Décris-toi

LI

20 mai 2015.

Le roux à mes côtés, je me dirige vers Maël qui me regarde sans bouger un doigt. De toute façon, il n'a pas le droit de me toucher. Virgile se marre en pointant le haut de ma tête et je roule des yeux. Ouais, je porte cette foutue couronne et les gens me dévisagent. En même temps, il est plutôt rare de voir un garçon de seize ans dans Toulouse avec un diadème sur le haut du crâne.

- Je ne suis pas déçu d'être venu, pouffe Virgile et j'enfonce mon poing dans son épaule.

- Ferme là, je grince et il replace ses lunettes en riant.

Quand on arrive enfin devant Maël, un sourire sadique s'étire sur mes lèvres.

- Alors, j'ai pas le droit à un câlin ?, je demande et son regard me fusille.

- Tu n'es qu'un enfoiré. Pour la peine, c'est Virgule qui hérite de mon amour, lance Maël avec un clin d'oeil.

- Trop bien !, hurle mon meilleur pote en écartant les bras.

Maël se précipite vers lui et ils s'enlacent, mort de rire sous mes yeux. Rapidement, je sors mon téléphone et les prends en photo. Ils se marrent, se parlent de tout un tas de trucs stupides en m'ignorant puis s'écartent finalement. Maël retient un mouvement dans ma direction et je souris en coin. Il a beaucoup de mal à tenir son gage dis-donc. 

- Non sérieux, je peux au moins avoir un câlin ? Juste un, marmonne Maël en se dandinant sur ses jambes alors que Virgile sort son téléphone pour prévenir ses parents qu'on est bien arrivé.

- Non, je hausse les épaules. Un gage, c'est un gage. Sinon, la couronne te plait ?, je pouffe et il secoue la tête avec un sourire levant la main vers moi pour la toucher.

Sauf que je m'écarte et secoue mon doigt de gauche à droite sous son nez. Son visage se décompose et je prends littéralement mon pied. 

- Pas touche la mouche, je souffle et il grogne.

- S'il te plaît Rosen, c'est vraiment horrible là, il grince et je me marre. Sans déconner, tu n'as pas envie d'un câlin toi ?

- Pas du tout, je mens avec un sourire suffisant et il écarquille les yeux, une main sur son coeur.

- Sérieux ? Tu es vraiment sans coeur.

- T'apprendras à faire avec, je réponds en me tournant vers Virgile alors que Maël râle dans sa barbe inexistante. Bon, on va manger ? J'ai la dalle là.

- Vous n'avez toujours pas manger ?, s'étonne Maël en passant un bras autour des épaules de Virgile.

- Non, soupire ce dernier, une moue triste sur le visage. Mais j'ai vu le macdo ! On y va ?

J'éclate de rire alors que Maël saute de joie en le tirant par le bras pour l'y amener, un sourire de gamin sur les lèvres. Je les suis en replaçant ma couronne dans mes cheveux. J'envoie un rapide texto à mon père pour lui dire que nous sommes à Toulouse puis je le range dans mon sac. Je ne vais plus en avoir besoin, Maël est devant moi. Il discute joyeusement avec Virgile, s'amusant à le taquiner et mon meilleur ami a la réplique facile, ce qui les fait rire. Je secoue la tête, enfonce mes mains dans les poches de mon jogging.