4

10.4K 979 208
                                    


aloha 🎈



Les jours passaient et se ressemblaient. Les jours se rafraîchissaient de plus en plus. Les nuits étaient de plus en plus longues, c'était atroce.

C'est lors d'une fin de journée pluvieuse que je me décida à sortir de chez moi sur un coup de tête. J'étais vêtue d'un pyjama mickey, une enfant dans l'âme. Je me suis vite changée... J'ai enfilé un jean noir et un pull à col roulé, ça changeait de mes tenues nocturnes. J'ai envoyé un message à Afi pour la prévenir que je sortais et reviendrais pour lui déposer Soyla. En parlant de ma fille, elle jouait avec la télécommande. Je la mise en pyjama et la reposa sur le canapé, à côté de moi. Puis je saisis mon téléphone et un bout de papier sur lequel était indiqué un numéro. C'était Yesta, j'avais envie de lui rendre visite...

Je suis retournée plusieurs fois à l'endroit où on s'était rencontrées mais elle n'était pas là.

Donc je l'ai appelée et elle m'a directement dit qu'elle m'enverrait son fils me chercher puisque d'après elle il faisait trop sombre dehors pour me laisser sortir seule... C'est assez paradoxal vu mon métier, mais je n'ai pas protesté.

Je suis sortie de mon bâtiment avec Soyla dans mes bras, devant le hall était posé un groupe de garçons. Et malgré le fait que j'étais habillée comme une personne « normale » je ne pus me passer des sifflements et remarques désinvoltes à mon égard... Imaginez quand Soyla sera en âge de comprendre, j'appréhende tant ce moment...

Après une dizaine de minutes j'aperçus une golf roder dans les parages. Et Yesta m'avait bien dit que son fils avait une golf noire donc j'en conclus que c'était lui. Alors, je m'approcha lentement de de sa voiture et toqua à sa vitre. Il l'ouvrit.

Moi – T'es le fils de Yesta ?

– Ouais, montes.

Je n'arrivais pas à bien distinguer son visage dans la pénombre, mais c'est lorsque j'ouvris ma portière qui a automatiquement allumé la lumière du plafond que je m'aperçus que ce visage m'avait l'air assez familier.

Je tenais toujours Soyla dans mes bras vu qu'il n'avait pas de siège auto et ne décrocha pas un seul mot, c'était long.

N O W E Z

Ma mère a invité la pute de la pharmacie... Si mes potes voient qu'elle est en ma compagnie, j'perd toute crédibilité. La honte...

Le trajet s'est fait en silence. On s'est arrêtés un peu plus loin de mon bâtiment, histoire de ne pas se faire repérer.

– On est arrivés. Je dois régler un truc en bas, monte sans moi : bâtiment F, étage 3, troisième porte à droite.

Ezmîa – D'accord, merci.

Elle est sortie de la voiture avec une gosse dans les bras.

E Z M I A

Je sortie de sa voiture avec Soyla dans mes bras. Et comme indiqué je monta dans le bâtiment F. Je pris l'ascenseur qui puait la pisse et me rendit devant la porte de Yesta, puis toqua. Elle m'ouvrit a la suite, le sourire scotché aux lèvres.

Yesta m'avait tellement bien accueillie ce jour-là... Son mari est en déplacement donc je n'ai pas pus le rencontrer. Néanmoins, j'ai fais la connaissance de son fils, Akram. C'est un ado rebelle, un peu comme tous les garçons de cité. Mais j'ai bien ris avec, il n'a pas l'air de me connaître et tant mieux.

On regardait un match de foot devant la télé pendant que Yesta était partie passer un appel.

Akram – Buuuuut ! Oh Mbappe, je t'aime gros, je t'aime !

Moi – Je me doutais bien que tu faisais parti de la jaquette (être homosexuel).

Akram – Ahh starfAllah Ezmîa ! J'préfère largement des belles femmes comme toi... Tu sais, j'aurai eu ton âge, bien sûr que j't'aurai dragué !

Je me mise à arquer un sourcil avant de finalement ricaner, puis la porte d'entrée s'ouvrit sur deux personnes... J'ai eu un déclic, je me souvins instinctivement d'eux.  C'est les deux garçons qui s'arrêtent les samedis soirs pour m'insulter, deux bouffons.

Le premier je l'avais déjà vu dans sa voiture il tirait déjà une gueule d'enterrement, mais le deuxième venait de me découvrir donc il fut visiblement choqué de me voir ici, mais ne sortit aucun mot de sa bouche. Il se contentait de regarder « mon conducteur ».

OMNISCIENT

Yazeen et Nowez venaient d'entrer chez Yesta. Yazeen est le neveu de Yesta. Les deux cousins sont des opposés, dans la cité on les surnommes «Ying & Yang», il y a le bien (yazeen), et le mal (nowez).

Nowez – Mama, viens.

Dit-il en emmenant sa mère dans la cuisine d'un geste furtif, l'incitant a raccrocher son appel. Elle le fit donc.

Yesta – Oui wouldi ?

Nowez – Tu connais cette fille ?

Yesta – Oui, c'est une amie.

Nowez – Et surtout une grosse kehba.

Yesta – Ehh ! Nowez, dis moi qui es tu pour pouvoir juger cette femme ?

Au même moment Akram se mit à crier une seconde fois.

Akram – OUI ! MAIS OUI ! WALLAH DRAXLER T'ES UN BON PUTAIN !

Ce qui provoqua les pleurs de Soyla qui s'était endormie, son réveil causé par les hurlements de l'adolescent.

Yesta coupa sa conversation avec Nowez pour se rendre dans le salon.

Yesta – Akram ! Ferme ta bouche hmar ! -En regardant Yazeen- Éteins la télé s'il te plaît.

Yazeen – Khalti, attends juste la fin du match...

Pendant ce temps Ezmîa tentait de calmer Soyla en la berçant.

E Z M Î A

Je suis restée longtemps, plus longtemps que prévue chez Yesta, et lorsque je vis qu'il était 23h00 je me précipita pour remettre la combinaison de Soyla pour rentrer à la maison. Yesta obligea son fils Nowez a me déposer chez moi mais il refusa catégoriquement devant moi, c'était assez gênant... Mais Yazeen se porta volontaire pour me ramener.

Moi – Merci beaucoup...

Yazeen – T'inquiète.

J'ai remercié Yesta et tcheké Akram mon nouvel ami ahah pour ensuite partir avec Soyla dans mes bras et Yazeen à mes côtés.

Dès qu'on fut dans l'ascenseur Yazeen m'interpella :

Yazeen – Eh, Tu te rappelles de moi ?

votez si ça vous a plu les chicas 🖤

𝑬𝒛𝒎𝒊𝒂 - 𝒔𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒄𝒆.Where stories live. Discover now