Chapitre 51

9.7K 441 73
                                    

Mia

dimanche, 14h18

Quand mon téléphone vibre enfin, après trois heures d'attente, je prie pour que ce soit une réponse de Mathieu.

De : Mathieu

- pq ?

Je suis trop stressée, c'est horrible, il est tellement froid en plus. On dirait qu'il s'en fiche.

À : Mathieu

- on doit parler, non ?

De : Mathieu

- g rien a te dire

Bon rectification : il s'en fiche vraiment.

Je relis son message appuie ma tête contre les cuisses de Louise. J'inspire un bon coup et lui envoie la question fatidique.

À : Mathieu

- on est séparés alors ?

Je verrouille mon téléphone et le serre contre ma poitrine en attendant sa réponse. Je vais me faire larguer sur mon canapé, un dimanche... Quelle journée de merde.

J'attends une, deux, trois, quatre heures, puis je finis par me dire que son silence veut peut-être dire oui, qu'il veut plus me parler et qu'il n'a plus rien à me dire.

Je passe l'après-midi sur le canapé, les yeux dans le vides, à me demander pourquoi je fais tout foirer tout le temps.

Mais, sous les coups de 19h30, mon téléphone vibre et je frôle le malaise quand je vois que c'est un message de Mathieu.

De : Mathieu

- viens en bas de ton immeuble à 22h

dimanche, 22h04

Toujours se faire désirer, même quand on a tort, c'est ça le secret d'une bad bitch.

J'ai enfilé un jogging et un sweat pour faire la meuf qui a fait 0 effort mais j'ai quand même passé 30 minutes à cacher le bouton qui a poussé sur mon front et à mettre du mascara pour allonger mes cils.

Quand j'ouvre la porte de l'immeuble je le vois, assit sur sa moto, le casque accroché au guidon et ses yeux rivés sur son téléphone.

Lorsqu'il entend la porte se refermer, il relève les yeux vers moi et range son Iphone dans sa poche.

Je m'approche doucement tandis qu'il sort une cigarette et l'allume avant de me faire un signe de tête, comme pour m'inciter à parler.

Mathieu : Tu voulais parler ? Je t'écoute.

Je crois que je suis intimidée. Peut-être parce que je me sens vraiment bête de lui avoir caché cette histoire de merde, et peut-être aussi parce qu'il est vraiment trop beau.

moi : Tu m'a pas laissé m'expliquer pour Thomas mais.. si je t'ai rien dit c'est parce que je savais très bien que t'allais t'énerver, et je voulais pas qu'on se dispute..

Mathieu : Quand je t'ai dit que j'avais besoin d'une meuf en qui j'pouvais avoir confiance, ça voulait dire une meuf qui m'cache rien.

moi : Je sais.. mais il s'est rien passé Mathieu, je te le promets, sur la tête de Louise, on s'est pas embrassé. Je l'ai même pas touché.

C'est la première fois de ma vie que je jure sur la tête de ma sœur. Mais j'ai l'impression que c'est la seule chose à faire pour qu'il me croit à moi, et pas à cette pute d'Anna.

moi : Je sais que j'aurai dû te le dire et que c'est bête ce que j'ai fait mais.. c'est hyper blessant que tu préfères croire Anna à moi. Alors que tu sais très bien qu'elle me fait la misère depuis des mois au lycée et qu'elle veut juste foutre la merde dans ma vie.

Il recrache une dernière fois la fumée avant d'éteindre sa cigarette. Puis il relève la tête pour me regarder dans les yeux.

Il me transperce du regard, et je veux qu'il voit que je suis sincère avec lui.

moi : Mathieu.. je suis amoureuse de toi, je m'en fiche de Thomas.

Mon cœur n'a jamais battu aussi vite. Voilà, c'est dit. Je veux m'enterrer six pieds sous terre maintenant, mais au moins c'est dit. J'ai enfin avouer mes sentiments à Mathieu. Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable.

Et lui.. il ne fait rien. Je le connais, je sais très bien qu'il allait pas me dire qu'il était amoureux de moi lui aussi en me prenant dans ses bras. Mais j'attendais un peu plus qu'un simple haussement d'épaules.

J'allais parler, pour lui demander si on était toujours ensemble ou pas, même si je suis terrorisée à l'idée qu'il me quitte, mais je suis coupée par la sonnerie de son téléphone.

Mathieu : Quoi ?
...
Mathieu : Merde.. ils sont combien ?
...
Mathieu : Vas-y j'suis dans l'15e j'arrive dans cinq minutes

Il raccroche et remet son téléphone dans la poche de son sweat avant de relever la tête vers moi.

Mathieu : J'dois y aller, désolé.

Il remet son casque sans même prendre la peine de l'attacher et démarre, me laissant seule, en pleine rue, avec mon mascara qui me gratte les cils.

C'est vraiment une journée de merde.

NanaWhere stories live. Discover now