L'histoire de Soumaya

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Mon père: Ton pardon tu ne veux pas me le donner, je comprends. En tout cas je m'excuse pour toutes les erreurs que j'ai pu faire.

Lui pardonner ou non ? J'avoue que je ne sais plus quoi faire !

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Il est la, devant moi, me regardant, me suppliant du regard de lui pardonner. Je le vois qu'il se retient de ne pas pleurer, de ne pas craquer devant moi. C'est la première fois qu'on se retrouve seuls tout les deux, que je me retrouve seule avec mon géniteur, celui qui m'a fait.

Plus je le regarde et plus je vois qu'il nous ressemble vraiment beaucoup à Yûsri et moi-même, qu'on a vraiment la même tête que lui, Yusri plus que moi c'est vrai mais moi aussi, j'ai ses yeux et ses lèvres.

Petite, je l'aimais mon père, je l'aimais vraiment. Toutes mes copines avait un père et une mère et moi je les regardait toutes avec envie, je voulais moi aussi avoir un père comme elles. Je voulais connaître ce qu'est la sensation d'avoir un géniteur, de vivre avec lui et ma mère à la maison mais malheureusement je n'ai pas vécu ça. Tel est le mektoub, aujourd'hui il est de retour, dois-je être heureuse ou non ?

Ce n'est pas le retour d'un père que je vie car je ne le connaît vraiment pas mais c'est plutôt l'arrivée d'un inconnu car en réalité je ne sais rien de lui. Seule ma mère nous parlait de lui, de sa vie, elle voulait qu'on en sache un minimum de lui malgré qu'il ne soit pas la. Et même s'il a laissé ma mère toute seule, je voyais toujours dans ses yeux l'amour qu'elle pouvait ressentir pour lui car oui, depuis toutes ces années ma mère n'a jamais cesser de l'aimer !

En étant jeune, mes amies me demandait où était mon père et je leur répondait qu'il allait revenir, qu'il était parti loin mais qu'il allait revenir oui ! Car j'avais toujours cette espoir qu'il revienne, qu'il reprenne son rôle de père, qu'il assume ses responsabilités puis avec le temps j'ai compris qu'il ne viendrait plus. J'avais perdu espoir.

Je voyais ma mère triste pour lui, pleurer pour lui car son amour de toujours lui manquait et plus je la voyais mal et puis cette amour que je ressentais pour mon père s'est transformé en haine, oui en haine. Je le détestait de faire souffrir ma mère, je le détestait de ne pas avoir était présent dans nos vies, je détestais que ma mère l'aime.

Yûsri, lui c'était beaucoup plus pire que moi, il n'a jamais aimé mon père. Pour lui cet homme est un lâche, un sans coeur car il a laissé ma mère se débrouillait seule, elle l'aimait et il est parti, il a fui comme un lâche. Yûsri ne ressens même pas un peu d'amour pour lui, peut-être bien que si, peut-être qu'il cache ses sentiments à travers toute cette haine, je n'en sais rien. Mais à chaque fois qu'il me parle de lui, je sens cette haine haine dans son regard et j'ai bien peur que jamais il ne le pardonne.

Et moi je suis la devant lui, ne sachant pas quoi faire en voyant sa tête si triste. Et malgré que je lui en veuille encore, il me fait tout de même de la peine. J'ai un coeur, et le voir mal comme ça m'atteint quand même. Il est mon père, et je suis sa fille. En islam, le respect envers les parents est très important, je serais jugé pour mon comportement envers eux.

Et puis à quoi bon vivre avec de la rancoeur alors que demain peut-être que je ne serais plus de ce monde. Peut-être que demain je devrais me justifier de mes actes, peut-être que Dieu ne me pardonnera pas mes erreurs, alors je dois pardonnée pour être moi aussi pardonnée de mes péchés. On fait tous des erreurs dans la vie, moi la première, il regrette et c'est le principale. Il s'en veux alors je n'ai pas à lui en vouloir. Et j'avoue que je n'y arrive plus, je n'arrive plus à vivre avec cette haine alors qu'au fond de moi j'ai cette envie de lui pardonner et de repartir sur de bonne base, je veux enfin connaître ce sentiment qui est père-fille, oui je veux enfin connaître ça ! Car malgré tout, il est mon père et ça c'est inchangeable.