Nana

Chapitre 28

Mia

mardi, 15h02

J'inspire et expire lentement pour essayer de calmer mon énervement. Thomas est juste en face de moi, et je n'ai jamais regardé quelqu'un avant autant de mépris.

Thomas : J'ai juste dit ce que j'pensais, je savais pas que ça allait prendre autant d'ampleur..

moi : C'est ce que tu penses de moi ?

Il hausse les épaules en me regardant. Moi, j'ai juste envie de le frapper. Parce que ca n'a aucun sens ce qu'il dit, c'est juste un hypocrite.

moi : Pourquoi tu me l'a jamais dit à moi ? Pourquoi tu fais tout ça dans mon dos ?

Thomas : Écoute Mia.. j'dis juste que souvent celles qui font les plus les timides c'est les plus folles, c'est tout.

moi : C'est tout ? T'as dit que tout le lycée m'étais passé dessus et tu viens me lécher le cul juste après. À ton avis, de nous deux, c'est qui la pétasse ?

Il hausse les épaules et je fronce les sourcils devant sa vieille tête à claques.

moi : Franchement tu me dégoûtes, je sais pas ce qu'Anna fout avec toi.

Je le laisse en plan et rejoins Giorgia qui m'attendait sur un banc, les yeux rivés sur son téléphone.

Giorgia : Alors ? elle demande dès que je m'assois

moi : Il a pas de couilles, laisse tomber..

Giorgia : Tu vas le dire à Anna ?

moi : Ouais, mais elle est pas là aujourd'hui, je lui dirai demain

Giorgia : J'espère qu'elle va le quitter. C'est vraiment le pire des fils de pute..

Je soupire en hochant la tête. J'arrive vraiment pas à croire qu'il ose me dire tout ça en me regardant droit dans les yeux. Je lui ai confié des choses intimes, on a partagé pleins de moments ensemble, et lui il nique tout avec des mensonges pour faire le beau devant ses copains.

Puis ça sonne, signifiant la fin de la récréation, alors on se lève et on va en cours. Pendant l'heure du cours d'espagnol, je raconte à Iris ce qu'il s'est passé avec Thomas, et elle aussi semble sous le choque.

Franchement, il faut vraiment que je le dise à Anna. Je peux pas laisser ma meilleure amie avec un connard pareil.

À 17h, quand ça sonne, je me sens mieux. Parce que cette journée de merde est enfin terminée.

Enfin, presque, puisque je vois Mathieu appuyé contre le mur du trottoir d'en face lorsque je sors du lycée.

Je traverse, parce que je dois rejoindre Romain dans un café pour lui raconter toute cette histoire de rumeurs, mais j'ignore totalement le blond, en espérant qu'il ne m'ai pas vu.

Mathieu : Mia.. attends, j'entends derrière moi.

Je fronce mon nez tandis que Mathieu trottine pour finalement se planter juste en face de moi, m'empêchant de tracer ma route.

Mathieu : J'savais pas si tu finissais à 15 ou à 17h, du coup je t'attends comme un con depuis 2 heures.

Il a un pull noir et il s'est rasé. Il ressemble encore plus à un bébé comme ça. C'est abusé.

moi : Qu'est ce que tu fais ici ?

Mathieu : J'viens te voir.. il hausse les épaules.

Mia ne craque pas. Mia ne craque pas. Mia ne craque pas.

moi : J'ai pas envie de te voir, je réponds alors.

Mathieu : Ouais j'sais mais.. j'voulais m'excuser

J'hausse les sourcils, toujours en essayant de paraître la plus froide possible.

moi : C'est fait, tu peux partir maintenant.

Je lui lâche mon plus beau sourire hypocrite alors qu'il se mord la joue en s'approchant encore plus de moi.

Mathieu : Mia, sur la vie d'mon reuf que j'ai j...

moi : Mathieu, c'est vraiment pas le bon jour là, je le coupe en mettant ma main sur son torse pour le repousser.

Il soupire tandis que ses yeux font des allers retours entre mes deux pupilles. Il veut savoir si j'ai vraiment pas envie de le voir ou si c'est ma fierté qui parle. Je crois que c'est un peu les deux.

moi : Laisse-moi tranquille.

Je le contourne et poursuis ma route, sans oublier de légèrement rouler du cul pour bien qu'il regarde ce qu'il loupe. Ça lui apprendra à croire son poto Karim.

Et, alors que j'arrive à la terrasse du café où m'attend Romain, je sens mon téléphone qui vibre.

De : Mathieu

- je lâcherai pas l'affaire