12e épisode: Bamako-Bougouni

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Voyager au Mali constitue une véritable aventure

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Voyager au Mali constitue une véritable aventure. Pourquoi ? Simplement parce qu'il est impossible de s'organiser à l'avance. On me fera certainement noter que chaque voyage a sa part d'imprévu. Certes.

Mais pour ce voyage, je n'ai pu avoir aucune info fiable avant le jour-même. J'ai appelé la compagnie de car que l'on m'avait recommandé la veille pour m'assurer des horaires. Je m'étais couché la veille à 00h car j'étais justement en train de confirmer avec ma mère les logements où je devais dormir. Sans exagérer je pense lui avoir demandé 20 fois d'appeler ses connaissances pour les informer de mon arrivée. Ce n'est qu'à 23h la veille que je l'ai vu prendre son téléphone et s'occuper de mes requêtes. Je pensais être fan de la dernière minute mais c'est extrême ici. Je me suis donc réveillé à 4h45, je suis parti à 5h20 et grâce au taximan qui avait compris ma problématique, je suis arrivé à 5h40.

L'autogare était pleine, les bus déjà remplis d'affaires et de passagers négociant pour faire monter les bagages volumineux. Contrairement à ce que je pensais les bus étaient bien à l'heure, les voyageurs aussi. Lorsque mon tour est arrivé, j'ai eu la conversation suivante en bambara avec le guichetier : "Bonjour, je vais à Bougouni
-C'est à 15h
-Ah bon ? J'ai pourtant appelé et on m'a dit 6h
-Bon, le problème est que le bus est plein.
-Ah, je peux acheter mon ticket maintenant ?
-Oui c'est 2000f. Il faut venir à 14h
-Ok merci"

Cette conversation m'a surpris car la personne que j'avais eu au téléphone m'avait informé qu'il y avait des bus toutes les deux heures pour ma destination, à un tarif de 2500 FCFA 😥. Fiable hein ? Morale de l'histoire : se déplacer jusqu'au point de vente pour avoir une info fiable et préférer être là très tôt même si cela coûte quelques heures de sommeil. Cette leçon m'aura coûté 6000 FCFA, soit le prix des va-et-vient en taxi.
Mon budget en PLS 😭

Finalement ça ne m'a coûté que 4000 f, mon beau-frère m'a accompagné à l'auto-gare.
J'y étais à 13h30 cette fois, pas question de décaler encore plus mon départ. Après avoir pris soin d'acheter du crédit et un éventail de poche, j'ai demandé à plusieurs personnes quel était le bus partant pour Bougouni. Lorsque je l'ai trouvé je me suis arrêté à proximité du car et j'ai attendu.

Seul mon chapeau d'explorateur me protégeait des rayons asssins du soleil. Avec mon sac à dos de randonnée et mes chaussures quechua, porter une pancarte "Touriste" aurait été moins visible 😅

J'ai attendu une heure jusqu'à "l'appel". Des prenti-keh ont commencé à ranger les valises en fonction des destinations. Le premier nom que j'ai entendu était "Diallo", j'ai tout de suite soupiré en imaginant que je serais parmi les derniers appelés, l'histoire de ma vie durant toute ma scolarité. Pourtant le nom suivant était "Touré". Je suis donc resté à proximité pour entendre si on m'appellerait. 6 personnes plus tard, c'était mon tour ! J'ai donc pu choisir ma place.

A ma grande surprise le car était climatisé et les sièges assez grands pour mes jambes. Je me suis assis mais 2 minutes à peine plus tard, le chauffeur à qui j'avais demandé des infos plus tôt, m'a interpellé en bambara: "L'homme au chapeau là. Oui oui toi, viens voir. On a rangé ton sac ?
-Oui l'apprenti l'a pris en bas merci.
-Ok assis-toi devant.
-Hein ? Et pourquoi ? Il y a un problème ?
-Ah, ou bien tu n'aimes pas être devant ?
-Si si ça me va parfaitement merci"
-
Je me suis donc retrouvé seul devant à pouvoir admirer les paysages.
Nous avons démarré et d'autres chauffeurs nous ont rejoint sur la route. Nous avons effectué plusieurs arrêts au début du trajet pour faire monter plusieurs passagers de manière clandestine. Je suppose que c'était leur statut car c'est le chauffeur qui a mis l'argent dans sa poche et les passagers n'ont pas reçu de ticket. C'est ainsi que le siège vide à côté de moi a finir par accueillir une dame.

La place était toujours avantageuse mais malheureusement je n'ai pas tardé à découvrir que l'un des chauffeurs était 9e dan en klaxon-boxing. Un motard sur la route, klaxon. Un passage dans une station, klaxon. Une voiture roulant un peu lentement, klaxon. Pour arrêter les vendeuses d'eau, klaxon. Il a heureusement diminué la cadence dès que nous sommes sortis d'agglomération.

J'ai donc passé mon voyage à admirer le paysage, sur fond sonore des hits de Salif Keita avec de temps à autre des bruits de klaxon.

Le Touriste du Dimanche - Journal De BordWhere stories live. Discover now