Chapitre 17.

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La dernière fois que j'ai été gagnée par une telle consternation, c'est lorsqu'Eris s'était pointée, il y a cinq ans, et que nous avions découvert son plan. Cette époque me semble révolue mais j'avoue ne pas savoir ce qui, de celui-ci ou de la vue de la prêtresse de la vie, me laisse le plus perplexe.

« Tu sais Mélusine, les prêtresses sont comme certaines entités, elles ne dépendent pas des dieux au contraire des créatures mystiques. Elles vénèrent la Vie et la Mort. Mais ce sont de vraies garces.

Autant qu'Eris ? La déesse, saisissant ma pensée, rit.

- Une telle chose est-elle seulement possible ? Regarde la ! Ne te donne-t-elle pas envie de plonger tes canines dans sa gorge ? De la vider de son sang ? De lui arracher le cœur ? Oh aller petite sirène ! »

Je porte la main à ma tempe dans l'espoir de faire taire la voix narquoise de la Discorde. Cette prêtresse ne m'a rien fait. Je la plains même de se retrouver coincer sous terre. Je l'ai été pendant dix ans, et j'en suis sortie « traumatisée ». Si on peut dire ça comme ça.

La voix rauque de Poséidon me tire de l'absence qu'a causé l'interruption d'Eris.

« Bonsoir Elämä.

À l'entente de ce nom, Seth fronce des sourcils comme si cela lui rappelait quelque chose sans qu'il n'arrive à se remémorer quoi exactement.

- Bonsoir Poséidon. Je ne m'attendais pas à te revoir. Je pensais plutôt que tu me laisserais pourrir ici à tout jamais.

- C'était mon intention. Et c'est ce qui arrivera.

- C'est cruel.

Je reste silencieuse. Ce que remarque vite mon protecteur qui me regarde étrangement. J'avoue en être la première étonnée mais ces choses me dépassent.

Ligie, elle, reste dans la pénombre. Pourtant ses yeux croisent les miens et je suis étonnée par la crainte que j'y lis. Pas le temps d'essayer de comprendre.

Je reporte mon attention sur ce que se disent Poséidon et Elänä.

- Si tu es venu avec ta jolie troupe jusqu'ici, c'est parce que tu as quelque chose à me demander, je suppose.

- Tu as tout compris.

- Tes frères et sœurs sont libres. Félicitation.

Poséidon se raidit. Elle ne devrait même pas savoir qu'ils étaient enfermés si elle est réellement coincée ici depuis plusieurs millénaires. Instinctivement je sens mes ongles pousser et s'enfoncer dans ma paume. Mes écailles apparaissent sur mes poignets.

« Alors, petite sirène, quelque chose ne va pas ? »

J'essaye d'adoucir le feu qui s'allume petit à petit. Je ne comprends même plus les réactions de mon corps. Une étincelle s'allume dans le regard de la prêtresse.

- Tu devrais essayer de calmer ton amie. Elle est sur les nerfs et ne va pas tarder à arracher la tête de quelqu'un.

Le roi des océans se tourne vers moi et s'approche légèrement de moi. Suffisamment pour que je sente son aura pénétrer par les pores de ma peau et apaiser l'étrange fureur qui gronde en moi. Une fois assurée d'avoir récupérer toutes mes capacités, je souffle.

Pour la première fois depuis le début, je prends la parole, d'une voix suffisamment assurée pour me faire comprendre.

- Les félicitations ne sont pas de rigueur. Dites nous plutôt comment faire pour se débarrasser de ces dieux.

Elämä plisse des yeux.

- Ils cherchent à vous tuer... Pensez-vous pouvoir y échapper ?

- Il y a toujours une solution à tout.

Mélusine 2 - Maléfice DivinWhere stories live. Discover now