Entrez dans la vie d'une fille de joie.
«Dans mon vaisseau, j'me sens si seule,
devant mes péchés, j'me vois si sale,
derrière, mon ange dit : t'es si sombre »
« Ton coeur ne parle pas la même langue que tes lèvres.»
E Z M Î A
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Le juge avait enfin annoncé la décision finale... Je tombais de haut, je passais sans arrêt le revers de ma main sous mes yeux pour empêcher mes larmes qui menaçaient de couler. Peut-être que pour vous, cette décision paraît légère et correcte... Mais pour moi, c'est une défaite. Qui me dit qu'il ne partira pas avec ma fille loin de la Belgique et ne reviendra jamais ? Qui me dit qu'il ne lui fera pas subir des atrocités ? Je me méfiais tellement de cet homme qui était étrangement revenu dans nos vies en nous bouleversants. Le juge avait annoncé que monsieur Hermann obtiendrait la garde de ma fille tout les weekend... C'est à dire quarante-huit heures, ça me paraissait énorme : je ne la verrais pas au réveil, je ne la ferais pas manger, d'ailleurs il ne sait même pas ce qu'elle aime manger, ni les doses pour ses biberons le matin... Tant de choses se bousculaient dans ma tête... Sefinata me sortit de mes pensée en me sortant de la salle, une main réconfortante derrière le dos.
Monsieur Hermann me rejoignit, il me regardait d'un air satisfait, un sourire en coin avant de prendre la parole.
Monsieur Hermann – C'est pas fini, je vais me battre pour l'obtenir davantage, tu ne t'en sortira pas indemne.
Il me fit un clin d'œil à la suite en reprenant son chemin, l'air totalement serein.
Sinan est venu me parler pour me soutenir.
Sinan – T'inquiète Ezmîa, c'est que temporaire...
Nowez m'a fait une tape amicale sur l'épaule en me souriant en guise de soutient.
Yazeen qui portait Soyla m'a prise par la nuque en s'exclamant.
Yazeen – Tu finiras gagnante, j'en suis sûr.
Sefinata – Venez en débattre autour d'un café, Ezmîa ne t'inquiète pas, ce n'est pas perdu ! C'est une petite victoire, je trouve.
On s'est rendus au Molenbar, tout le monde a commandé sa boisson. Moi... Je n'avais pas faim et ni soif du tout. D'ailleurs, je recevais à cet instant même un appel de ma mère... Alors, je décrocha désespérément.
Moi – Oui ?
Maman – Alors le procès ?
Moi – Je pense que ça va te plaire, ma fille je ne l'aurai que la semaine. Et lui.. Il va l'avoir le week-end. J'espère que t'es contente ! Et pourtant... Après le décès de papa, tu étais seule face à toi même mais tu ne m'as pas abandonné pour autant. Je ne comprend pas ta façon de penser... Et sache que je ferai tout pour garder ma fille à mes côtés, quitte à perdre mes proches.
