Yuba

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En période de paix, il ne faut pas oublier les troubles.
Proverbe japonais 


C'était impossible d'avoir autant la poise.

Lilith se dit qu'elle devrait se faire un bain purifiant sous une tente des Navajos pour laver tous les mauvais esprits qui la persécutaient depuis qu'elle avait entrepris son voyage au Japon.

Elle repéra 3 voyous au total, mais aucun garde pour lui porter secours. Ou étaient-ils passé? Pourquoi elle se trouvait seule?

L'homme aux dents pourries se pencha vers elle. Il portait des lunettes sombres qu'on voyait dans les films d'horreur. Son début de calvitie ne s'était pas améliorée depuis leur dernière rencontre, ni son humeur.

- Tu as perdu ta langue, touriste

Il dégageait l'odeur du souffre des réacteurs de Tchernobyl.

- La touriste a l'air perdue, on devrait l'aider retrouver le chemin, ricanna un autre gars, qui se tenait légèrement en retrait

Mince, cheveux teints en blond, il laissait sa chemise entrouverte, comme si la vue de son torse squelettique pouvait attiser la convoitise féminine. Il pourrait être un gentil monsieur si la lueur dans ses yeux n'empestait la folie meurtrière d'Al Capone. 

Lilith frémit et retrouva la voix.

- Mon ami est avec moi, répondit-elle en cherchant du coin de l'œil une sortie. Il va arriver

Mais l'homme lui agrippa le bras.

- Tu me dois un café, insista-t-il. Allons dans un endroit tranquille

Son haleine, à lui seul, était responsable des extinctions des abeilles du Japon, se dit l'adolescente.

- Non! protesta-t-elle

Mais il n'avait visiblement rien à faire de son opinion. Il l'agrippa de force et la poussa à le suivre à travers un sentier abrupte. Elle n'était pas de force à lui échapper, mais elle espérait qu'ils allaient continuer à descendre les marches, et ainsi obtenir l'assistance d'Akira et des trois autres gardes qui étaient restés au parking. Toutefois, l'homme décida de couper dans le bois, à travers vers le bosquet peuplés de bambous.

Lilith prise de panique ouvrit la bouche pour appeler au secours.

- Lâchez moi!

- Tais-toi ou je te butte! Fit l'homme en sortant son arme

Lilith n'avait jamais vu de pistolet de près. Le père de Franze en avait une collection mais il ne laissait personne, sauf ses amis du cabinet ministériel  y toucher, et encore, il fallait mettre des gants. Le revolver du bandit, bien que petit, était une arme et une seule balle l'enverrait visiter Elvis Presley et la colonie de ses gougou girls.

Ils finirent par déboucher sur un autre parking, à l'opposé du Temple. Une Pontiac Starchief Convertible 1957 était stationnée là. Le faux blond ouvrit la portière. Lilith s'engouffra à contre coeur. Elle suait a grosses gouttes. Elle profita que l'homme faisait le tour de la voiture, pour sortir son mobile, tapa un message court à Youta "S.O.S. voiture T3eF540. Vite". Elle coupa le son, et dissimula le mobile sous sa cuisse comme l'autre voyou à l'haleine de chacal prenait place en avant, et le blondinet à ses cotés.

Le Don Juan sourit. Elle bénit Mme Soko de l'avoir habillée comme une nonne. 

- N'ai pas peur, sucre d'or, on est entre amis

Il empestait la déchéance. Elle recula  le plus loin possible dans son siège, détourna la tête.

L'auto s'engagea dans l'autoroute centrale. Lilith jetait des regards épeurés aux trois hommes, dont leurs intentions sombres n'auguraient rien de bon, elle sentait son mobile vibrer sous sa cuisse. De toute évidence Youta tentait de la contacter. Elle espéra seulement qu'il n'allait pas mettre du temps à agir.

La griffe de la panthère noireWhere stories live. Discover now