41. la dérive

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La vie de tout être humain est composée de moments de jubilation et d'épreuves qu'il soit une personne juchée ou une personne défavorisée. C'est cela la vie.

Si le bonheur est dans notre assiette aujourd'hui, demain nous mangerons des plats avec plein d'épines.

Ramatou, notre camarade de classe s'en est allée définitivement, c'est ce qui annonçait le directeur:

- Bobjour les élèves, vous êtes assez grand pour comprendre que l'homme ne vit pas éternellement.

Toute la classe est devenue silencieuse, les plus bavards se sont logés dans un silence profond. Le directeur sans être coupé, continua;

- chez vous, vous l'avez l'habitude d'entendre cela, elle vit avec nous, c'est la mort. Chaque personne est appelée à faire ce long voyage, c'est le point de non retour. Vous avez remarqué l'absence de Garba Ramoutou, elle n'y est plus. On ne peut pas vous demander de vous faire cours dans ces conditions, organisez-vous pour aller passer vos condoléances.

La mort nous ouvre les yeux, elle était la première de ce semestre, belle et toujours calme. Elle était moins bavarde et je pensais à son mari.

Ramatou s'était mariée quand on était en classe de seconde, on l'appelait "Malama". Elle était attachée à la religion tout comme moi.

Elle avait un petit garçon de trois mois n'empêchait, elle venait suivre les cours: il suffit d'une bonne organisation, une personne mal organisée ne peut assurer le rôle de femme au foyer et le travail simultanément.

On était parti passer nos condoléances chez elle. La maison était envahie par des gens, des gens à qui nous étions étrangers. À notre arrivée, on servait déjà à manger!

Je regardais les gens avec un cœur faible, je vois la manière dont ces personnes engloutissaient la nouriture, je voyais comment ses personnes se querellaient car, on les a sautés pour servir d'autres. Des disputes par ci et par là.

Enfin de compte, on assiste à une funéraille ou à une fête de réjouissance?

Je n'arrivais plus a supporter, je devrais y aller quand j'ai aperçu l'enfant de Ramatou dans le dos de l'une de ses tantes.

Il était beau, souriait avec ses pommettes qui gesticulait de temps à autres, ignorant de l'avenir, insoucieux, j'avais de la peine pour lui. Grandir sans l'un de ses parents, c'est une expérience que je ne voulais même pas imaginer. Ce qui m'énervait de plus, ce sont ces gloutons sans moral.

J'appelai papa que je n'avais pas cours, il me dit de passer au bureau et qu'on va rentrer ensemble.

Je marchai à pas hésitant sous le chaud soleil et sur le sable rouge qui salissait mes habits pour arriver au niveau du goudron et arrêter un taxi.

À dix mètres du goudron, une voiture que je connais très bien gara à ma droite, formant avec mon corps un angle droit.

C'est la Camry grise de Sadisou. Ce dernier est un camarade de classe de Issa, fêtard qui changeait généralement de voiture souvent au cours de l'année.

C'est un grand fléau cette pratique au Niger. Le fait que les élèves ont des voitures luxueuses, qu'ils prenaient le plaisir d'amener à l'école empiéte sur leur éducation.

En effet, bons nombres de professeurs ne se font pas respecter par ces élèves qui se croient supérieurs à eux et qui n'hésitaient pas à sortir les poingts sur le visage des enseignants.

Dans certains pays, la voiture assurait ou servait de moyen de transport alors qu'au Niger c'est le début de l'impolitesse, du débauche, de manque de moralité et de beaucoup de vice.

Comment un enseignant qui marche à pied allait se faire respecter par un élève qui conduit des voitures d'une somme conséquente.

Seuls les élèves conscients de l'immensité et la grandeur des professeurs pouvaient les apporter le respect nécessaire.

Sadissou:
- on va dans la même direction!

- je marche droit aussi que toi, il se peut qu'on dévie une fois au goudron...

- tu vas vers où donc?

- à l'assemblée, c'est la même direction?

- plus ou moins, mais je te déposerai à l'entrée car j'ai peur des policiers.

Je rentrai dans voiture, il jouait des chansons qui donnaient vie à la voiture. J'étais un peu gênée, mais c'était juste quelques minutes de routes.

- la musique te plait me questionna Sadissou en diminuant le son.

- je ne suis pas trop fan de musique, j'aime beaucoup la lecture des romans africains et la lecture du Saint Coran.

- quoi? Tu es trop archaïque ma sœur et tu tires du plaisir dans la lecture?

- la lecture c'est ma vie, je ne trouve pas uniquement du plaisir mais je me forme, j'apprend beaucoup de choses. Avec la lecture, j'ai compris que juger la passion de l'autre est une mauvaise chose.

- j'en suis désolé, tu ne m'as pas demandé pourquoi j'ai peur des policier?

- je me suis dit que cela ne me regardais pas.

- si mais comme tu es dans ma voiture, je vais te demander de m'aider. Je n'ai pas souvent les papiers complets et le pire, je n'ai pas de permis de conduire.

- tu conduis une voiture de marque et tu n'as pas de permi, je crois que je vais descendre, tu nous fais courir de risque.

- mes parents couvriront les frais, j'ai appris a conduire depuis que j'ai douze (12) ans. Donc ne paniques pas.

- tes parents couvriront les frais, est-ce que l'argent peut donner vie à quelqu'un qui a perdu l'âme, je dirai non. Tu sais déjà conduire, il suffit de le faire de manière légale. Je sais que tu vas faire ce permi mon frère.

- oui je le ferai, merci bien.

Il prenait des photo et m'a mise dans l'une de ses photo...

On est arrivé finalement, je rentrai à l'assemblée, papa était déjà dans la voiture. Il avait fini et on prit la direction de la maison.

À peine, rentrée j'ai activé ma connexion pour écrire à Issa que j'ai vu sur son statut c'étaitt écrit : << Que Dieu donne à tout un chacun l'argent nécessaire pour acheter une voiture et maintenir sa copine>>.

C'est là j'ai cherché le nom de Sadissou parmi mes statuts, il avait posté notre photo sur statut.

À suivre!

À suivre!

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voile tombéWhere stories live. Discover now