Leçon 4 : ne m'aime pas

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Le boss se tenait à cinq mètres d'elles, tout sombre vêtu,  les traits altérés par une colère volcanique. Lilith ravala sa salive.  

Etrangement, la posture de Yuna se détendit. Elle sourit comme une adolescente qui rencontre enfin son idole... ou son Dieu.

- Mon amour, souffla-t-elle avec assez de passion pour rendre Juliette et Roméo jaloux

- Nous devons parler, répondit le yakuza, le ton égal à lui-même, froid, implaccable

- Oui, je t'attendais, viens, fit Yuna en l'invitant à s'asseoir à coté d'elle, comme si il se fut agi d'un trône royal

L'air avait soudain la saveur de miel et bourbon. Lilith crut même voir voler des chérubins.

- Lilith san, claqua le boss assez durement pour la faire sursauter. Laisse-nous

L'adolescente regarda Yuna qui la retenait par le bras. L'ongle sur sa peau était si enfoncée, que du sang s'y échappait.

- Yuna san, la prévint le yakuza

- Oui, acquiesça la jeune femme en souriant. La hâfu va tout entendre ce qu'on a à se dire

Le regard du boss se durcit dangereusement. Même Kiki en prit note et se fit toute petite dans son coin.

- Ne me fâche pas, Yuna san

Oh, l'air menaçait de se charger d'orages électriques. La jeune femme l'étudia comme si l'homme en face d'elle était une nouvelle espèce sur Terre.

- Tu me laisseras jamais sortir, Feng san, finit-elle par dire, d'un ton qui n'était pas triste mais plutôt résigné

Lilith tenta de trouver un démentir sur le visage du boss mais se bouta à un mur de glace.

- Tu ne me tueras pas non-plus, poursuivit Yuna, comme si elle parlait du menu du jour et non pas de sa vie. Je continuerai à vivre loin de la lumière du jour, mon amour, quelques jours, quelques mois, quelques années peut-être? Mon ombre restera cachée, oubliée, jusqu'à ce qu'un jour, on jettera mon corps aux égouts. 

Lilith hoqueta, cela ne pouvait pas être vrai! Pourtant, les traits du boss restaient inchangés. Avait-il un coeur?

- Mais cette fille, poursuivit la jeune femme, en serrant le bras de Lilith, elle m'a vu et elle dira tout

Le yakuza eut finalement un geste humain. Il  s'avança vers la jeune femme.  Yuna débita son courroux rapidement, le ton passionné ;

- Je t'ai tout donné, Feng san! Ma vie, mon corps, mon âme, j'ai même accepté de me faire avorter pour toi. Pour toiiiiiiiiiiiii!!! Et tu as cru cette pétasse et pas moiiiiiiiiii!

Le yakuza mis sa main de fer sur la poigne qui retenait Lilith.

- Maintenant, tu la laisses s'en aller, ordonna-t-il d'une voix aussi profonde que le cri de guerre de Napoléon à Waterloo

Lilith ressentait la violence qui se cachait en lui, elle en eu peur. Les yeux de Yuna se mouillèrent de fines perles ;

- J'ai perdu mon bébé pour toi!!!! Gémit-elle, le visage transformé par la douleur. Et tu m'as fait enfermer dans ce trou!! Tu m'as abandonné! 

Le boss enleva les doigts qui martelaient la peau de Lilith et tordit le poignet de Yuna. Celle-ci ne cria même pas. Lilith si. Il retenait Yuna comme si elle était une pâte de cire qu'il pouvait modeler à sa guise. 

- Sors d'ici! gronda-t-il

Son premier réflexe fut d'obéir, retrouver sa liberté, fuir le plus loin possible cet ours enragé, fuir toute cette violence l'exacerbait. Elle fit quelques pas en arrière, mais sa conscience l'arrêta brusquement.

La griffe de la panthère noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant