9. la rentrée

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Bien avant que les jeunes mariés ne viennent. On était partie tôt, installer les gens. La salle a été déjà décorée en bleu blanc avec des ballons partout. Il y avait des tables disposés comme dans des restaurants. Au fond est disposé un autel comme un tribune royal avec deux chaises pour le couple.

La femme mariée était en tout blanc et nous les filles on portait du bleu. L'homme était en bleu et ses amis en blanc. Rien que du blanc pour apporter la paix le bleu pour que la clarté règne dans leur couple.

Les mariés étaient venus tardivement, à leur entrée des cris de joies, des applaudissement se faisaient entendre dans la salle.

À un moment j'ai pensé à mon jour, pour la première fois j'ai eu une envie brusque de me marier, de me sentir important. C'est un moment seul, la femme et l'homme peuvent sentir le plaisir. C'est inexplicable pour nous les célibataires.

Quand ils se sont installés, les gens ont commencé à déguster les amuses-gueules. Certaines personnes sont sur la piste et invitaient les mariés à leur rejoindre. C'est ce qui fût fait.

Ils ont finalement rejoint la foule et tout le monde courût vers la piste. J'étais restée seule du moins j'ai entendu une voix pousser le juron;
J'ai cru que c'était Sa, j'ai cru que c'est une expression de son mécontentement.

Quand je m'étais retournée, c'était Sandrine.

Sandrine est de notre promotion quoi qu'on a jamais partagé la même classe. Elle était toujours en salle A et moi B. On se croisait des fois sur le terrain de sport, à la récréation. Elle était une belle fille, magnifique chez moi. On n'a jamais eu l'occasion de causer si ce n'est ce jour là.

C'est une fille timide et reservée. Souvent les dimanches, je la voyais revenir de l'église avec son papa qui est pasteur.

Sandrine était une albinos, c'est pourquoi elle est peu fréquentée. Cette nuit, je l'ai vu rayonner sans ses verres car elle avait du mal à bien voir. Sous le chaud soleil, elle clignait ses yeux. On était les deux, sans jouissances:

- tu te plais pas à notre fête, Sandrine?
J'engageais la conversation.

- ce n'est le cas, je suis pensive...

- penser et être malheureuse en un jour de fête. Viens on va aller danser ma chérie.

- que je le veux bien! Celle avec qui je suis venue même ne m'accorde pas d'importance. On me regarde comme une peste, un animal contingeant, qui ne doit pas vivre dans la société. J'ai souvent essayé de m'approcher des gens, mais ils me fuyaient, me fusilaient de regard d'un ex tôlard. D'autres pensent qu'on est signe annonciateur de malheur et depuis mon enfance, je vivais ainsi. Depuis mon enfance j'ai cru que j'étais un autre espèce, depuis mon enfance j'ai manqué d'amour pourtant j'ai du sang qui coule dans mes veines, j'ai des yeux placés au même au endroit que vous, un nez comme vous, je raisonne comme vous. Me rejetter n'est pas une forme de racisme? Pourtant j'ai juste envi qu'on me convie à une fête, qu'on me sourit, qu'on m'écoute quand je parle, que mes actions soient considérées. Tu t'imagines quand j'étais au primaire le professeur nous avait demandé les quatre points cardinaux, j'avais repondu: nord, sud, est, ouest. Les gens riaient de moi, jusqu'au point je n'avais plus envie de mettre pied à l'école. Mais mes parents m'ont parlé, m'ont épaulé. Ce mal est une marque indélébile qui ne va jamais s'effacer.

J'étais restée bouche sans parole face à ses propos. Moi qui pensais être coincée, mal aimée car je n'ai pas de portable pour Sandrine est pire.

Comment prétendons-nous éradiquer le racisme si on ne s'accepte pas, on s'évite pour une maladie?

On parle de racisme alors que la xénophobie, l'ethocentrisme sont des formes de racisme. Et le pire c'est que les religieux n'arrivent pas à cohabiter ensemble. J'ai mal pour cette fille qui par le simple regard des autres, son monde s'écroule, c'est là j'ai confirmé les propos de Hobb, "l'homme est un loup pour l'homme" ou de Satre: " l'enfer c'est les autres", il poursuit encore "nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes". L'autre a un impact sur nous, si on succombe aux menaces de ses yeux, on devient esclave.

Par ailleurs ce phénomène a un impact même en politique. Le peuple, au lieu de voter par les idées, il vote par ethnie. C'est ce qui fait que dans chaque pays africain, le président est élu parmi le peuple qui est majoritaire. Cela freine le développement, crée la haine, la rebellion. C'est ce qui amène la minorité à prendre les armes pour revendiquer leur droits car ils se sentent marginaliser.

Le pire qu'elle m'a dit;
- Ani, tu sais que dans notre église, si c'est moi qui lis le verset du jour, l'église est presque vide si ce n'est que quelques fidéles. En croire qu'ils trouvent leur dieu en moi!

Je l'ai dit de ne pas s'inquiéter et depuis lors on est devenu de véritable amis et avec les Faouzia et Madina, on marchait à quatre.

Pour elles aussi, ce n'était pas simple mais avec le temps, elles ont acceptés.

Aimons-nous dans nos différences, c'est la seule forme d'amour le plus réelle après l'amour divin et marernel.

Après la fête j'y suis rentrée. Pensive je n'ai pas pu dormir jusqu'à l'heure de la prière. Je pensais à cette jeune fille meutrie, rongée de l'intérieure et sa seule consolation étant la solitude et l'oubli. Elle se contentait de respirer, de manger et faire ses besoins.

J'étais encore plongée dans ma solitude, la routine jusqu'au jour de la rentrée.

Trois semaines après

On a repris les cours, je rentrai en classe de première cette année là. Je m'étais préparée tôt le matin, j'avais hâte de reprendre les cours, de participer, de voir surtout mes amies.

Papa m'a descendu, je suis descendue et de loin j'apercevais Sa. J'y suis restée sur place.

 J'y suis restée sur place

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voile tombéWhere stories live. Discover now