Essoufflée, je prends une pause en m'asseyant sur une chaise, juste à côté de la bibliothèque où j'ai posé mon téléphone.
Mes lèvres s'étirent toute seule quand je vois que Mathieu m'a envoyé un message il y a dix minutes.
De : plkpb
- c bon t'as 18ans alors t'as pris la confiance ?
À : plkpb
- rien à voir - c'est juste que tu contractes trop
De : plkpb
- appelle moi encore cousine et tu vas voir
À : plkpb
- tu vas faire quoi ?
De : plkpb
- t pas prête 🤫
À : plkpb
-🙄
De : plkpb
- pq t'es encore debout à cette heure-ci ? - t'es encore au resto avec tes copines ?
À : plkpb
- finalement on n'est pas allées au resto - elles m'ont fait une soirée surprise chez Anna
De : plkpb
- ah - stylé - y'a qui un peu que je connais ?
À : plkpb
- Nabil, Jean, Romain et Thomas
De : plkpb
- wesh y'a que des gars ?
À : plkpb
- non mais mes copines tu les connais pas - et toi pourquoi t'es encore debout ?
De : plkpb
- jsuis au stud - j'enregistre un son
À : plkpb
- vraiment ?
De : plkpb
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À : plkpb
- c'est quand que tu me fais écouter ?😠
De : plkpb
- qd tu veux - on svoit lundi?
À : plkpb
- si tu veux
Jean : Genre tu parles à Mathieu Pruski toi ?
Je détourne aussitôt les yeux de mon téléphone pour les poser sur Jean qui vient de s'assoir sur une chaise, juste à côté de moi.
moi : Bah ouais, pourquoi ?
Jean : J'savais même pas que vous vous connaissiez
J'hausse les épaules et il passe sa langue sur ses lèvres en me regardant. La tension est palpable, on va pas se mentir.
Jean : T'es au courant que c'est un dealer ?
J'hausse un sourcil, surprise. Déjà parce que c'est faux, et surtout parce que... ne serait-il pas en train d'essayer de mentir pour que j'ai une mauvaise image de Mathieu juste par jalousie ?
moi : N'importe quoi.. il fait du rap.
Jean : Tu crois que c'est grâce à sa mixtape qu'il s'est acheté sa voiture ?
Je ne sais pas quoi répondre et Jean rigole en me regardant. J'ai l'air super conne, et c'est ridicule.
Jean : T'es grave innocente, c'est ça que je kiffe le plus chez toi
Là non plus je ne sais pas quoi dire, parce que il ne se rend pas compte de ce qu'il est en train de me dire. Je suis amoureuse de lui depuis deux ans, il ne m'a jamais calculé, et maintenant il me drague naturellement, comme si de rien n'était.
Nabil : Mimi, tu fous quoi, là ? Viens danser wesh
Je lâche mon téléphone et laisse Jean en plan pour aller danser avec mon meilleur ami.
C'est ridicule, Mathieu ne m'aurait pas menti, Jean est juste blessé dans son ego parce que la petite Mia ne lui court plus après comme une conne. Je ne m'abaisserai pas à son niveau. J'ai une dignité, quand même.
05h23.
Nabil : Bonne nuit mimi, il chuchote en déposant un bisou sur ma tempe.
Je finis de me brosser les dents et me démaquille avant de retourner dans le salon. Jean et Romain sont autour de la table tandis que Fabio et Nabil sont affalés dans le canapé-lit.
Giorgia et Iris prennent toute la place dans le lit où j'étais censée dormir, Anna et Thomas sont probablement en train de coucher ensemble dans la chambre de ma meilleure amie, le canapé est pour Romain et la chambre restante est pour Jean, vu que c'est un lit simple. En bref, je ne sais pas où dormir.
Romain : Tu vas te coucher ? il demande en écrasant sa cigarette dans le cendrier.
moi : Ouais, mais je sais pas où dormir, les filles prennent toute la place.
Jean : Tu peux dormir avec moi, si tu veux
J'hausse un sourcil en le regardant : il n'est pas sérieux, hein ?
Romain : Ouais.. ou je te passe le canapé si tu veux, moi je prends un matelas et j'le met par terre.
moi : Y'en a des matelas ?
Romain : Attends, je vais voir.
Romain part dans la cave et Jean se lève. Il est torse-nu avec un short noir. Il est terriblement beau et je dois me battre pour ne pas baver sur ses abdos.
moi : Sinon tu peux me passer ton lit et toi tu dors par terre ? je lui propose le sourire aux lèvres.
Parce que bon, maintenant qu'il fait semblant d'être sous mon charme, il faut bien que ça me serve à quelque chose.
Jean : Mais si je suis mal je peux te rejoindre dans la nuit ?
Il s'approche de moi, le regard joueur, et je sais très bien qu'il cherche juste à me déstabiliser.
moi : Y'aura pas assez de place pour toi.
J'hausse les épaules avec un sourire hypocrite mais il s'approche encore plus de moi.
Jean : On se collera, t'inquiète, il murmure à mon oreille.
