Jour 16 : Ange

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Partie I d'un triptyque 

Le paysage s'étendait à perte de vue sous son passage, alors qu'il volait haut dans les cieux. Les vallées succédaient aux montagnes, les rivières prenaient leur source depuis des lacs profonds, et les arbres verdoyaient magnifiquement.

Partout où il allait, il ressentait le bien-être profond de la nature, son équilibre. C'était un plaisir d'entendre les cris des oisillons, le clapotis de l'eau, et les miaulements des chats sauvages. Il puisait toute sa force mentale dans cette symbiose.

Tous les matins, il empruntait le même chemin, avant de se rendre aux champs, où l'attendaient ses confrères. Eli Vanto était un ange chargé de veiller sur les agriculteurs, de s'assurer qu'ils ne perdraient pas leurs récoltes, leurs céréales.

Depuis qu'il était petit, ses parents l'avaient soigneusement éduqué dans ce sens. Il était une créature de bonté, bienveillante et chaleureuse. Les Humains étaient placés sous sa protection, et ils priaient les cieux afin de leur offrir joie et santé.

L'ange était né avec une paire d'ailes singulière, en-dehors le plumage était fauve avec des tâches noires, et l'intérieur était composé de rémiges blanches comme la lune. On le comparait souvent à une chouette effraie, avec humour.

Il souriait quand il entendait la métaphore, l'oiseau comptait parmi ses préférés. Quand la nuit tombait, il se perchait sur une branche, et écoutait attentivement son chant. Il s'endormait ensuite paisiblement sur son nuage avant de repartir de bonne heure.

Tout du long, il se penchait sur les épaules des paysans, leur murmurant des mots d'encouragements dans leurs oreilles, leur offrant davantage de forces, et de ressources, avant de quitter le lieu de labeur pour retourner vers les villes et villages.

C'était une occupation paisible, tranquille, et qui donnait du baume au cœur du jeune Vanto. Sa tunique blanche, cernée par une ceinture en soie, et agrémentée d'une serpe d'or, virevoltait alors qu'il effectuait son ballet aérien.

Chaque semaine, il accompagnait les cueilleurs, s'assurait que l'approvisionnement des maisons n'était pas attaqué par des esprits malins. Il n'était pas un combattant, loin de là, cependant, il connaissait un ou deux tours qui chassaient les opportuns.

Et il en était ravi, aucune guerre n'avait éclaté dans les environs. Il félicitait régulièrement la vigilance de ses compatriotes soldats de la lumière. Il était en sécurité ici.

Un fleuve de mots et d'étoilesWhere stories live. Discover now