Partie 95

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J'ai très bien compris ce que Sarah a fait. J'appréhendais la situation. Est-ce qu'il allait me crier dessus ? Me dire qu'il est déçu ? Me soutenir ? Je n'en savais rien. Et il faut dire que l'immense blanc, dans lequel nous avait plongé le départ de Sarah, n'arrangeait pas les choses. Adams a soufflé et est venu s'asseoir à côté de moi. Tellement, je stressais, j'avais l'impression que j'étais en train de me pisser dessus.


- Je suis désolé.
- ...
- Je n'aurais pas dû réagir comme ça avec toi. J'aurais dû essayer de comprendre la situation et au lieu de ça, je t'ai enfoncée alors que t'es ma petite sœur.
- J'accepte tes excuses.
- Pourquoi tu ne voulais rien nous dire ? Ç'aurait changé les choses.
- Tu me vois venir devant tout le monde et dire que mon ex m'a violée, et je suis tombée enceinte de lui ? Et puis qui m'aurait cru.
- Quoi qu'il en soit, je me suis occupé de Nassim. Et je n'en ai pas fini avec lui.
- Je ne veux plus entendre son prénom.
- Il ne touchera pas un seul cheveu de ton enfant.
- Je le savais déjà.
- Et s'il ose, on le traînera en justice.
- Mmh.
- Alors, fille ou garçon ?
- Quels sont tes pronostics ?
- Je dirais...
- Ah bah vous vous êtes réconcilié. Ça fait plaisir.


C'était Sarah. Elle allait continuer mais elle s'est arrêtée en me fixant.


- Tu t'es pissée dessus ?
- Hein ?


Je me suis regardée et effectivement, j'étais toute mouillée. Donc, tout à l'heure, quand j'avais l'impression de faire pipi, c'était sérieux. Putain la honte.



- Wsh t'es sérieuse ?!
- Je m'en suis même pas rendu compte.


Je me suis levée pour aller direction ma chambre, mais une horrible douleur au bas du ventre, m'a empêchée d'y aller. C'était tellement horrible que je me suis mise à genoux, recroquevillée sur moi-même.


- Tu joues à quoi ?! Lève-toi !


C'est quand il a vu que je pleurais, qu'il s'est baissé à ma hauteur pour voir ce que j'avais. Il a appelé Sarah. Elle a pris les clefs de ma voiture et on est parti à l'hôpital. Entre temps, dans la voiture, j'ai commencé à perdre du sang, beaucoup de sang. Comment vous dire que j'étais à deux doigts de tomber dans les vapes, Adams aussi d'ailleurs, on l'avait complètement perdu. Mais bref.


On est arrivé. Ils ont vu que je saignais donc ils m'ont directement prise en charge. Tellement, je n'étais pas bien, je ne comprenais rien à ce qu'elle me racontait. J'ai juste compris placenta. Je sais juste que je suis passée en salle d'accouchement et après plus rien.


Sarah


Dès qu'on est arrivé à l'hôpital, j'ai aidé Kassy à sortir de la voiture, et j'ai laissé Adams parce que grossesse flemme de lui. C'est trop un fragile.


Les infirmières l'ont directement prises en charge. D'après ce que j'avais compris, son placenta s'était décollé ou quelque chose comme ça. Ils lui ont une anesthésie pour pouvoir l'amener au bloc. Ils allaient lui faire une césarienne en urgence. On m'a fait enfiler une combinaison, fin' vous savez la combinaison mais que de devant ? Fin' bref, je l'ai mis et j'ai attendu.


Quelques minutes plus tard, j'ai entendu des pleurs de bébé. Moi-même, j'ai commencé à pleurer. Adams est venu me rejoindre. Ça se voyait qu'il n'était pas bien. Une infirmière est venue nous montrer le bébé. C'était une petite fille. Je l'ai prise dans mes bras un peu et elles l'ont emmené lui faire quelques soins et pour la mettre en couveuse. Elle avait à peine sept mois.


On est sorti prendre l'air dehors parce que l'autre était complètement en train d'agoniser.


- Elle a accouché, dit Adams en étant choqué.
- Le jour où on est venu la voir en plus.
- À ton avis, on prévient Tata Amina ?
- Non, elle le fera elle-même.
- Mmh... Bon vient, on va acheter une bouteille d'eau.
- T'es vraiment un fragile toi.
- La ferme... et t'es marrante toi, il y a ma sœur à côté de moi qui pisse de litres de sang et tu veux que je sois normal. Bref, quoi qu'il en soit, ça reste en toi et moi.
- Comme d'hab.


[...]


On était dans la chambre avec Kassy. Elle avait sa petite princesse dans les mains et nous, on la regardait en parlant avec elle. Une semaine s'était écoulée depuis son accouchement. Elle a finalement prévenu sa mère et son père. Du coup, il a été convenu qu'avec Adams, on allait rentrer dans une semaine, mais qu'on allait revenir deux semaines plus tard, mais cette fois-ci avec ses parents.


- Elle et Amirah vont devenir super copine, tu vas voir.


Elle m'a souris.


- J'espère qu'elles ne feront pas trop de bêtises.
- Arrête d'espérer. Toi-même, tu sais qu'elles seront deux vraies chipies.


On a rigolé puis il y a eu un blanc de cinq secondes.


- Et qu'est-ce qu'on fera si jamais il me retrouve, et qu'il essaye de me la reprendre ?
- Écoute-moi bien. Moi, de mon vivant, jamais Nassim G******* ne touchera un seul cheveu de cette enfant. Qu'il essaye seulement de s'approcher de toi et on verra.
- Mmh.
- T'inquiète, on ne le laissera pas faire. Il ne saura rien de la petite. Et si jamais il ose, on le traînera en justice.
- De quoi « traîner en justice », qu'il essaye seulement c'est moi qui vais m'occuper de lui. Je vais lui briser ces os, il ne va rien comprendre.
- On ne résout pas tout par la violence.
- Parce que tu crois qu'il va avoir une ordonnance restrictive et qu'il va la respecter ? Il y a qu'en le tabassant bien comme il faut qu'il va comprendre.
- T'es désespérant. D'ailleurs *en m'adressant à Kassy*, il fait que tu ailles la déclarer.
- On est d'accord que tu vas mettre ton nom de famille ?
- Bah oui, Safia D********


Sarane

C'était inévitableМесто, где живут истории. Откройте их для себя