Feuille Blanche

Sang de poète

Une jolie fille
Poète incompris
Cachant sous ses manches ses écrits

À l'encre de ses veines
Elle devient écrivaine
Pour dissimuler sa peine

Brider sa haine
Briser ses chaînes
Qui la retiennent, et l'entraîne

Vers le fond
Comme le font
Toutes les addictions

Ivre de vie et d'amour
Elle vit la nuit et dort le jour
Mais rien ne change et comme toujours

La lame de rasoir
devient un échappatoire
Ses bras une page, où raconter son histoire

Petite artiste, seule dans sa chambre
Le regard plus froid qu'une nuit de décembre
Ses bras se colorent de pourpre et d'ambre

Les yeux brillants, le cœur fendu
Pauvre petite fille perdue
Au milieu de ces familiers inconnus

Papa, maman
Parents absents
Alors elle ment

Elle aimerai qu'on lui tende la main
Mais jure que tout va bien
Elle subit aujourd'hui en rêvant à demain

Elle casse le miroir, et son reflet
En constellation de verre lui montre une gamine brisée
L'image d'une désespérée prête à tout tenter

Pourquoi personne d'autre ne voit ?
La détresse si visible qu'elle renvoie
Elle s'enferme dans cette fausse joie

Et vit un cauchemar éveillé
Sa peau déchirée
Parsemée de ratures et de traits

Mais un sourire collé au visage
Son bonheur n'est qu'un mirage
Elle voudrait prendre le large

S'évader, s'échapper, s'enfuir
Peut-importe où, juste partir
Ne plus penser, ne plus mentir

Mais la lame la surveille
Lui arrache ses merveilles
murmure à ses oreilles

Qu'elle ne sera jamais belle
Qu'elle aura toujours besoin d'elle
Alors elle tente de s'envoler sans les ailes

Ange déchu, oiseau brisé
Ses rêve résonnent dans le silence de la nuit étoilée
Enfermés dans une cage dont on a jeté la clé

Le grand saut dans la nuit noire
Infime lueur d'espoir
Minuit sonne, il est si tard

Lorsque ses yeux se voilent
Et qu'elle s'endort au milieu des étoiles