L'interview

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Retranscription d'une conversation avec une amie qui m'a posé des questions auxquelles j'ai répondu sérieusement. Cette "interview" a été réalisée il y a quelques mois déjà donc quand certaines choses n'étaient plus vraies j'ai pris la liberté de modifier ma réponse pour qu'elle corresponde plus à mon expérience récente.

B : C'est quoi tes motivations ? Genre qu'est ce qui t'a donné envie de te lancer dans ce long parcours (je trouve ça super cool!)

LTD : Alors déjà les trois questions sont intéressantes, parce qu'elles m'amènent à réfléchir à la réponse que je vais te donner. Il faut savoir que je me suis levé un bon matin et que j'ai concrétisé mon envie de partir en disant juste à ma mère « Je veux aller à Bamako ».

Ça faisait des mois que plusieurs choses me rappelaient le Mali et le Sénégal. La géographie de Marseille qui compte ville et mer dans un même endroit, comme à Dakar. Mes potes qui n'arrêtent pas de mettre le morceau « Abidjan farot » à Paris en soirée, ce qui m'a rappelé les soirées en club à Bamako.

Et pleins de petites choses au quotidien. On peut dire que j'ai entendu l'appel du pays. Si je n'étais pas venu à Bamako je serais certainement décédé de chagrin.

Pour te dire quand je suis allé faire mon test covid avant de prendre l'avion, j'ai rêvé qu'il était positif, je me suis réveillé en sueurs. Pareil la veille de mon départ, j'ai rêvé que je ne pouvais pas prendre l'avion. J'étais bien content au réveil de constater que la réalité allait dans mon sens.

A coté de tout ça, ça fait plusieurs mois que je suis au chômage. Même si j'ai un quotidien assez animé contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, (un de mes amis dit souvent que je suis le « chômeur le plus busy qu'il connaisse » mdr), j'avais envie de voir d'autres choses que les murs de ma chambre. J'ai passé de très bonnes vacances, mais à cause du contexte, je n'ai pas fait beaucoup de rencontres.

J'avoue ne pas avoir respecté totalement les consignes sanitaires et souvent vu mes amis au cours de soirées « illégales ». Mais au bout d'un moment, c'est fatigant de faire les mêmes choses chaque semaine avec les mêmes personnes. J'avais envie de voir de nouvelles choses.

En plus de cela ça fait un moment que je n'ai pas vu ma grand-mère. D'habitude elle vient chaque année chez nous à Paris pour voir ses médecins, mais cette année elle n'a pas pu en raison du contexte. Je suis très proche d'elle et comme elle se fait vieille, je m'en serais voulu de ne pas être allé la voir alors que j'en avais la possibilité.

Donc tout ça explique pourquoi je suis parti à Bamako, mais pas pourquoi je me suis lancé dans ce long parcours. Depuis que je suis né, je n'ai traîné que dans des grandes villes, pour ne pas simplement dire les capitales : Dakar, Bamako, Paris.

Ce qui est bien avec les mégalopoles, c'est que l'on peut y passer sa vie et continuer de découvrir des choses tous les jours si l'on se montre curieux. Il y a tellement d'énergie, de flux de personnes, de créativité, d'opportunités et j'en passe. Mais l'année dernière j'ai pu découvrir de moins grandes villes et apprécier leur charme.

En ayant passé tous mes séjours au Mali à Bamako, j'ai eu envie de découvrir ce qu'il y avait à l'extérieur de la capitale. Voir comment les gens vivent et en apprendre plus sur les lieux culturels de ces régions. J'aime beaucoup la culture malienne, et plus globalement les cultures africaines.

Mais je n'en sais pas assez et malheureusement la plupart de ce savoir est transmis à l'oral. A Bamako, j'ai quasiment fait le tour des endroits intéressants. Pour en apprendre plus sur le Mali il me fallait donc aller sur place. Même si certains ont déjà commencé ce travail de récolte d'informations, je trouve ça plus intéressant et enrichissant d'y aller soi-même, quand c'est possible.

Le Touriste du Dimanche - Journal De BordWhere stories live. Discover now