Chapitre 11.

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Le soleil disparaît derrière les sombres nuages, apportant la pénombre dans la ruelle située entre la taverne et le tripot. Encore un jour où le grand empire n'est plus et où les croyances sont encore un peu plus oubliées. Quelle tristesse. Cette année de 477 aura vraiment été l'une des plus ennuyantes de mon existence.

Mon regard ne se détache pas du corps sans vie à mes pieds, vidé de son sang. Le coup de la jeune étrangère perdue dans ce port grec est vraiment un classique. Les marins tombent à chaque fois dans le panneaux. Cependant, je commence à attirer l'attention. Tant mieux. Il se passera peut-être quelque chose de divertissant dans ce cas là.

À l'entente de bruits de pas, je relève la tête et me dissimule dans l'ombre, rajustant le corset de ma robe bleu-grise. Bientôt un cri et des appels à l'aide résonne dans les airs. Une foule se rameute autour du cadavre. Je reste observer quelques instants puisque je n'ai rien de plus intéressant à faire. C'est alors qu'un jeune homme s'approche de la scène du crime. Il est différent des autres. Ses cheveux clairs sont une touche de gaieté dans cette ruelle. Quand à ses yeux émeraudes... Ils fixent le corps et un pli sérieux se forme sur son front. Bon sang, si ça ne tenait qu'à moi, j'en ferais ma proie sur le champs. Et je ne le tuerais pas tout de suite. Pourtant plus il semble réfléchir, plus une ombre se dresse sur visage magnifique. Comme si il savait...

Et je comprends. Ça n'est pas un simple humain. Je fronce des sourcils, relève le menton et fais volte face, afin de m'éloigner. Si il est bien ce que je pense, rester ici peut se révéler risqué. Je reviendrai.

Alors que je dépasse enfin la ruelle, je perçois une ombre me suivant. Je n'ai pas le temps d'agir que déjà je me retrouve projetée contre le mur. Je m'affale au sol. Mais j'ai connu bien pire. Sans m'en formaliser je relève la tête. Le sang pulse contre mes tempes et une fureur sans nom s'empare de moi. Un grognement m'échappe alors. Ma chevelure sombre tombe devant mon visage, comme un épais rideau. Je les écartes, dévoilant mon regard. Devant moi se tient l'homme aux yeux émeraude. Son visage fermé et la lueur de détermination qui brûle dans son regard ne le rend que plus séduisant. Il a compris que j'étais l'auteure du meurtre. Mieux encore il semble avoir deviner ce que j'étais. Et lorsque mon regard se pose sur le bout de harpe qui dépasse de sa besace, je comprends. Un homme à la force irréelle, une lyre et surtout une connaissance de la mythologie ?

Je me tiens face à Orphée. Le héro.

Un sourire étire mes lèvres et je ricane :

« Tu viens me tuer, petit héro ?

Son regard se voile encore plus et il tire de son fourreau une longue épée antique.

- Si tu me disais plutôt qui tu es, Sirène ?

Mon sourire s'agrandit. M'assurant bien qu'il ne détache pas son regard de mes mouvements, je sors avec une lenteur calculée mes deux dagues de mon corset bleu pâle.

- Mélusine de Longborn... Prête à te vider de ton sang.

Je me jette sur lui mais il esquive mon attaque d'une manière surprenante.

J'ai l'impression que mon sang s'échauffe dans mes veines. L'excitation du combat mais aussi la beauté du héro. Ma lame effleure son bras, l'entaille même. Lui non plus ne parviens pas à réellement me blesser. Cela ressemblerait presque à un ballet... Je parviens à glisser ma dague sous sa gorge mais le jeune homme se débarrasse de moi. Brusquement, il parvient à me renverser au sol. Il m'y bloque et pointe son épée sur mon cœur sans pourtant l'y enfoncer. Je plisse des yeux et ma main plonge dans sa poitrine pur venir enrober son organe vitale. Pourtant je ne le blesse pas. Nous sommes chacun à la merci l'un de l'autre. Ses yeux verts vrillent les miens et son expression se fige, indéchiffrable. Je n'arrive pas à deviner ce qu'il ressent exactement mais les battements de son cœur, que je sens contre ma paume, s'accélèrent. Plongeant mon regard vert dans le sien, je murmure :

Mélusine 2 - Maléfice DivinWhere stories live. Discover now