Entrez dans la vie d'une fille de joie.
«Dans mon vaisseau, j'me sens si seule,
devant mes péchés, j'me vois si sale,
derrière, mon ange dit : t'es si sombre »
« Parce que ceux que j'aime ont la haine, j'suis niquée pour la vie.»
Pourquoi tout s'évaporait sous cette violence démesurée ? Je sentais la fin arriver ?
Je finis par m'arrêter, à bout de forces, les poings ensanglantés, la mâchoire certainement déboîtée par ses coups emplis de haine à mon égard.
Je riais nerveusement, les dents serrées. Du sang en sortait progressivement pour coller le long de mes lèvres (gercées), je regardais le ciel, espérant la rejoindre. Le coeur léger.
Dans un long instant qui paraissait éternel, j'entendais vaguement des pas s'approcher de nous, des voix qui criaient au ralentis dans ma tête, des sirènes, puis les yeux fermés, je perdais connaissance.
E Z M Î A
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[...]
J'étais assise sur le canapé du salon d'Ilyem, j'avais ma mère au téléphone qui venait enfin prendre de mes nouvelles, et comme d'habitude, je la baratinais en lui inventant une vie de rêve.
Et comme d'habitude, elle ne se doutait de rien et gobait tout sans exception.
Après cette courte conversation, je me mise à changer la couche de Soyla et de la coucher avant de rejoindre désespérément Ilyem qui buvait un café dans la cuisine.
Ilyem – Et si il est mort... Je m'en remettrai jamais !
Moi – Mais non Ilyem, ne raconte pas de bêtises. Sinan est fort, très fort. Ce n'est qu'une bagarre.
Elle se mise à éclater en sanglot.
Ilyem – Il y avait du sang partout ! Il était plus conscient, il avait les yeux fermés... Ezmîa je m'en veux tellement... Tout mais pas lui.
Il était cinq heure du matin et les garçons étaient restés à l'hôpital tandis que nous avons du rentrer pour Soyla.
Nowez a fini par nous rejoindre, je suis partie dans la chambre de Nasihya (la fille d'Ilyem) pour aller lui parler.
Moi – Je peux entrer ?
Nowez – Non.
Moi – J'ai pas besoin de ton avis tout compte fait.
Nowez était debout, accoudé sur le rebord de la fenêtre, s'allumant un joint.
