J'aurai voulu la serrer dans mes bras
Et lui murmurer tout bas
Que je l'aimais si fort
Qu'elle ne devait pas s'en vouloir, ce serait un tordJ'aurais voulu qu'elle me berce
Comme elle le faisait si bien
Avec calme et tendresse
Pour chasser mon chagrinJ'aurai voulu qu'elle me raconte des histoires,
Et qu'elle tresse mes cheveux de rubans colorés
En fredonnant sa berceuse du soir
Pour m'accompagner dans le sommeil qui m'attendaitJ'aurais voulu qu'elle me chante
Le printemps qui s'en va
J'aurai voulu qu'elle me mente
Me promette « ça ira »J'aurai voulu la retenir
Avec le désespoir d'une condamnée
Entendre une dernière fois son rire
Une note de gaietéMais je n'ai rien su dire
Je n'ai rien su faire
Alors je l'ai regardé partir
Me laissant seule dans cet enfer
Avec un pauvre sourire
Pour cacher la misèreJe l'ai laissé me tourner le dos
En m'imprégnant de chacun de ses mouvements
Dans ma mémoire, c'est un tableau
Tiré de la vie, tiré de l'instant
Et c'est ce qu'il y a de plus beau,
Ce qu'il y a de plus vivantJe ne la quittais pas des yeux
Pour l'imprimer dans ma mémoire
Je sentais s'éteindre le feux
De mon si risible espoirElle, elle était pressée,
Comme le sont toutes les mamans
Elle, elle se dépêchait
Pour arriver dans les tempsC'était un jour comme les autres,
Elle ne pouvait pas savoir
Et ce n'est pas sa faute
Si elle n'a pas su voirLa corde qui trainait sur mon bureau,
Mon téléphone, inondé de textos,
Mon bulletin soudain saturé de zéro
Et ce tabouret un peu trop hautJe n'ai rien laissé derrière moi,
Que du vide et du vent,
Et tous ces endroits
Maintenant deux fois trop grandsMa pauvre, pauvre maman...
Je sais qu'aujourd'hui elle s'en veut
S'en rend malade tout les soirs
Et moi aussi je m'en veux
D'être parti sans dire au revoir.
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Feuille Blanche
PoetryLa solitude et le silence ont fait naître ces poèmes, pour combler la feuille blanche.