2. mon école

784 82 10
                                    

J'avançai dans la cours tout doucement avec mon sac à main, voilée en couleur blanche, le haut bleu ciel et le bas bleu, c'était la tenue de notre établissement Flot Germant.

Flot Germant est située à Yantala, près du marché, presque dans le marché même. Mais les classes sont de manière que les bruits ne nous dérangent point.

Les élèvent s'en pressaient de rentrer en classe, des gaillards restaient dehors chez les vendeuses de massa (galette en farine), je n'ai jamais fait dix minutes au dehors. Quand je venais, je regagnais directement la classe.

La voix était celle de mon amie, nous étions trois. Elle s'appelait Faouzia, et l'autre Madina.

Faouzia, était un peu frivole, qui connait l'homme. Souvent, j'ai été critiquée de suivre ses pas mais on était juste de simple amies. Elle ne m'a jamais mêlé dans ses affaires louches, on partait se récréer, on faisait des cours de soutien ensemble. Quant à Madina, elle est comme moi, islamisée, voilée et reservée. On nous appelait des élèves fantômes, et cela est vrai.

Je peux partager la salle avec des camarades que je connaisse même pas leur nom, leur habitat. Je ne me focalise pas sur la détaille, telle à porter cela, celle là a une belle jupe, une belle chaussure.

Si on pouvait choisir des amies, j'allais le faire sans hésiter avec notre professeur de philosophie, Madame Aicha. Cette femme me motive par son physique, son style vestimentaire mais surtout sa pensée. C'est une femme battante. Elle a toujours su nous conseiller. Des fois l'envie me presse de lui glisser mot pour qu'on puisse s'accomoder mais ma timidité, mon manque de sociabilité m'en empêchaient.

C'est son dernier cours avant les examen et Faouzia m'accostait avant l'entrée.

-Bonjour, comment tu vas Ani? Me demamdait-elle.

-oui bien mon bébé d'amour, c'est quoi cette taille haute encore. Tu as cousu une nouvelle jupe; je lui parle d'une air mélancolique.

-Ah Ani, tu ne penses qu'à cela pourtant à plusieurs reprises je t'avais invité chez mon tailleur mais tu es trop islamisée.

Elle me parlait ainsi tout en marchant, du coup elle sursauta.

-je la regarde et je lui dis: j'espère que tu révises pour la dernière composition, ta moyenne n'est pas rassurante.

-justement, elle repliqua, je songeai à venir chez toi pour que tu m'aides.

-penses-tu qu'on pourra faire le tour de ces leçons en une semaine, tu sais bien que le dernier examen englobe tout ce que l'on a vu dans le trimestre?

- oui mon bébé d'amour, je le sais et j'y ai travaillé. Je veillais chaque nuit pour étudier d'autant que l'année prochaine, j'ai des ambitions d'intégrer le bureau des élèves en tant que chargée des affaires culturelles ou adjointe.

Je regardai mon amie parlée et c'est avec lui d'ailleurs que j'arrive à me lacher à fond.

-Euh, tu penses que c'est une bonne idée. Mais bref à un moment donné il faut prendre nos responsabilité vraiment, tu as raison. Je voterai pour ta liste.

Elle me fit un gros câlin c'est une folle celle là....

-elle me chuchota: je suis visionnaire comme le préconise Machiavel dans "le prince", je me suis mise en contact avec un jeune influent qui fait du rap et autres pour qu'il vienne l'année prochaine, elle a vu notre photo, il ne faisait que parler de toi.

- d'une air étonnée je regardais cette fille: mais je suis dans hijab sur toutes nos photos comment il va dire que c'est moi il veut, ne me vends pas.

- ah les yeux d'une femme dit souvent tout d'elle. Regardes tes magnifiques yeux, l'homme qui aura la chance de te déshabiller plongera dans un paradis; elle me dit d'une manière rassurée.

- Ne dis pas de grossierté. (Hahaha....)

On était en pleine discussion quand Madina vint avec le cartable de madame. On avait philo ce jour et arabe pour finir l'année avant l'examen.

Après les cours, on nous a donné une semaine de révision générale, chaque h, Madina et Faouzia vinrent chez moi pour qu'on travaille. On faisait des exercices de maths, je les expliquais les règles d'anglais (short adjectives, so and neither,...), je les rappelais les verbes qui n'admettent pas le "ING". Ce fût notre quotidien jusqu'à l'examen. On faisait un peu de français, et la philosophie aussi car on n'était pas à fond en classe de seconde.

Les examen se sont bien passés et Dieu merci, on passe en classe supérieure. À cet effet, le bureau des étudiants a organisé une fête de fin d'année, la première à laquelle j'allais assister.

Mon père m'a laissé aller car le fondateur allait proclamer les résultats après la fête et on allait recompasser les meilleurs. Je sais que j'aurai un prix, et le premier prix d'ailleurs.

Faouzia et Madina étaient là et papa nous a amené toutes les trois. Quand il nous a descendu, il disait à mes amies de prendre soin de moi comme si j'étais un bébé. Les filles se moquaient de moi, fille à papa.

-tu vas aller dans la salle de danse ainsi Ani? Me questionna Faouzia.

-Pourquoi pas? Repondit Madina, tu nous aggaces enfin de compte chacun à sa manière de s'habiller....

Je les regardai chamailler entre eux mais Faouzia est une machine qui contient des paroles on dirait radio tchadienne, ça parle beaucoup mais avide de contenu.

-Ani, me dit Faouzia, le rappeur dont je t'ai parlé sera de la fête. Tu lui fais la causette.

-Madina était dépassée et lui dit: "tu as quoi avec ce rappeur, si tu l'aimes, pourquoi ne pas te mettre en couple avec lui".

Faouzia nous arrête avec ses deux bras et nous deux on la regarde;

-tenez, le voilà avec le nœud de papillon.

Il avait le visage tourné c'est à dire nous donnait le dos, quand Faouzia a crié son nom, nos regards se sont croisés, il me fixa et avança vers moi avec assurance, j'ai le cœur qui bat...

Madina en voile....

Faouzia est là

voile tombéWhere stories live. Discover now