Chapitre 11

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Alors qu'Ashana essaie de reprendre son souffle, les mains sur les genoux, les gouttes de sueur dégoulinant sur son front pour rejoindre le sol sous ses pieds, la voix d'Emeric, assis tranquillement, retentit.

-Continue Ashana ! Bouge toi un peu le cul, mets y du tien !

-C'est bon, j'ai compris, ferme là ! Riposte t elle vivement en le foudroyant du regard.

Elle se remet à l'entraînement en repensant à comment ils ont pu en arriver là.

Ils avaient repris la route après leur pause pour la requinquer, et avaient encore marcher.

Vers la fin d'après midi, ils s'étaient arrêtés dans une maison abandonnée, à la sortie de ce qui avait été un village peuplé et à l'air animé au nombreuses places dispersées un peu partout et lieus de marché, désormais seulement visité des insectes et rongeurs.

Depuis que leur ville n'était plus en vue, ils avaient rencontrés enfin des âmes animales, les rassurant un tant soit peu.

Par contre, le paysage restait malheureusement le même. Des maisons, des champs, des maisons et encore des champs, et ainsi de suite.

Tout aussi désolés les uns que les autres, habites par les mauvaises herbes en tout genre.

Une fois installés, ils avaient mangé à l'orée d'un doux feu de camp, et se sont mis en tête de l'entraîné alors que le soleil commençait à se coucher et que la jeune femme ne rêvait que d'une chose, se reposer.

Malheureusement, Emeric en avait décidé autrement, prenant la fraîcheur du soir comme prétexte pour l'entraîner, elle qui ne supportait pas la chaleur.

Et désormais, son corps déjà épuisé d'une journée de marche en plein soleil d'été, était courbaturé des nombreux coups tout sauf amical portés par ses camarades.

Les agréables brises d'air que son amie lui procurait lors du voyage avaient à son grand désespoir cédé place aux violentes bourrasques.

Sous un nouvel assaut de celle ci, auquel elle n'a ni le temps de riposter ni d'esquiver par manque d'énergie, elle tombe sur les fesses, avant de s'affaler de tout son long sur la pelouse cramée par le soleil lui grattant désagréablement le dos, le souffle court, fatiguée.

Voyant qu'elle n'esquisse aucun geste pour se relever, son adversaire abandonne sa position d'attaque et s'apprête à la rejoindre pour s'enquérir de son état, lorsqu'Emeric intervient brutalement, demandant toujours plus.

-Lèves toi Ashana ! C'est pas avec le peu que tu as déployé qu'on risque de gagner ! Tu n'a même pas réussi à envoyer un dixième de puissance que ta dernière attaque qui nous as sauvé !

Elle relève péniblement le buste et soutient son regard, son énervement commençant à poindre dans ses prunelles de glace, aussi bien que dans sa voix légèrement tremblante.

-J'étais pas dans mon état normal la fois là ! Se défend t elle vivement. D'ailleurs, je pense que tu as oublié le fait que ça m'a mis dans un sacré état.

-Alors c'est ça. Tu as peur des conséquences de ton pouvoirs sur ton organisme. Tu es pathétique... Lâche t il, du dédain dans la voix. Si tu brides ta puissance par peur des effets secondaires, alors tu n'est pas digne de ce pouvoir incroyable qui t'a été confié.

-Je te conseille de te la fermer... Répond elle.

Sa réponse ressemble plus à un grognement menaçant, faisant reculer Amelie qui ressent des frissons de frayeur la traverser en même temps que tout ses compagnons, lorsque cette intonation s'accompagne d'une lueure traversant ses yeux.

Élémentaires : La Fille de GlaceWhere stories live. Discover now