32 : Tout ce qui restait

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SECOND CHAPITRE COMME PROMIS !!!
J'espère que vous allez aimer <3


***


CHAPITRE 32 : Tout ce qui restait

Jolt ne sortait plus de sa chambre, ok. Jolt ne voulait jamais que Force reste très longtemps à son chevet, soit. Mais l'agent surveillait ce qui allait et venait des cuisines, et aujourd'hui, Jolt n'avait rien mangé ? Et il était supposé ne rien faire, ne rien en penser ?

Non.

Sur le trajet pour rejoindre sa chambre, Force essaya de réfléchir à une manière d'aborder le sujet, de parler avec lui, de le confronter aussi délicatement que possible. Mais il n'était pas doué à ça.

Au lieu de ça, ses pensées commencèrent à vagabonder. Il n'était jamais venu dans ce complexe avant, pourtant, il avait tout de suite su s'y repérer beaucoup plus facilement qu'il ne l'aurait anticipé. En fait, il avait toujours su exactement où tourner, quoi ouvrir pour se rendre où il voulait, quand bien même il ne savait pas où se trouvaient les choses.

Il frappa à la porte de Jolt, et entra sans attendre de réponse.


— C'est Force, annonça-t-il par réflexe, d'une voix qu'il tenta douce, avant de se reprendre : ...Russel. C'est Russel.


Un gémissement venant de la mezzanine lui répondit.


— Je monte.


Pas de réponse, il monta. Une fois en haut, il trouva effectivement Jolt roulé en boule sous sa couette.


— Monsieur ?


Il s'approcha. Jolt ouvrit les yeux faiblement, comme s'il était malade. Il geignit un peu en se redressant, confus.


— Force...

— Il est 23h passée, vous n'avez rien mangé de la journée.

Jolt s'assit, les sourcils froncés d'incompréhension. Il était en plein brouillard, il ne voyait même plus le bout de son nez.


— 23h, répéta-t-il d'une minuscule voix... J'ai... pas vu le temps passer.


Il gardait les yeux baissés, ses lèvres se pincèrent en une grimace de pleurs qu'il cherchait à retenir.


— Je suis désolé...


Force ne pouvait pas rester serein quand il voyait ça. Jolt, à peine conscient, qui avait dormi toute la journée, au point d'en oublier de manger. Et il s'isolait, il ne faisait plus rien. Force ne savait pas grand chose en terme de psychologie, mais il savait au moins reconnaitre les signes évidents, alarmants d'une dépression.

Il vint délicatement s'asseoir sur le lit, à côté de Jolt. Il avait un très mauvais souvenir de la dernière fois qu'il avait fait ça... ensuite, il l'avait touché.


— Ne vous excusez pas, c'est pas grave. C'est juste pour vous.


Jolt, tête basse, ouvrit la bouche pour répondre, mais un sanglot s'échappa de lui à la place. Il essuya aussi vivement qu'il put ses yeux avants que ceux-ci ne partent en torrents.


— J'ai juste...


Il essaya vraiment, autant qu'il pu, mais rien ne parvint à sortir de sa gorge, rien d'autre qu'un hoquet de pleur. Il se laissa doucement tomber en avant, balayé par un raz-de-marée salé à ses paupières, et tomba mollement contre la poitrine de Force. Il se laissa secouer, impuissant face à son propre désespoir. Pleurer absorbait le peu d'énergie qu'il avait, mais d'une certaine manière, au moins il n'était pas seul. La présence de Force n'arrangeait rien, elle rendait juste la douleur d'être lui-même moins... pénible.

RADICAL : T1 「MxM」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant