Chapitre 11 - Faire comme si de rien n'était

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Ange et Angèle mirent une éternité avant d'arriver devant le camping du jeune homme. La brune avait proposé de faire du stop mais son camarade de marche lui avait affirmé que continuer à pied leur ferait du bien.

Le soleil tapait fort désormais qu'ils passaient la barrière de l'entrée. Et Ange réalisa que son désir d'éliminer la tension par le sport n'avait pas été une si bonne idée. Parce que maintenant, il avait l'impression d'avoir quatre-vingt ans et d'être cassé de partout.

— Tu es vraiment certain ? demanda pour la énième fois la brune.

A force d'entendre sa question, Ange ne l'était plus du tout, mais en croisant le regard bleu de la jeune femme, il se rappela que c'était à lui de la soutenir et non pas l'inverse.

— Certain !

Quel âge avait-elle ? La vingtaine passée, c'était sûr. Peut-être vingt-deux ans ? Si elle avait rencontré le connard qui lui servait de copain durant le lycée, cela faisait plus de quatre ans qu'elle acceptait le comportement odieux de ce Paul ? Quatre ans, c'était déjà trop !

— Qui est-ce qui a été battu ?

En voyant Ange s'immobiliser, Angèle eut confirmation qu'elle avait vu juste. De toute façon, la force avec laquelle il avait parlé, une bonne heure plus tôt, n'aurait pas pu la conduire vers une mauvaise conclusion.

— Tu peux me parler, tu sais ?

Les poings du blond se serrèrent tandis que les doigts de la brune se posèrent sur les bras nus et rougis d'Ange.

— Je sais qu'on se connait pas beaucoup. Mais tu sais des choses sur moi que même mes voisins ne connaissent pas !

Ça lui faisait trop de peine, trop de colère et Ange se dit qu'il était temps de mettre fin à cet instant trop douloureux :

— J'espère que tu aimes la rigolade parce qu'avec Fabrice, nous adorons nous lancer des défis. Et comme tu es notre invitée, tu seras de la partie !

Face à l'évitement de son confident, Angèle ravala difficilement sa salive. Il avait été le premier à proposer de parler de cette chose et désormais que c'était à son tour de parler de lui, il n'y avait plus personne ? La jeune femme sentit un sentiment amer couler en elle.

— Tu vas voir, ça va être géni...

— Eh bien ! Je vois qu'elle avait raison ! s'exclama une voix dans son dos. Et dire que je me suis inquiétée.

En se retournant, Ange reconnut l'amie de celle qu'il avait renversée. Son retour au camping s'annonçait bien plus chiant qu'il ne l'avait prévu. Et surtout, les mauvaises herbes venaient l'attaquer avec trop de vitesse.

— Ton pote était mort d'inquiétude, mais il a eu tort. Parce que visiblement, monsieur était juste en train de s'amuser.

La main d'Ange qui se posa sur le bras d'Angèle fit comprendre à cette dernière qu'il était inutile de répliquer.

— C'est qui elle ? le questionna-t-elle une fois le mannequin éloigné.

— Une peste qui se trouve être malheureusement ma voisine.

Puis après un soupir, Ange prit la décision de reprendre la route.

***

— J'espère que ça sera confortable.

Les mains dans les poches de son short, Fabrice fixait la banquette arrière de sa voiture.

— T'es malade ou quoi ? Elle ne va pas dormir dans ta caisse ! rouspéta Ange à ses côtés. C'est moi qui vais dormir là.

Baisers salés (Terminée)Where stories live. Discover now