De l'amour à l'amitié

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Et ce soir à deux heures du mat
Les yeux rivés sur mon plafond
Je ne trouverai pas les mots adéquates
Pour nous sortir de cette prison

Je t'écrirais encore un pavé par message
Sans jamais te l'envoyer
Puisque notre amour est un orage
Qui n'a pas encore éclaté

Je tournerai en rond sans savoir quoi faire
Je penserai à me foutre en l'air
Avant de réussir à faire taire
Cette petite voix des enfers

Qui me répète ce que je sais déjà,
Ce que je ne sais que trop bien,
À savoir que t'es là
Mais que tu ne seras jamais mien

Comme un fruit défendu, juste à ma portée
Je t'effleure du bout des doigts sans jamais te toucher
J'ai plus les mots pour crier ma peine
Et putain, qu'est-ce que je t'aime

Cupidon est un con qui ne sait pas viser
Il ferait mieux de jouer ailleurs avec ses flèches mal aiguisées
Quand l'amour est mal déguisé
Un peu bancal, un peu gêné

Mes cris se changent en coup de tonnerre
Pour cet ange tortionnaire
J'en veux à la terre entière

Et je soupire, étalé dans mon lit
Je continue de rêver de fleur, de poésie
Les yeux ouverts, quand le sommeil me fuit

Je ressasse mes idées noires dans ces nuits blanches
Je voudrais prendre ma revanche

Contre cette romance
Qui ne naîtra jamais
Je confine mon adolescence
Entre ces parois de craie

Qui redeviendront falaise un jour sûrement
Et ce jour-là j'en fait serrement

Je regarderai le monde tourner,
Du haut de ce qui fut ma prison
Je regarderai le monde tourner,
Vers de nouveaux horizons

J'essaie d'élever la voix
Mais je m'étouffe dans le silence
Je meurs à l'étroit
Entre les murs de l'indifférence

Et j'ai peur de voir nos souvenirs,
Se flétrir, se faner puis mourir
De voir tes sourires
Se figer, puis se tarir

Toi que j'ai tant aimé,
J'ai peur de voir tes yeux,
Quand tu sauras que la vérité
C'est que je suis amoureux

Car je t'aime, je ne peux plus le nier,
J'ai si honte, je ne peux que le cacher
Et puis il a cette terreur
Qui me suis, m'enserre le cœur

Ce sursaut coupable
Chaque fois qu'on aborde le sujet à table
Devant, la famille, les parents
Où je ne peux que mentir et faire semblant

Et je souris, pour cacher ma peine
Et je t'écris de trop nombreux poèmes
Que tu ne liras jamais, je le sais
Toi la plus belle fleur de mon jardin secret

Tu restes un rêve inaccessible
Bien trop loin pour être atteint
Je te regarde impassible
Et me contente de t'aimer de loin

Si seulement j'étais né femme
Peut-être alors, aurions nous eu une chance,
De laisser libre cours à la flamme
De notre amour, de notre romance

Si tu savais combien j'ai haï ce pays
Où aimer est un délit,
C'est toi, que mon coeur a choisi
Tu l'as fait chavirer, il est transit

Mais puisque nous ne pouvons être unis,
Nous resterons meilleurs amis
En attendant une autre vie.

Feuille BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant