Nana

Chapitre 3

Mia

samedi, 17h02

Les filles discutent avec Thomas et Nabil qui viennent de sortir des vestiaires. Moi, j'ai le regard rivé vers le blond de toute à l'heure. Il fume sa cigarette, adossé au poteau tout en parlant à son pote.

Je sais pas pourquoi, mais il m'intrigue de ouf. Ça m'a jamais fait ça, c'est trop bizarre.

Jean : Mia, tu viens avec nous ? j'entends derrière moi.

J'écarquille les yeux et me tourne pour bien voir si c'est bien Jean qui m'a parlé.

Oui. C'est lui.

Il connaît mon prénom. Je crois que je vais mourir de bonheur.

J'hoche doucement la tête et rejoins les filles qui sourient en me regardant. J'arrive pas à croire qu'il m'ait parlé.

Anna : T'es toute rouge

moi : Il connaît mon prénom.. vous vous rendez compte ?

Giorgia ricane alors que moi je n'en reviens toujours pas. Franchement, quand je vais raconter ça à Louise..

Giorgia : Quand on lui a dit qu'on allait boire un coup il nous a dit " et Mia elle vient pas avec nous ?"

moi : Arreeeeetes ?

Anna : Ouais j'te jure, genre on a rien dit, c'est lui qui a pensé à toi

moi : Mais ça veut dire qu'il a remarqué que j'étais là ? Putain mais c'est un truc de ouf..

Giorgia : Crie pas trop fort grognasse, il va t'entendre

Je ferme ma bouche en levant les mains aux ciels et continue de marcher le sourire aux lèvres.

J'adore ma vie.

samedi, 19h01

Papa est rentré du travail et m'a supplié d'aller laver le linge à la laverie du coin de la rue parce que notre machine à laver nous a lâché. J'étais vraiment pas chaude, mais il m'a prit par les sentiments en m'assurant que, à mon retour, mon plat préféré sera prêt.

Du coup, me voilà en direction de la laverie avec mon gros sac à la main et mes écouteurs dans mes oreilles.

À quelques mètres de moi, je remarque une silhouette adossée contre la façade de la laverie. En m'avançant un peu plus, je reconnais blond de toute à l'heure.

Si on se re-croise comme ça, c'est que le destin nous réunit, non ?

Au moment de pénétrer à l'intérieur, blondinette pose ses yeux sur moi et me regarde haut en bas sans aucune gêne. Dieu merci, j'ai mis un jean qui moulait mes fesses.

J'essaie de sortir mon linge de façon stylé, au cas où il me regarde. Mais je fais juste tomber mes culottes par terre comme une idiote.

Une fois que tout est finie, je ressors, et blondinette n'est plus là. C'est un peu logique, il allait pas rester planté là pendant une heure.

Quand je rentre à la maison, je souris en sentant la sauce carbonara de papa. C'est la meilleure du monde.

Je rejoins ma sœur dans le salon et m'affale dans le canapé à côté d'elle.

Louise : Pourquoi tu souris comme ça ? elle demande en haussant un sourcil.

moi : Je souris pas..

Louise : Bah range tes dents alors.

Je souris encore plus et enroule mes bras autour de son ventre pour caler ma tête sur son épaule.

Louise : T'as vu Jean sur la route ou quoi ?

moi : Oh mais je t'ai pas raconté !

Ma sœur se redresse directement en faisant les gros yeux.

moi : Après le match cette aprem les filles voulaient aller boire un coup, du coup elles ont dit aux garçons " bon on y va ?" et là..

Louise : Quoi ? Il t'a parlé ?

moi : Il m'a dit " Mia, tu viens pas avec nous? "

Ma sœur ouvre en grand la bouche en faisant semblant de crier. Moi, j'éclate de rire en gigotant dans tous les sens. Parce que c'est quand même incroyable qu'il soit au courant de mon existence.

Papa : À table les monstres !!

On se relève immédiatement et on part se laver les mains avant de se mettre à table. Papa nous raconte les petits ragots de l'hôpital, et on fait pareil avec Louise.

Après manger, comme prévu, on s'installe dans le canapé devant Dirty Dancing, avec le pop corn que papa a acheté un peu plus tôt.

Et quand le film se termine, en allant me coucher dans mon lit, je me dis que j'aimerai bien que quelqu'un m'aime autant que Johnny aime bébé.

Et j'aimerai surtout beaucoup que ce soit Jean.