sans réaction, il s'est dirigé vers moi de manière plus que menaçante. Sans trop comprendre pourquoi, je me suis retrouvée par terre brusquement. J'étais sur le dos. Il s'est assis à moitié sur moi et a commencé à me mettre des gifles successivement sur les deux joues. Elles étaient moins fortes que celle qu'il m'avait mise tout à l'heure, mais c'était quand même désagréable.

C'était inévitableWhere stories live. Discover now