50.

2.2K 134 33
                                    

Selem Aleykum.

Aidkum Mabrouk, bel sa7a wel hna. Petite partie pour célébrer 🥳

Du côté de Jawad

Je monte à peine les escaliers quand j'entend des bruits d'assiette se casser. Ça me fait froncer les sourcils alors que je regarde autour de moi, cette cage d'escalier est vraiment sale. La multitude de velo et jouet de gosse sur le palier de chaque étage me fait penser au premier endroit ou j'ai vécu avec les Mireuil. Même si je ne parle jamais d'eux, ils ont été plus que bon envers moi. Je veux dire qui ferait le choix d'aller vivre dans une cité et de prendre une babysitter algérienne juste pour que je me sente bien? Je ne leurs ai pas rendu la pareil, j'ai rendu leurs vies un peu plus compliqué. Ils ont toujours été patient. La seule chose que ma mère d'accueil demandait c'était la décence de cacher mes conneries et avoir un diplôme. "Jawad Touaref ! Ne t'avise pas de croire que tu seras libre de sortir sans la note que tu m'as promis en math!"

Je l'entend encore crier dans mes oreilles, m'appeler Jawad pour asseoir son autorité et me rappeler de ne pas oublier mon identité. Je l'entend encore toquer à ma chambre et me demander si cava dans mes plus sombres jours. Je ne l'ai jamais appelé Maman, je ne lui ai jamais donné l'impression que je la considérais comme tel même si elle était toujours la. Dans les bon comme dans les mauvais moment, elle sentait ce qui me tracassais, elle faisait de son mieux pour être la et m'aider. "John, tu pourrais faire tellement plus si seulement tu voulais. Toi et Halim vous pourriez faire tellement plus."

Elle était une oreille attentive, pas que je parlais beaucoup. Elle savait que Halim était important, elle était assez intelligente pour comprendre qu'a cette époque la il m'était impossible de considérer le laisser derriere moi. Et c'est comme ca qu'elle faisait pour que je m'assois et bosse mes cours car ce qu'elle avait bien compris, c'est que je détestais par dessus tout qu'on me parle de ce que devais faire ou ne pas faire. Il suffisait qu'elle mentionne Halim, la rue ou encore Leila (quand elle est arrivé entre nous) pour que je bosse deux fois plus dur. J'avais des facilités indéniable, ça ne suffisait pas pour les notes que je visais. J'étais fier de ramener mes dix huit et mes vingt, je les lui mettais sous le nez comme une sorte de trophée avant d'imposer mes choix. Une sorte de dialogue silencieux ou je disais à l'aide de mon regard : "tu vois j'ai de bonne note, et si tu veux un diplôme j'aurais le diplôme, maintenant je sors boire et fumer en cachette. J'irais même guetter sur les toits pour revenir l'air de rien, l'argent plein les poches." Elle répondait toujours par un sourire contraint, obligé d'admettre qu'elle pouvait pas faire autrement.

Je reviens à la réalité lorsque j'entend une autre assiette se briser en ce que j'imagine être une multitude de morceau. Je monte deux par deux les dernières marches et toque doucement à la porte 18. Celle que Hayet m'as indiqué suite à son appel par message sur whats app. Je réalise qu'il est tard mais c'est pas comme si ça pouvait attendre. Et c'est Ghost lui même qui vient m'ouvrir.

Ghost: Le gewri? Qu'est ce que tu fais la?

Il fronce les sourcils. D'habitude il est toujours souriant, que son sourire soit bienveillant ou l'inverse. Mais la son regard est dur et les traits de son visage sont plus sévère que d'habitude.

Jawad: Je sais qu'il est tard, je suis la pour les carnets et parce que je dois parler à votre femme. Mike m'envoie.

Il regarde derriere moi avant de se decaler pour que j'entre. Je fais à peine un pas que la porte se referme derriere moi.

Ghost: Soit, tu as les carnets?

Je fait un pas de plus, juste pour ne plus être aussi collé à la porte. Je sens un truc me déranger sous la semelle. Je relève la chaussure et découvre un morceau de verre. Donc c'était bien dans cette appartement que les assiettes se cassaient..

Par amour. [2.]Where stories live. Discover now