Chapitre 14.

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Je pousse la porte de la chambre qu'occupe Seth. Il est dos à moi, en train de ranger certaines de ses affaires et de se préparer à partir. Je m'adosse à la table et l'observe faire quelques instants. Ses gestes sont brusques, hachés, comme si il se contenait. Je plisse des yeux et lâche sur le ton de la constatation :

« Tu es furieux.

Il cesse ses mouvements et je vois son dos se raidir. Pourtant il ne se retourne pas et ne répond pas. Agacée, je m'assois sur le bureau et croise les jambes avant de siffler :

- Je te l'ai déjà dis : tu n'as qu'un mot à dire pour que je brise le lien Seth. Une fois cette histoire finit, je me trouverai un autre protecteur.

- Et si tu n'y survis pas ?

- J'y survivrais. Avec ou sans toi.

Le policier se retourne brusquement et son regard rencontre le mien, empli de défis. Son visage, assombri par l'inquiétude et la lassitude possède une beauté presque... naturelle, sauvage. Pour cause, je n'épargne que les meilleurs. Mon protecteur gronde, d'une voix sourde :

- Ne dis pas n'importe quoi. Tu as besoins de moi, sinon tu ne serais pas venue me trouver. Comme à chaque fois. Qu'importe ce que ton égo surdimensionné dira. Je ne te laisserai pas Mel. Jamais.

- Même si tu as peur ? Même si ça te coûtera la vie ?

Il déglutit mais ne détourne pas les yeux.

- Même alors.

Je plisse des yeux mais finit par sourire.

- Ça fait de toi un idiot. Un idiot courageux mais tout de même...

Seth lève les yeux au ciel mais ne peut retenir la commissure de ses lèvres de se relever un peu. Il ironise :

- Et puis ce pacte qui fait de moi ton protecteur me protège quand même de tes coups de crocs. Qu'est ce qui me garanti que je ne finirais pas dans ton assiette après ?

Je lui adresse un clin d'œil.

- Franchement, pourquoi j'irais planter mes petites canines en toi ? Il existe des milliers de sang bien plus délicieux que... ça !

- Aouch... C'est blessant ça, Mel.

- Tu as posé la question.

Son visage s'éclaire d'un véritable sourire et il secoue la tête. Je m'autorise à rire un peu mais je finis par reprendre mon sérieux.

- Alors ? Est-ce que je peux compter sur toi à cent pour cent ?

- De toute façon tu n'as personne d'autre. Ce n'est pas en Poséidon que tu pourras placer ta confiance...

- Seth, ça n'était pas ma question.

- Oui. Oui, tu peux. Et après ça, tu me devras vraiment un tour du monde.

Je secoue la tête et me mords la lèvre, amusée.

- C'est promis ! On ira où tu voudras ! Bon, puisque c'est réglé, je te laisse préparer tes affaires. On se retrouve en bas ? »

Il acquiesce et je quitte la pièce.

Les couloirs sont vides, ce qui est surprenant quand on pense au nombre de sirènes qui vivent dans le banc d'Athène. Poséidon a du les prévenir du danger que représentent les dieux pour elles... Pourtant le parfum entêtant de mes sœurs imprègne l'air. C'est une odeur si familière que je pourrais m'y complaire. C'est cette part de moi, celle que la soif de liberté étouffe qui puise son énergie en ce lieu.

Un vertige me prends soudain... Encore une fois. Je ne sais trop bien ce que ça signifie. Je m'adosse au mur quand brusquement, un coup furieux résonne dans mon esprit.

Mélusine 2 - Maléfice DivinWhere stories live. Discover now