Le sanctuaire

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Elle fut réveillée par son cellulaire qui n'arrêtait pas de sonner. A moitié endormie elle décrocha. Mais il n'y avait personne au bout du fil, seulement le bruit d'une profonde respiration qu'elle ne sut dire si c'était féminine ou masculine avant que la personne raccroche. Lilith regarda l'afficheur, c'était un appel privé. Il était 2 heures du matin. Qui diable pouvait voulait lui faire une blague de mauvais gout?

- Pétard de moine!

Son sommeil était perdu.

Elle sauta du lit, enfila son soutien-gorge sous son long t-shirt de Pokémon qui lui arrivait jusqu'aux cuisses et partit à l'aventure. Voilà 2 jours qu'elle fuyait la compagnie humaine, elle laissait croire à Mme Soko qu'elle souhaitait éviter les commentaires des serviteurs sur sa blessure, alors qu'en réalité elle planifiait sa fuite.

Elle repéra les caméras qui roulaient 24h/24 au but du couloir, espéra qu'ils n'allaient pas alerter la sécurité. Car elle allait franchir la zone rouge. Selon les données enregistrées dans son cellulaire, elle se trouvait dans les pièces privées de la famille. Les chambres des maitres plus au nord pouvaient être accessiblessi elle avait le code de la porte blindée. Lilith doutait qu'un jour elle ait accès à cette information.

L'adolescente se faufila dans l'escalier qui menait vers la bibliothèque. Elle longea le couloir aux murs de bois, puis tomba sur un robot en tablier qui lui souhaita la bienvenue. C'était la première fois qu'elle en voyait un, il semblait à s'y méprendre à une japonaise mais avec des grands yeux et un nez pointu. 

- Ohayougozaimasu, salua la femme d'une voix métallique, en s'inclinant

- Ohayougozaimasu, dit-elle, prise de court

 - Identifiez-vous, maitresse

- Lilith

- Nom inconnu. Essayez de nouveau

- Yoko, soupira-t-elle, en roulant les yeux

- Bienvenue Yoko. Entrez

La porte s'ouvrit automatiquement. Lilith pénétra dans ce que Soko apellait le sanctuaire de la maison. Elle se sentit projétée immédiatement à Poudlard.

Des grandes étagères de bois fin remplissaient les murs

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Des grandes étagères de bois fin remplissaient les murs. Une immensité de livres encombraient chaque recoin, les ouvrages les plus précieux étaient mis à l'avant avec une lumière opaque. Au plafond, plusieurs couvertures de livres modernes étaient attachés avec des clous. Un matelas fin et long de 5 mètres permettait au lecteur de s'adonner à sa passion en tout confort. Pas de fenêtre, mais un puit de lumière assurait la lumière du jour. De plus, Lilith découvrit une cabine encrustrée dans la bibliothèque avec un lit.

L'adolescente était muette et émerveillée. Elle se sentait comme Harry Potter lors de son premier jour d'école.

- La bibliothèque posséde 2 050 ouvrages, 15 encyclopédies, 35 archives, expliqua la robot, qui l'avait suivi. La lecture aide à soulager les esprits confus, Yoko pourrait y rester jusqu'à ce que les portes se ferment

- A quelle heure les portes se ferment?

- Quatre heures, et nous réouvrons à huit heures, maitresse

Depuis sa dispute avec Ken, elle brouillait du noir. Elle n'avait pas revu Youta non-plus, son cellulaire restait ennuyeusement silencieux.

Mais elle venait de trouver un bon moyen pour tuer l'ennui. Elle avait 2h pour fouiller ce répère inespéré. Elle parcourut chaque ouvrage, s'étonna que certains n'étaient pas en japonais, il y avait une diversité étonnante de sujets, allant du sobre Socrate à la poésie érotique du temps des samourais. Elle réussit à dénicher des vieux livres en anglais, dont la page couverture était gravé le nom de Maeda. Elle s'installa confortablement sur le lit, sa tête touchait presque le plafond, trois bouquins dans la main, parfaitement heureuse pour la première fois depuis longtemps. C'étaient des livres qui montraient, à force d'images, les aménagements faits au manoir au cours du temps. Elle prit des photos, quelques notes, chercha des images des anciens propiétaires. Au fil du temps, une aile ouest avait été construite dans ce qui était à l'origine une simple maison pour samourais, un jardin avait été aménagé pour couvrir les deux tiers du terrain, un pavillon qui devait être l'aire de jeu des enfants s'était transformé en coin de repos pour l'épouse du propiétaire. Selon la légende en bas de page, M. Maeda avait procédé aux travaux pour accueillir sa nombreuse parenté, mais les travaux avaient mystérieusement été interrompus en 1932. 

Après deux heures de recherche, elle ne découvrit rien d'autre sur M. Maeda, mais tomba sur un vieux cahier de dessin. La représentation de l'érotisme était sombre sur les images. La mort semblait omniprésente. Lilith parcourut avec attention les dessins représentaient des formes féminines, des bouches percées par des clous, des visages figés par la douleur et de corps se contortionnant, ligotés par des cordes. Lilith se demanda quel esprit tordu avait pu imaginer ces horreurs. Elle tourna la dernière page et reconnut le visage de la fille au chat. La fille se trouvait dans ce qui semblait un placard, elle tenait deux têtes de mort dans les mains. En bas de l'affiche, le nom de l'artiste: sphinx. Avec une date qu'elle ne réussit pas à déchifrer. 

Le bruit de la porte qui grince comme dans un film d'horreur lui fit pousser un cri

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Le bruit de la porte qui grince comme dans un film d'horreur lui fit pousser un cri. Elle tomba du lit et s'écrassa sur le plancher de bois.

- Merde!

Elle massa ses fesses qui avaient douleureusement amortie sa chute et leva les yeux vers l'invidu qui avait perturbé sa quiétude.

Il portait un costume de soirée, la cravate rouge à moitié défaite, avec une apparente nonchalence, il tenait sa veste sur le dos, le visage empreint de fatigue. Les prunelles chaudes du yakuza se posèrent sur elle chatouillant son épiderme et revivant ses fesses endolories. Elle avait entendu les femmes de chambre cancanner toute la soirée, dans les couloirs et mentionner que la famille se réunissait ce soir pour fêter son anniversaire. Cela devait être une grande réception avec 500 invités dans un des hôtels les plus chics de la ville. Elles murmuraient que même le maire y serait présent.

 Lilith oublia de respirer, et se perdit dans le regard impassible, calculateur du boss.

 Lilith oublia de respirer, et se perdit dans le regard impassible, calculateur du boss

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La griffe de la panthère noireWhere stories live. Discover now