Va, avance, enfonce toi dans la forêt,
Près du grand arbre aux branches effeuillées
C'est là bas qu'elle t'attend,
Visage pâle, cheveux aux ventsCollier de corde tressée,
Yeux clos, gorge nouée,
Elle virevolte, elle danse
Sous la légère brise, elle balanceMais ses jupons bouffants et graciles
Pendent tristement immobiles
Elle expie son chagrin, elle a l'air apaisée
Tu la devines, tu n'oses la regarderApproches, apaises tes angoisses
Les merles roucoulent, les corbeaux croassent
Chant lugubre, bruissements d'ailes
Toile d'araignée en blanche dentelleLes branches noueuses, les feuilles rouges sang
Jettent sur sa peau au teint blanc
Des ombres noires et morcelées
Nature vivante mausoléeLe soleil meurt, le ciel s'éteint, blafard
Sur sa robe où s'accroche le brouillard,
Vaporeux tissus sur la peau blême,
Baisers froids, amour bohèmeMarionnette animée par le souffle du vent
Inanimée, petit corps innocent
Elle valse seule, loin du sol
On pourrait presque croire qu'elle voleBallet de sanglots, âme perdue
Silhouette pendante aux branches tordues
De l'arbre du pendu.
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Feuille Blanche
PoetryLa solitude et le silence ont fait naître ces poèmes, pour combler la feuille blanche.