XXXV

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Il est enfin là ! Bonne lecture mes pandas🔥

3 mai 2015, 10h et quelques.

- Rosen, ton ami est arrivé !

J'inspire, la boule au ventre. Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de l'inviter à deux heures du matin aussi ? La fatigue, la peur, le besoin du pardon. Une foule de sentiments qui m'ont foutu en vrac en trois semaines. Qu'est-ce qu'il lui a pris d'accepter ? Ça, je le saurai après. Je passe une main dans mes cheveux alors que ma grand-mère m'appelle à nouveau.

Mon dieu, j'ai peur. Je sors de ma chambre et me dirige à pas de loup vers le salon. Je stress, j'ai les mains qui tremblent, l'estomac qui danse la salsa. Je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de lui dire de venir. Je ne comprends pas non plus pourquoi il l'a fait. On a fait ça sur un coup de tête. Et je ne regrette tellement pas en réalité. Je me pisse juste dessus.

Mais il est là, à l'entrée. Je ne peux plus m'échapper -sauf si je décide de sauter par la fenêtre de ma chambre- alors j'inspire un grand coup pour me donner du courage. Il m'attend, il a battu tout les kilomètres pour venir passer une journée avec moi. Juste une. Quelques heures misérables. Mais il l'a fait. Mon cœur s'emballe brusquement. Bordel.

Quand je me décide d'enfin descendre, je crois réellement que je vais tomber dans les pommes. Il est beau, il est putain de beau. Et il est dos à moi. Je me mords la lèvre, détaille son corps. Le t-shirt bordeaux qu'il porte me laisse apercevoir ses muscles. Oui, il avait raison, il est clairement bien foutu. Au point de me faire ébouillanter. J'inspire et m'avance. Je vais m'évanouir dans quelques instants.

- Oh enfin !, soupire ma grand-mère et Maël se tourne vivement vers moi.

Bordel. Ses yeux se plongent dans les miens et ses lèvres s'étirent d'un coup. Puis je prends conscience d'une chose : il est épuisé, ses cernes sous ses yeux le prouvent. C'est de ma faute. Je le sais. Je n'aurai pas dû lui dire de venir en pleine nuit. Je glisse une main dans mes cheveux, mes joues rougissent et je souris vaguement.

- Euh, salut, je souffle.

- Bonjour, rit-il et mon coeur se serre.

Oh ce rire. Qu'il est beau. Je tique : Maël est devant moi. Alors que je n'y croyais jamais. J'ai toujours dit que je n'avais pas confiance dans les relations virtuels. Mais j'ai mis ma confiance dans Maël et là, j'ai la preuve même que je le peux. Qu'il me prouve que c'est une bonne chose. Bordel, pourquoi j'ai autant agi comme un con ?

Les yeux de ma grands-mères passent de lui à moi et vice-versa. Je soupire et me détourne. Elle se pose des questions depuis que je lui ai dis que Maël devait venir. Parce que oui, elle sait qu'on se connait par Internet. Même si mes cons de parents ont désiré tout foutre en l'air, j'ai rattrapé leurs erreurs et ma relation avec mes grands-parents a retrouvé toute sa superbe. Pour mon plus grand bonheur. 

- Viens, on bouge dans ma chambre, je murmure et j'entends ses pas me poursuivre alors qu'il pouffe.

- Tu vas bien ?, lâche-t-il quelques secondes après.

Sa voix résonne dans mon dos et je frissonne. Mes doigts sont toujours secoués, ma boule dans mon ventre ne part pas. Je flippe que ça ne se passe pas comme prévu. Qu'au final, Maël se rende compte que je ne suis pas aussi intéressant qu'il le croit. Je hoche la tête, mon sang éclatant dans mes tempes. Maël ne parle pas un mot, il me suit, regardant simplement autour de lui. Est-il autant gêné que moi ? Parce que personnellement, je ne sais pas du tout comment la journée va se dérouler, comment la suite se passera. J'ai peur oui. 

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