Envie d'être en vie

58 6 5
                                    

Parce que tout tourne beaucoup trop vite dans ta tête
Mais que t'as beaucoup trop peur que ça s'arrête
Parce que tu regarde cette corde sans jamais avoir le courage de la prendre
Ou peut-être parce qu'au contraire t'es trop courageux pour te pendre

Parce qu'on sait que tu rêve de ne pas te réveiller
Parce que, quand le soir tu vas te coucher
T'as pas sommeil, mais tu prends quand même les cachets
Puis le matin tu regardes tes poignets et t'essaie de les cacher

Derrière de gros pulls et des grands sourires
Tu te fais discret, tu retiens tes soupirs
On rêve de voyager, toi juste de partir

Parfois, accoudé à la fenêtre
Tu regrettes presque que ta mère t'ai fait naître
Tout serai tellement plus simple si t'étais pas venu au monde
Tu serais resté dans son ventre, à l'abri de son ombre

Les fêtes et les sorties t'ennuient
T'aimes pas quand y a trop de monde, quand y a trop de bruit
Mais tout le monde te presses, alors t'y vas quand même
Et tu offres des sourires fades pour cacher ta peine

Chaque fois que tu sors en boîte, pour tes potes c'est idyllique
Toi, chaque fois tu bois et tu frôle le coma éthylique

Pendant que tout les autres dansent
Tu valses avec tes idées noires et ta démence
Tu pense qu'avec un peu de chance
L'alcool t'emportera
Mais tout ce que ça t'apportera,
C'est une sacrée gueule de bois

Ce serait si simple pourtant,
Le vide t'attire comme un aimant,
Dangereux, enivrant
Solution rapide et sans tourments

Tu n'aurais qu'à faire un pas,
Tu regardes en bas,
Le vide t'attend, t'ouvre les bras

Alors pourquoi tu recules putain ?
Pourquoi tu t'accroches si fort ?
Tu veux vivre, vivre jusqu'à demain
Avant de rêver à nouveau de la mort

Pour tenir le coup, tu te répètes tout bas
Que c'est qu'une mauvaise passe, ça passera
Qu'un jour tu auras un vrai sourire,
Qu'un jour t'auras finit de souffrir

Tous les soirs tu pleurs sans raisons
Certainement la fatigue, le stress, la pression
Tout ira mieux, il faut garder espoir
Après tout on a encore le droit d'y croire

Mais la réalité est dure, vicieuse,
Te dérobes tes heures heureuses
Tu essayes, mais c'est si difficile,
Ton bonheur est précaire, fragile

Tu te sens dépassé
Rattrapé par cette saloperie qui te fais morfler
Qui te fait planer, la poudre au nez
Qui étouffe l'amour dans sa fumée

Tu détestes ça mais t'en as besoin pour aller mieux
Alors tu tournes en rond dans ce putain de cercle vicieux

Tu te consumes comme la clope entre tes lèvres,
Et quand le vent se lève
Tu pars en cendre en rougeoyant dans la nuit noire
Tu finis seul, éparpillé sur le trottoir

Tu écrases une énième cigarette dans le cendrier
Tu continue de te faire mal sans crier
De sortir ce rouge criard, que la lame fait cracher
Ce carmin qui vient entacher ta peau de craie
Comme un venin qu'il faut purger

Si jeune et déjà vieux
Comme usé par plusieurs vies
Et quand le ciel pleut
Ben tu pleurs avec lui

Mais tu ne te plaints pas, ça pourrai être tellement pire
Tu ne leurs en veut pas à tous ces gens qui n'ont pas le temps,
Qui ne font que courir
À tous ces gens qui pas un instant
S'inquiète pour ton avenir

Comment pourrais-tu leur en vouloirs alors que t'en as jamais parlé
Tu sais pas trop pourquoi, t'arrives jamais à te confier
Les mots dans ta gorge sont brûlants
Comme la coulé de lave du plus terrible des volcans

Alors tu te contente de les griffonner sur un bout de papier
De les écrire dans un coin de ton cahier
De les enfouir au plus profond de ton jardin secret

Et puis tu te sens pas légitime
Y en a tellement qui souffre plus que toi
Être aussi triste pour rien c'est presque un crime
Dont tu te rends pourtant coupable à chaque fois

Et tu sombres avec tes problèmes
La seule personne que t'aimerais tuer c'est toi même
Tu te déteste alors qu'il y a tellement de gens qui t'aiment

Tu espères que l'horizon t'as laissé une place dans son ciel étoilé
Et t'as plus goût à rien, tu restes dans ton lit étalé

Tu ressens un immense vide qui te bouffe le cœur
Tout te paraît tellement fade et sans saveur
Ne rien ressentir c'est presque pire que la douleur
Ça fait longtemps que t'as arrêté d'attendre ton sauveur

Tu te sens mourir à petit feux
Alors que la flamme dans tes yeux s'éteint
Tu te dis qu'un jour ça ira mieux
Même si ce jour te semble beaucoup trop loin

Tu regardes le film de ta vie se jouer devant tes yeux
T'es même plus le héro de ta propre histoire
Peut-être qu'un jour tout ira mieux
Mais t'arrives plus à y croire

Tu sais pas, tu sais plus
Si t'es en colère, triste, vide, perdu
De toute façon ça change rien,
Toujours le même refrain,

Alors tu te réfugie dans l'art et la musique
Dans la lecture, dans l'acoustique
Loin, loin de ton esprit trop encombré
Tant que tu arrives à faire taire tes pensées

Tu étouffes le bruit de tes pleurs dans un oreiller
Un coussin que tu sers fort
Surtout ne pas les réveiller
Faire toujours plus d'efforts

Tu ne vois plus la beauté du monde qui t'entoure
Tu vis la nuits, somnoles le jour
Tu ressens un grand vide quand le matin se lève
Quand il te tire de tes quelques heures de rêve

Et toujours ce même espoir quand vient le soir
Que le soleil se lève sans que tu ne sois là pour le voir

T'aimerais hurler à t'en déchirer les cordes vocales
Frapper jusqu'à t'en faire mal
Mais ça ne te ressemble pas
Il faudrait que t'explique pourquoi

Et c'est si fatiguant
Le regard de tous ces gens
Qui pensent te connaître sans te parler
Ne vois même pas que tu t'es éloigné

Ils te collerait dans la case dépression
Sans même essayer de trouver une solutions
Juste des regards désolés et des mots vides d'émotions

La vérité c'est que t'as peur, que t'es terrifié
Par tout ce que cette révélation impliquerait
Alors tu préfères faire semblant de ne pas comprendre
Tu fermes les yeux en espérant que tout parte en cendre

Tu laisses faire ton corps,
Puisque ton esprit est déjà parti
Pour toi c'était trop d'efforts,
Tu n'es plus qu'un zombi
T'es pas vraiment mort,
T'es juste pas en vie.

Feuille BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant